Des profs ou des infirmières admirables, j’en ai rien à foutre. Qu’est-ce que ça veut dire?
Plus admirable que les autres? Une sorte d’aristocratie officieuse, qui ferait qu’il est interdit d’exercer un jugement critique et global sur ces corporations, s’interroger sur la justesse de leurs rénumérations, l’importance de leurs effectifs, l’honnêteté de ses membres?
« Je sais ce qu’on va m’opposer. Il manque des infirmières »
Encore un mythe, ou pour le moins un truc qu’on est sommé d’avaler sans broncher sous peine de passer pour un salaud… Plus encore que les profs, les infirmières sont des vaches sacrées dont il est impossible de parler sans baiser le sol et se fendre d’un hommage.
En réalité, elles ne sont pas « pas assez nombreuses », mais mal réparties, parce que très difficile à bouger et à transferer d’un service peinard à un service plus speed.
Ensuite, elles oublient de dire quand elles chougnent (et Dieu sait si elles chougnent) qu’elles travaillent souvent de nuit, ou elles sont payés plus, alors que la nuit, elles n’exercent pas un travail mais ce qu’on appelle « une présence responsable », activité qui est payé en dessous du smic (ex, baby sitter la nuit).
Une présence responsable, c’est ce pourquoi on les paye dans de nombreux services, et dans une carrière, elles exercent toutes cette activité en alternance avec un travail effectif.
J’ajoute, pour avoir vu passer pas mal de fiches de paie dans vie, qu’elles sont bien mieux payés qu’elles le prétendent.
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Au XXIIème siècle, les historiens honnêtes tiendront la méritocratie républicaine mijotée par les hussards noirs de la République pour ce qu’elle est, à savoir le brouillon de cette positive action qui lui a logiquement succédé… Dans la version originale, il s’agissait de récompenser l’homme de la foule qui se donne la peine d’apprendre par cœur et de singer l’aristocratie, tandis qu’ensuite, il n’a s’agi que de reconnaître son mérite d’être plus foncé qu’un européen… dans les deux cas, l’exercice aura consisté à mettre une couronne sur la tête d’un vilain, à déplacer les bornes et créer du désordre …. On a commencé par demander à l’homo faber de passer des nuits blanches à potasser Aristote et l’apprendre par cœur avant de l’autoriser à parler d’Aristote à des élèves, puis on a envoyé des noirs et des arabes à Science Po…. Aux premiers, on n’a demandé presque rien, et aux seconds, on ne demande rien du tout, si ce n’est de mettre une chemise propre…
Gardien de vache diplômé, ça désigne, en gros, en terme de QI, la classe moyenne supérieure, celle qui tourne autour des 105, alors que la moyenne européenne est de 100. Dans les sociétés où, pour aller très vite, 90% de la population gardait les vaches, ils auraient, donc, gardé les vaches. Or, avec la massification de l’enseignement, ces cons étudient la philosophie, font les beaux jours des débats citoyens, et, in fine, la masse aidant, donnent le ton dans les universités.
Contrairement à ceux qui plafonnent à 90, ils sont capables de comprendre et apprendre ce qu’ont dit Platon et Aristote, Mais certainement pas de les dépasser. Or, l’étude de Platon et d’Aristote n’a d’intérêt que si le but, c’est de les avaler, les digérer, et dans une certaine mesure les oublier.
Pour le dire comme Hannah Arendt, ce sont maintenant les Homo Faber qui pensent, alors que la civilisation occidentale est basée sur la séparation des deux.
Il me semble avoir compris le fond de votre thèse, qui serait qu’un des signes que nous devenons musulmans serait que nous accordions plus d’importance au Savoir qu’à la Pensée, et d’ailleurs cette citation de Céline en serait un énième illustration. Disons : d’accord sur un constat de nivellement par le bas et d’abrutissement de tous par l’éducation, mais pas d’accord pour dire que cet abrutissement général provenait d’une substitution de l’ordre hiérarchique entre Pensée et Savoir (j’espère ne pas déformer votre propos).