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jeudi 28 avril 2011

Finkielkraut et Fumaroli sur l'ère culturelle contemporaine

Entretien entre Finkielkraut et Fumaroli (et Michel Deguy) dans lequel un diagnostic correct est posé :

- Nous sommes rentrés dans l'ère du culturel, c'est-à-dire de la prolifération de la culture officielle : soft power, ONG, écologie, hyper démocratie, massification, muséification, conscience bobïde, nivellement du goût et des formes; finalement indifférenciation multiculturelle.

- La culture officielle fonctionne comme un processus de déculturation et de désinformation. Le but d'une politique culturelle est d'éduquer les masses. L'art doit être rendu citoyen, concerné, devenir le support d'un message pour la foule.

- Le modèle n'est plus celui de la croissance par l'affirmation du beau, mais celui de la conformité à l'idéologie dominante, prétendument subversive, de fait uniformisée. Elle produit un art affairiste, celui de l'Etat kulturel : un art politique, un art de mandarins qui sent la corruption et l'argent public.

- Enlaidissement de l'art subventionné : au fond personne n'aime vraiment ça. C'est pourquoi l'Etat nous incite à en devenir comsommateurs, par exemple en rendant "gratuits" les musées. Les principaux acheteurs en sont principalement des administrations kafkaïennes. Il véhicule une fascination du recyclage et du déchet, fonctionnant lui-même selon un cycle consommation-expulsion-retraitement : compressions, art trash, collages etc.