vendredi 10 avril 2015

Pharmacologie, roman

Quelques thèmes intéressants.
- La pharmacologie comme dosage entre le toxique, le placebo et le soin.
- La performativité des énoncés, des théories économiques sur les comportements. Et, plus généralement, tout ce qu'il y a de performatif dans le quotidien.
- Les syndromes de la dépression. La fatigue, la perte de mémoire, le mal de dos. L'aspect performatif de l'état dépressif.
- L'évolution historique du regard sur le progrès médical, sur le génie génétique.
- L'entrée de la médecine, de la biologie, dans le discours politique à venir. L'égalité des chances traitée par la biologie et non la redistribution des richesses.
- L'histoire de l'informatique, croisements avec le travail de l'homme politique, des promesses de l'Etat comme acteur de la providence sociale. La tentation planificatrice de la cybernétique.
- La technique, question centrale, concentre en partie les critiques adressées au capitalisme, et est l'instrument qui, constamment, a provoqué des ruptures dans l'histoire des humains. La haine de la technique prend deux formes : la clairière de l'être (l'idée d'emprise numérique) et l'écologie (destruction programmée de l'espèce) — plus que le désenchantement du monde qui s'avère moins évident.
- Les phénomènes de ghettoïsation, communautarisme, chasse-aux-sorcières. Le pacifisme de la classe politique qui, comme en 1940, amènera le pire.
- La mémoire, dernier vestige du singe en nous.
- Le rétro-futurisme, les erreurs d'anticipation du futur (de l'informatique, de la médecine) depuis le début du XXème siècle.

I. L'essoufflement du génie français, les invasions barbares.
L'enfance des années 90 en Seine-et-Marne. Aperçu de la vie parisienne, californienne.
L'état dépressif d'un étudiant en génétique. Rencontre avec l'énarque.
La création d'une startup, ses rites, rêves, erreurs. Pourquoi est-ce devenu si apprécié dans les années 2010 ? Rencontre avec les BTS, McKinsey, artistes, fonctionnaires.

II. Le combat politique autour du transhumanisme.
Part retrouver son amante, étudiante à Berkley.
L'intégration d'une startup qui fonctionne, en Biotech, dans la vallée, et ses chercheurs, investisseurs.
L'histoire sociale, politique, de la Silicon Valley versus NYC, versus L.A, versus Washington.

III. La SF n'a jamais lieu. (Le temps retrouvé).
Monologue du cyborg.
Critique de l'anticipation technologique. Et pourtant la technique nous déracine, dans les faits.
Visite de son ancienne amante, mariée, avec enfants. Le quotidien révélateur.
Un jeune homme veut le faire parler, le héros refuse, comme son grand-père d'autrefois. À l'époque, le héros ne comprenait pas pourquoi son grand père s'interdisait de parler, d'évoquer l'histoire du XXème siècle qu'il avait eu la chance de connaître de près. Désormais, à près de 130 ans, il comprend l'aspect insipide du passage de témoin aux plus jeunes. Il réalise à quel point cela est inutile, fatiguant. Tout comme son grand père devait le penser, avec raison. C'est aussi à cause de la faillibilité de la mémoire que son témoignage serait vain ; or il avait cru, jeune biologiste encore, pouvoir sortir l'homme de sa condition de singe, mais avait échoué. L'homme restait, en 2130, aussi esclave de sa nature, les efforts des transhumanistes, mouvement politique et moral, ne parvinrent même pas à changer ce banal rapport inter-générationel.
Le héros déambule dans une ville, une civilisation même, où rien n'a changé, ou si peu. Il relativise l'importance de la technique, notamment dans son caractère émancipateur. (La civilisation qui s'en sort, en termes de Bildung, est celle qui défend le marché, l'individualisme, peu importe l'avancement technique).