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samedi 12 septembre 2009

Debray, l'intellectuel et le réac

L'intellectuel se distingue de l'écrivain car il a un projet d'influence. C'est ce qui le distingue des penseurs, des savants et des écrivains.
Le prête parle avec les hommes, le moine parle avec Dieu. L'intellectuel est donc l'héritier du prêtre.
C'est celui qui rend public son opinion privé.

Dans une société d'image, l'intellectuel devient très vite un acteur, celui qui diffuse des émotions à l'écran.

La dénonciation du pouvoir est totale chez les intellectuels français dans les années 1970. Fouclaut, Bourdieu, Barthes et toute la clique. Tous critiquent le pouvoir - la lange, les médias venant de l'Etat - et Debray critique cette vision naïve. Les intellectuels constituent aussi un pouvoir, c'est ce qui l'a fait sortir du milieu.

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Finkielkraut critique de Rousseau, qui apparaît comme le chef de file d'un certain progressisme : Le système est coupable,  l'homme est innocent, le progressisme vit et continue de vivre de cette dichotomie. Rousseau fixe pour la première fois à la politique une finalité et des buts absolument illimités, si l'homme est innocent originellement, alors en effet, tout est politique.

Tocqueville voit que la dynamique égalitaire peut détruire la liberté politique. La démocratie n'est plus l'espace du débat, le progrès des progressistes serait l'accélération du processus démocratique - contre tous les débats qui ralentirait l'égalitarisme Pas de débats sur l'immigration car les sentiments prennent le dessus, pas de débat non plus sur la Turquie en Europe qui apparait comme une exclusion contraire au progrès. Bref, plus de débat car la défense du progrès et de l'égalité clos toute discussion approfondie. Le réactionnaire est celui qui se dresse contre ce processus.

Debray a peur de voir le temps disparaître pour l'espace. C'est l'Histoire commune de l'humanité qui pourra pacifier nos rapports.

Finkielkraut revient sur l'opposition fondamentale de la médiologie : la transmission et la communication. La démocratie veut de la communication et de l'inter-activité. La mémoire identitaire est le lieu d'une intense compétition. La nationalité est devenu un ensemble de service sur un mode consumériste.

[Debray] La transmission est fondamentalement inégalitaire, suppose une discipline, suppose une collectivité. L'institution est la base de la transmission. L'enfant ne devient un adulte que si il vit avec des adultes. Vivre avec de grands enfants - les parents d'aujourd'hui - façonnera un enfant sauvage.

Le lien social est ce qui unit, et ce qui ligote. L'enfant a le droit d'apprendre, mais ne décide pas du vrai et du faux.

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Le 11/09 a mis en échec la passion du semblable. Une révélation d'une impénétrabilité entre les communautés humaines. Communication et commerce ne font pas la paix puisque on s'est justement attaqué à ces deux symboles.