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lundi 26 octobre 2009

Le fascisme, un marxisme nationaliste

En tant que socialisme communautaire, le fascisme ne considère l’individu membre de la nation que comme le maillon d’une chaîne. Il refuse le libéralisme politique qui aboutit à ses yeux à la décadence morale et à terme à la mort de la nation elle-même. L’individu n’a de droits que parce qu’il accomplit un certain nombre de devoirs envers la société. Le fascisme est d’abord un socialisme c’est à dire qu’il s’oppose au capitalisme, mais il s’oppose également au marxisme perçu comme un faux socialisme, car mondialiste et donc à terme capitaliste, en défendant un socialisme national. Les chefs fascistes proviennent très majoritairement de la gauche socialiste et sont donc perçus comme des adversaires par la droite. C’est le cas de Mussolini, qui vient du P.S.I, ou d’Hitler, issu de la S.P.D, ou encore de Doriot, issu des rangs du P.C.F, et de Déat, transfuge de la S.F.I.O.

Le XIXème siècle va donner au fascisme ses lettres de noblesse. Le triptyque nationalisme - socialisme - antisémitisme qui peut définir tout mouvement fasciste est largement répandu chez les penseurs de la gauche. Ainsi Blanqui et Proudhon, mais aussi Fourier, Saint-Simon, Jaurès et Sorel, développent des thèses proto-fascistes. De même, la Commune, qui précède le boulangisme, présente des aspects authentiquement fascistes; la présence du socialiste nationaliste Louis Rossel en est un des symboles. Tous les penseurs de gauche, ou presque, jusqu’à 1914 présentent des caractéristiques fascistes.

Issu du texte Fascisme, Fascismes, National socialisme, de Thomas Stahler.