Jusqu’à 1870 la France était un pays européen, de la Plus grande Europe. Certes, Naboléon III avec ses lubies nationalistes et souverainistes poussait les Européens à se claquemurer chez eux, mais ça restait encore viable. Après la défaite devant la Prusse, l’humiliation, l’arrogance des Allemands, les Français ont refusé leur passé germanique pour s’inventer (je dis bien s’inventer) un passé Gaulois, a-germaanique. On ne voulait rien avoir à faire avec des Teutons. Astérix est né en 1870. Comme Maurras et De Villepin. La folie de la colonisation, apporter la civilisation aux sauvages pour en faire ses frères et semblables, a suivi la perte de l’Alsace-Lorraine. L’école publique gratuite et obligatoire, l’égalitarisme, n’était au départ que la volonté d’avoir des soldats parlant tous français et ayant un minimum d’instruction pour servir de chair à canon pour la Revanche tant désirée.
La France s’est fourvoyée dans la vengeance post-1870. Elle s’est éloignée des Allemands pour se rapprocher des sauvages. Elle a tourné le dos à l’Europe pour lier son destin à l’Afrique. Les 68-tards ne sont que des résidus inoffensifs. Les 70-tards sont les vrais fossoyeurs de la France : l’égalitarisme, le laïcardisme, le démocratisme, la plèbe triomphante, la haine de l’élite et de la grandeur, ce sont eux. Hippolyte Taine avait brillamment prévenu son monde en son temps, mais on a préféré écouter Jules Ferry.
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Oui, et puis « …nous serions tous en germanie », c’est une phrase dans un texte en vers, pas une thèse. Ca veut dire en fait « vous serier sous la botte nazi ou communiste ».
Cela n’a pas bcp de sens de raisonner ainsi. Sans le matériel américain et leur puissance de feu, la guerre aurait été autre, sans un second front ouvert à l’Ouest, aussi. Les pertes humaines étaient massives en 41 en URSS et les allemands on ne peut plus conquérant. Ce n’est pas seulement le prix du sang qui est déterminant, mais la stratégie. On peut sacrifier cent millions d’hommes en pure perte.
Disons qu’envoyer à la mort des millions d’hommes parce que pour les Soviets la vie humaine n’a aucune valeur ne tient pas de l’exploit. Leurs pertes gigantesques sont moins un signe de sacrifice que de la barbarie et de l’incompétence du gouvernement soviétique.
C’est là que les mots « un gars venu de Géorgie qui se foutait pas mal de toi » prennent tous leur sens. C’est à cet aune là qu’il faut vraiment estimer le sacrifice américain… Des jeunes gens libres, dans un pays puissant et libre, pas menacés directement par le conflit, qui viennent libérer un pays dont ils ignorent tout.
Le sacrifice des américains est plus grand, parce qu’ils avaient beaucoup plus à sacrifier.
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