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mercredi 18 mai 2011

Citations de Gustave Le Bon

Si la science arrivait à découvrir un thermomètre des sentiments, des passions et des volontés, la conduite de l’homme dans une circonstance donnée serait aussi facile à calculer que la trajectoire d’une planète.

Une des grandes causes de faiblesse des peuples latins tient à ce que tout leur personnel dirigeant est issu d’examens universitaires prouvant la mémoire des candidats, mais nullement les qualités de caractère qui font la valeur de l’homme dans la vie.

En imposant à tous les élèves une instruction identique, on obtient un minimum de rendement avec un maximum d’effort.

Une des erreurs latines qui ont le plus pesé sur la vie de nos colonies fut de croire que l’instruction classique permettait de franchir rapidement les étapes séparant la barbarie de la civilisation. (ICI, IL FAUDRAIT PENSER AUX THEORIES DE N. ELIAS SUR L'INCORPORATION CORPORELLE DES SENTIMENTS ET DES CONDUITES HUMAINES : ECONOMIE DES PULSIONS INCONSCIENTES)

Un système quelconque d’instruction ou d’éducation est parfait s’il réussit à créer des automatismes inconscients utiles. L’intelligence possède alors desdociles prêts à exécuter ses ordres. Mal dressés, ils ne les exécutent pas.

Les habitudes inconscientes ont une force que ne possèdent jamais les principes.

Perdue dans les rouages complexes des civilisations modernes, enveloppée d’effets dont les causes lui échappent, la foule attribue forcément à des volontés parti- culières les événements dont elle ne peut saisir les lois. Ses révoltes n’ont souvent pas d’autres causes.

La contagion mentale peut se produire sans l’intervention personnelle d’un meneur. Un mot, une formule, un courant d’opinion suffisent parfois à suggestionner une multitude.

La mentalité grégaire des foules permettra toujours aux meneurs d’imposer une doctrine quelconque. Les plus absurdes croyances ne manquèrent jamais d’adeptes.

Les découvertes individuelles transforment les civilisations. Les croyances collectives régissent l’histoire.


Si la publicité des journaux constitue un moyen de persuasion très efficace, c’est que peu d’esprits se trouvent assez forts pour résister au pouvoir de la répétition. Chez la plupart des hommes elle crée bientôt la certitude.

La presse canalise l’opinion beaucoup plus qu’elle ne la dirige. Elle sert aussi à enser en termes nets des milliers de petites opinions fragmentaires trop incertaines pour être clairement formulées.

Si les peuples sont souvent déçus par leurs gouvernants, c’est qu’ils leur demandent de réaliser le meilleur, alors qu’un homme d’État ne peut réaliser que le possible.

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Rôle des Dieux :

L’histoire des peuples est dominée par celle de leurs dieux. Dans les temps modernes cette domination est restée aussi grande, mais les divinités ont changé de nom. Elles sont remplacées par des idées et des formules auxquelles leurs adorateursattribuent la même puissance qu’aux anciens dieux.

Aucun peuple ne vécut sans dieux. L’usure du temps, et non la raison, quelquefois les renverse, mais leur trône ne reste jamais vide. Le paganisme usé fit place au Christianisme, qui, usé à son tour, tend à être remplacé par la foi socialiste.

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Les opinions et les croyances :

Aucune foi n'est durable si on la dépouille des éléments fixes qui lui servent de soutien. Un Dieu sans temples, sans images, sans statues, perdrait bientôt ses adorateurs. Les iconoclastes étaient guidés par un instinct très sûr en brisant les statues et les temples des divinités qu'ils voulaient détruire. (OU COMMENT LA MEDIOLOGIE ET G. LE BON SE RENCONTRENT !!)