1) paragraphe 27
La dictature de "on" : on pense tous pareil. On se révolte car on se révolte...
La parole est dictée par le "on". Qui est le "on" ?
La "pensée sérielle" chez Sartre, c'est l'alignement des gens à l'arrêt de bus qui sont à la fois ensemble et séparé.
Je ne suis pas l'auteur de ma pensée, l'auteur est anonyme et autre.
Le "qui" c'est le neutre, c'est le "on".
Le "on" nous décharge de notre être. L'existence est un fardeau.
L'authenticité exige que l'on affronte la difficulté d'exister.
Le divertissement chez Pascal, c'est le fait de détourner le regard des difficultés de l'existence.
La description de l'inauthenticité chez Heidegger. Le bavardage (qui est dissimulateur), la curiosité, l'équivoque. La bavardage, c'est le fait de se noyer de parole pour ne pas voir.
La grande question est celle de l'être, du rapport de l'être et du temps. On passe de qu'est-ce que l'homme chez Kant... à la question : qu'est-ce que le dasein/existant chez Heidegger.
Il rejette l'opposition sujet/objet, c'est la manière de réfléchir de Kant (la connaissance tourne autour de la connaissance, ou l'inverse?). Cette problématique est refusée par Heidegger. Le dasein est un être-au-monde, qui est d'emblée "au monde". Il n'est pas confronté à un objet qu'il perçoit, car cet objet est toujours inscrit dans un ensemble (le monde, les autres). Il n'y a pas "un" sujet, mais "des" dasein. Heidegger refuse don le sujet.
Heidegger n'utilise pas le mot homme, car son souci est de se dégager de la définition de l'homme comme animal raisonnable (c'est le propos de sa Lettre sur l'humanisme).
Heidegger ne veut pas saisir une conscience (comme Husserl), mais un être-au-monde.
2)
Heidegger et la mort. Il innove dans l'histoire de la philosophie.
Sartre est proche du double sens de la fin de la mort : c'est la fin de la vie, mais c'est aussi la fin (comme but) d'une aventure de la vie.
3)
Toute pensée du temps est temporelle elle-même, il n'y a pas surplomb possible. C'est la différence entre être "dans le monde", et être "au monde".
Nous sommes "temps", et pas dans le temps. Nous ne cessons de nous projeter vers l'avenir, de nous souvenir.... pour être présent au monde. Trois "ek-stases", trois dimensions de notre être : nous sommes toujours en avant de nous-même, et en arrière nous-même.
L'expérience du temps courante, c'est adhérer à notre action. Or ce n'est pas la compréhension ek-statique du temps. On y a accès que par la lecture.
Le temps de l'horloge, le temps collectif, c'est aussi le temps d'Aristote ("le temps est quelque chose du mouvement"). Conception inauthentique du temps.
Le temps authentique se définit à partir du dasein.
Le projet d'Heidegger, c'est de traiter de l'être à partir du temps. D'où le titre de son oeuvre.
Il n'y a pas de négativité chez Bergson. Alors que Heidegger est très proche du nihilisme, du négatif, du néant etc.
Chez Bergson, toute conscience est mémoire - privilégie le passé (conception à la Augustin, temps enfermé dans le présent). C'est l'inverse de l'idée de temps depuis Husserl, avec le tout-juste passé et le tout-juste avenir. Heidegger résout le temps à partir en amont de soi, dans le futur proche.
L'origine de le pensée (de toute l'armature de Heidegger) est dans l'affect. Pour expliquer finalement la complexité de l'affectif.
Ce qui abordent le temps en scientifiques n'y comprennent rien. Ils l'abordent comme un temps linéaire et spatialisé.
L'ennui, c'est quand le temps ne passe pas (Phénoménologie de l'ennui, de Heidegger).
Il y a un appel, anonyme. D'où l'ennui, car l'on sait être appelé. Quelque chose me pousse dans le dos, mais "personne" n'appelle. Mais ce "personne" trouve sa nécessité pour beaucoup de penseurs/écrivains dans leurs oeuvres (l'oeuvre n'étant pas que le livre, mais aussi l'entreprise etc.)
Ce n'est pas une entreprise moralisante (conscience morale à la Rousseau), car c'est un appel qui est totalement indéterminé. Et c'est à l'existant (dasein) de le déterminer.
Dans cet anonyme qui nous appel, qui rappelle la finalité sans fin de Kant. La question n'est pas "qui" m'appelle, mais "que répondre". La responsabilité - synonyme de liberté "vraie" - est dans la réponse. La liberté c'est le sentiment qui nous invite à "répondre" à cet appel.
Il y a différentes manières d'être "appelé", par tout et par rien. Cet appel s'unifie progressivement vers une responsabilité de type éthique puis spirituel.
4) paragraphe 42 et 41
Heidegger et le souci. Fable sur le souci. D'abord l'utilisation anté-scientifique qu'utilise Heidegger (il utilise une mythologie sur le partage de l'homme entre Zeus et la Terre).
L'homme est "en souci". Le souci est le terme qui désigne l'être de l'homme. Opposé à la définition traditionnel d'animal rationnel, un animal avec quelque chose de plus. Heidegger rompt avec cette définition de l'homme "composé". Il s'oppose aussi à la "philosophie de la vie" en Allemagne.
L'homme n'est plus un animal (ce n'est pas "l'animal que je suis" d'après Derrida). Mais plutôt de comprendre l'homme comme un existant, en relation avec d'autres choses que lui-même. Plus enfermé dans le sphère de vie, mais un être de relation.
Etre en "souci de", c'est être dans un rapport aux autres. L'homme est un dasein, un existant, et non pas du tout un animal.
Signification existential (ontologique). Le souci est aussi un terme technique, qui désigne cette triade (l'existence, facticité, la déchéance). Il faut penser ces trois éléments en tant que structure ontologique de l'homme en tant que dasein (on traduit "être en souci" par "sorge", qui veut aussi dire "soin").
Etre en souci, c'est être en avant de soi (qui rejoint "deviens ce que tu es"). Nietzsche déjà dit que l'homme est un animal non encore fixé.
L'homme est un être perfectible, changer de goût, déchéance, progrès etc. pour Rousseau. Pour Marx, l'homme se distingue des animaux lorsqu'il commence à produire ses conditions d'existences.
Pour Heidegger, l'homme doit aussi se donner à lui-même sa propre possibilité d'être. L'être de l'homme est possible et jamais fixé.
Sur la notion de perfectibilité, c'est une philosophie des lumières (à la Rousseau donc), qui n'est pas celle de Heidegger. Rousseau pense l'indétermination avec l'idée des lumières, pas Heidegger.
Des manières possibles d'être. Le dasein, ce n'est pas un être qui est, c'est des manières possibles d'être. L'authenticité et l'inauthenticité sont des manières possibles d'être du dasein.
La différence étant qu'il est un ensemble de possibilités, contrairement aux animaux. L'homme assume les possibilités, ou les rejette.
L'autre aspect du "souci" ("sorge" en allemand, et "cura" en latin). Heidegger dit que je suis auprès des choses qui sont là, on doit prendre soin de ce qui est là, et l'assumer en le reprenant dans mon projet.
On accuse Heidegger de ne pas avoir écrit d'éthique. Or l'homme comme souci, implique une éthique, peut être indirectement.
Pour Heidegger, la question fondamentale, c'est la question de l'être et sa signification temporale. Ce n'est pas celle de Sartre, ni des existentialistes français.
Levinas est un penseur de l'extériorité, on trouve cette idée fondamentale : l'être de l'homme est définis par les rapports qu'il a avec l'autre que soi.
On peut tirer de Etre et Temps, toute une idée de l'homme qui ne va pas dans le sens du nazisme. L'idée que l'homme est un être de relation, qu'on ne peut pas expliquer en partant de la biologie. L'homme n'est pas séparable du lien lui-même.
L'intérêt de Etre et Temps souligne que l'homme n'est pas biologique, l'homme est une tâche, l'homme à a être. C'est l'antipode de l'idéologie nazie.
Heidegger, comme Bergson et Nietzsche, traversent une époque très imprégnée du positivisme du XIXe siècle. Epoque qui vient après l'effondrement de l'idéalisme allemand. D'où la nécessité pour Heidegger d'élaborer une nouvelle écriture (difficile) pour dire des choses nouvelles.
La sollicitude qui libère et celle qui enferme.
La réflexion sur le mot être va à l'encontre des anciennes définitions. L'être n'est pas indépendant du "soin" qu'on lui apporte.
L'homme comme berger de l'être : c'est que l'homme est celui qui prend soin de l'être. Pour qu'il y est être, il faut que l'homme prenne soin. Il y a un souci des choses "préoccupation" (animal dépourvu d'arme naturel, le côté marxien). L'autre côté du souci, c'est le fait de prendre soin de l'autre existant/dasein. C'est là où Heidegger dit des choses si essentielles qu'elles sont reprises par des psychiatres.
Le thérapeute ne prend pas la place du malade, mais lui donne la possibilité par l'aide qu'il apporte, que le patient prenne en charge lui-même ses difficultés.
Le souci de l'autre est-il dicté par le fait d'être au monde? Le danger est de reprendre l'opposition égoïsme/altruisme. Heidegger a une plus grande ambition. Le "souci" est toujours souci de soi et de l'autre. Il n'y a pas à choisir entre "moi" et "non moi". On ne peut pas se soucier seulement de soi, on ne peut pas faire sécession. Ca n'est pas possible car l'homme est un être exposé, il n'y a pas d'égoïsme possible. Je ne suis pas d'abord là, mais je suis d'abord essentiellement dans la relation aux autres que moi.
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