Le jugement moral pèse moins que le jugement sur la santé physique : on peut dire « arrête de fumer ! » mais surtout pas « ne trompe pas ta femme ! » à nos amis. La préservation de soi dépasse la morale.
La vérité des choix moraux (des sens de la vie, religions, etc.) qui s’offre à nous apporte plus de confusion qu’autre chose—dit-on !…
« Jadis, tout le monde était fou ! » dit le dernier homme avec un certain soulagement.
Ce qui disparaît à la fin de l’Histoire : c’est l’Erreur, c’est l’Action niant le donné, c’est le Sujet opposé à l’Objet. (cf. Meillassoux toujours !)
On peut redevenir des animaux après l’Histoire, une fois la reconnaissance de tous par tous établie à l’échelle universelle : un chien s’endort paisiblement s’il est bien nourri. Il ne se soucie pas du succès des autres chiens.
Abolir les injustices rendra la vie des hommes égale à celle des animaux ; il n’y aura plus de lutte pour être reconnu une fois tous égaux les uns aux autres.
On aime le chien car il n’est pas humain ; il n’agit pas, il n’a pas de négativité, il n’a aucun problème d’Ego… en dehors d’une banale vie sexuelle… (cf. Tinder, e.g désincarnée, saisonnière, encadrée par des « lois de l’espèce » mais sans surprise, sans excès non plus.)
Il n’y aura plus d’art à la fin de l’Histoire, car l’esprit d’une époque se matérialise dans une œuvre, et il n’y aura plus d’esprit d’une époque car aucune situation nouvelle n’émergera. Il n’y aura plus rien de neuf à décrire ni à capter.
Après l’Histoire, il reste une conquête des plaisirs grâce aux sports-extrêmes qui sont d’ailleurs nés en Californie, ce n’est pas un hasard.
Une forme « d’art » très formaliste et inutile pourra perdurer, comme la cérémonie du thé au Japon : un tel vecteur de snobisme crée de la reconnaissance !… Il y a des méthodes, des règles à respecter. Le snobisme pur est le seul espoir que l’Histoire ne s’arrête pas totalement. Les efforts pour être reconnus comme supérieurs ne s’arrêteront pas.