Cinéma :
The green hornet *
Dvd :
Sérénade à trois - Lubitsch ****
Closer **
Ninotchka - Lubitsch ***
Cluny Brown (La folle ingénue) - Lubitsch ***
Stupeur et tremblement
We are four lions ***
Copie conforme (Jouvet) ***
American history X **
L'adversaire **
The Shop Around the Corner - Lubitsch ***
Trouble in paradise - Lubitsch **
No Limit **
Hott Fuzz
Scott Pilgrim
La règle du jeu - Renoir ****
Party girl - Ray *
Mémoire d'un tricheur - Guitry **
Le crime de monsieur Longe - Renoir *
Les bas-fonds - Renoir **
Scandale à la cour - Lubitsch *
The chase - Penn *
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lundi 31 janvier 2011
jeudi 27 janvier 2011
xp sur l'Occident et le métissage
C’est d’ailleurs pour ça, au passage, que les pères fouettards voulant résoudre l’équation de la délinquance des immigrés africains par la prison et la répression se fourvoient et tiennent sans le savoir, en creux, le même discours que leurs frères siamois les permissifs… Pipo le libéral et Mario le rigoriste croient tous les deux au métissage, ils pensent l’un et l’autre que le succès de l’opération n’est qu’une affaire d’éducation et d’environnement, ils diffèrent donc sur presque rien… Ceux qui réclament des flics à tous les coins de rue et des instituteurs violents pour que je puisse vivre dans une société aussi apaisée que si elle était ethniquement homogène et permissive me proposent sommes toutes aussi de payer pour me métisser, de déposer mon tribut d’européen sur l’autel du mélange des races…
Pour l’Occident, le droit de poursuivre la route et cueillir les fruits de ses deux mille ans de récoltes, ça consiste aussi à dépenser moins d’énergie et moins d’argent dans la répression des vices, à gagner en créativité ce que les impératifs de l’ordre public pouvaient jadis nous faire perdre, et les ennemis intérieurs et secrets de l’Occident caressent quelque part le rêve que l’immigration massive sera le prétexte pour qu’on l’ensable dans un ordre moral, qu’on l’immobilise sur le bord de sa route….
----
Simon :
=> Disons donc, avec Hayek, que la société libre, après un temps d'évolution, est plus sécurisée qu'avant. L'évolutionnisme des sociétés ouvertes rend les moeurs plus agréables (Norbert Elias), et les conditions de vie plus saines du point de vu de la délinquance. Mais pour en arriver là, il a fallu des efforts considérables et douloureux. Donc, les sociétés modernes ont réussi à écarter les crimes quotidien grâce à l'autoritarisme tant déclamé par Foucault. L'immigration apparaît, dans ce contexte, un retour en arrière car on amène des peuples qui n'ont pas subi "l'évolution" (à tous points de vus) pour s'adapter à une société capitaliste moderne : travail intellectuel, décentralisation des décisions, société de moeurs.
La fin de l'ordre moral, autoritaire s'est fait grâce au capitalisme (ou libéralisme), car c'est le libéralisme qui "impose" une responsabilité et une amélioration des moeurs (à tous point de vus ici encore) - cf. Hoppe. Donc l'immigration, en remplaçant le peuple occidental "bien éduqué" grâce au libéralisme, par des peuples primitifs du point de vue des moeurs (société tribale sans liberté, autoritaire à souhait pour faire régner l'ordre, qui ne conçoive pas l'ordre spontané des intérêts bien compris, bref le libéralisme).
Le peuple immigré apporte avec lui la dose d'autoritarisme qui va avec sa culture non-libérale et encore autoritaire (type IIIe république, voir même Ancien Régime, avec autorité partout pour les délinquants, peine très très lourde pour vivre "un peu" normalement).
Le déclin moral arrivera donc à cause de l'autoritarisme inhérent aux cultures primitives et socialistes des peuples africains. On détruira avec le métissage ce que la société libre a construit, en libérant les peuples occidentaux de l'autorité totale et globale des anciens régimes pour faire place à un ordre spontané moins violent, plus intellectuel, plus développé humainement, économiquement etc.
L'islam, comme tout les tribalisme demande une dose d'autorité traditionnelle (que regrette donc les nostalgiques bêtes de la III république) pour s'appliquer. Les gens n'ont pas développés de cultures à même de les faire vivre dans une société de moeurs apaisée et pacifique (et relativement tolérante avec les "exclus") etc.
Appliquer les institutions libérales avec un peuple primitif promet la société à une destruction d'abord morale, puis économique. Donc totale.
Pour l’Occident, le droit de poursuivre la route et cueillir les fruits de ses deux mille ans de récoltes, ça consiste aussi à dépenser moins d’énergie et moins d’argent dans la répression des vices, à gagner en créativité ce que les impératifs de l’ordre public pouvaient jadis nous faire perdre, et les ennemis intérieurs et secrets de l’Occident caressent quelque part le rêve que l’immigration massive sera le prétexte pour qu’on l’ensable dans un ordre moral, qu’on l’immobilise sur le bord de sa route….
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Simon :
=> Disons donc, avec Hayek, que la société libre, après un temps d'évolution, est plus sécurisée qu'avant. L'évolutionnisme des sociétés ouvertes rend les moeurs plus agréables (Norbert Elias), et les conditions de vie plus saines du point de vu de la délinquance. Mais pour en arriver là, il a fallu des efforts considérables et douloureux. Donc, les sociétés modernes ont réussi à écarter les crimes quotidien grâce à l'autoritarisme tant déclamé par Foucault. L'immigration apparaît, dans ce contexte, un retour en arrière car on amène des peuples qui n'ont pas subi "l'évolution" (à tous points de vus) pour s'adapter à une société capitaliste moderne : travail intellectuel, décentralisation des décisions, société de moeurs.
La fin de l'ordre moral, autoritaire s'est fait grâce au capitalisme (ou libéralisme), car c'est le libéralisme qui "impose" une responsabilité et une amélioration des moeurs (à tous point de vus ici encore) - cf. Hoppe. Donc l'immigration, en remplaçant le peuple occidental "bien éduqué" grâce au libéralisme, par des peuples primitifs du point de vue des moeurs (société tribale sans liberté, autoritaire à souhait pour faire régner l'ordre, qui ne conçoive pas l'ordre spontané des intérêts bien compris, bref le libéralisme).
Le peuple immigré apporte avec lui la dose d'autoritarisme qui va avec sa culture non-libérale et encore autoritaire (type IIIe république, voir même Ancien Régime, avec autorité partout pour les délinquants, peine très très lourde pour vivre "un peu" normalement).
Le déclin moral arrivera donc à cause de l'autoritarisme inhérent aux cultures primitives et socialistes des peuples africains. On détruira avec le métissage ce que la société libre a construit, en libérant les peuples occidentaux de l'autorité totale et globale des anciens régimes pour faire place à un ordre spontané moins violent, plus intellectuel, plus développé humainement, économiquement etc.
L'islam, comme tout les tribalisme demande une dose d'autorité traditionnelle (que regrette donc les nostalgiques bêtes de la III république) pour s'appliquer. Les gens n'ont pas développés de cultures à même de les faire vivre dans une société de moeurs apaisée et pacifique (et relativement tolérante avec les "exclus") etc.
Appliquer les institutions libérales avec un peuple primitif promet la société à une destruction d'abord morale, puis économique. Donc totale.
samedi 22 janvier 2011
Garello contre la game theory
Ces théoriciens s'intéressent aux problèmes de la décision dans l'incertitude. Il est vrai que l'incertitude est inhérente à l'activité économique. Le résultat d'une décision, qu'il s'agisse du choix d'un consommateur ou de la stratégie d'une entreprise, dépend nécessairement d'un grand nombre d'événements que ne maîtrise pas le décideur. Voilà pourquoi depuis Maurice Allais, Johann von Neumann et Oskar Morgenstern, on a placé les problèmes de décision dans un univers probabiliste : faute de savoir ce qui va se passer, on pose des hypothèses sur ce qui pourrait se passer, et on leur attribue des probabilités - connues elles-mêmes avec approximation. La méthode remonte d'ailleurs à des mathématiciens du XVIIe siècle comme Thomas Bayes ou Jacques de Bernouilli. On a ainsi l'impression de pouvoir réduire, sinon éliminer, l'incertitude. On peut au moins la gérer.
Cette impression semble à d'autres économistes tout à fait trompeuse. L'école autrichienne, à laquelle j'appartiens, conclut en effet à « l'incertitude radicale », celle que rien ne pourrait vaincre. Après Friedrich A. Hayek et sa théorie de la connaissance, c'est George Shackle qui a insisté sur ce thème : on ne peut probabiliser que des hypothèses existantes, or au moment même où il fait son choix, le décideur ne peut connaître toutes les hypothèses possibles, car beaucoup n'apparaîtront qu'après que la décision aura été prise. Comment connaître l'évolution du marché de la grande distribution quand on estime que plus de la moitié des produits que nous consommerons dans dix ans ne sont pas encore découverts, ni même imaginables aujourd'hui ?
Cette impression semble à d'autres économistes tout à fait trompeuse. L'école autrichienne, à laquelle j'appartiens, conclut en effet à « l'incertitude radicale », celle que rien ne pourrait vaincre. Après Friedrich A. Hayek et sa théorie de la connaissance, c'est George Shackle qui a insisté sur ce thème : on ne peut probabiliser que des hypothèses existantes, or au moment même où il fait son choix, le décideur ne peut connaître toutes les hypothèses possibles, car beaucoup n'apparaîtront qu'après que la décision aura été prise. Comment connaître l'évolution du marché de la grande distribution quand on estime que plus de la moitié des produits que nous consommerons dans dix ans ne sont pas encore découverts, ni même imaginables aujourd'hui ?
jeudi 20 janvier 2011
L'apprentissage scolaire et la mémoire
C’est ainsi que fonctionne le cerveau : plus il en sait dans un domaine, plus vite il assimile de nouvelles informations. Un cardiologue qui assiste à une conférence pointue sur les transplantations cardiaques retiendra dix fois plus de choses qu’un novice en médecine.
Pour le cerveau, les nouvelles informations sont comme de nouvelles pièces qui viennent compléter un puzzle en construction, pour former un « paysage mental ». Plus le puzzle est avancé, plus le cerveau intégre les nouvelles pièces rapidement.
Ceci a des implications très importantes pour l’enseignement en classe : cela explique pourquoi, par exemple, les enfants apprennent mieux leurs tables de calcul ou leurs déclinaisons en les chantant sur un air connu.
Cela explique aussi pourquoi un élève qui a beaucoup de « culture générale » apprendra plus vite dans toutes les matières qu’un autre élève moins cultivé, quand bien même ce dernier aurait un « quotient intellectuel » supérieur.
Et cela explique aussi pourquoi un cours structuré, qui explore un sujet progressivement, en allant toujours plus loin, est plus efficace pour instruire les enfants qu’une succession « d’activités » supposément « ludiques », mais qui sont à chaque fois nouvelles et sans rapport étroit entre elles.
Pour le cerveau, les nouvelles informations sont comme de nouvelles pièces qui viennent compléter un puzzle en construction, pour former un « paysage mental ». Plus le puzzle est avancé, plus le cerveau intégre les nouvelles pièces rapidement.
Ceci a des implications très importantes pour l’enseignement en classe : cela explique pourquoi, par exemple, les enfants apprennent mieux leurs tables de calcul ou leurs déclinaisons en les chantant sur un air connu.
Cela explique aussi pourquoi un élève qui a beaucoup de « culture générale » apprendra plus vite dans toutes les matières qu’un autre élève moins cultivé, quand bien même ce dernier aurait un « quotient intellectuel » supérieur.
Et cela explique aussi pourquoi un cours structuré, qui explore un sujet progressivement, en allant toujours plus loin, est plus efficace pour instruire les enfants qu’une succession « d’activités » supposément « ludiques », mais qui sont à chaque fois nouvelles et sans rapport étroit entre elles.
mardi 18 janvier 2011
Le principe de moindre action
Le principe de moindre action est l'hypothèse physique selon laquelle la dynamique d'une quantité physique (la position, la vitesse et l'accélération d'une particule, ou les valeurs d'un champ en tout point de l'espace, et leurs variations) peut se déduire à partir d'une unique grandeur appelée action en supposant que les valeurs dynamiques permettent à l'action d'avoir une valeur optimale entre deux instants donnés (la valeur est minimale quand les deux instants sont assez proches).
La plupart des équations fondamentales de la physique peuvent être formulées à partir du principe de moindre action. C'est notamment le cas en mécanique classique, en électromagnétisme, en relativité générale et en théorie quantique des champs.
Le principe de moindre action utilise l'hypothèse de deux points fixes sur le parcours du mobile : un point de départ, mais aussi un point d'arrivée. Cela a souvent été critiqué comme étant l'utilisation dans le raisonnement d'une « cause finale », ce qui est contraire à la causalité qui suit la flèche du temps en physique.
En fait, si le point de départ est doté de conditions initiales (coordonnées et vitesse), le point d'arrivée n'a pas de coordonnées précises ni de vitesse imposée : il existe, c'est tout. L'existence du point final dans le raisonnement permet d'émettre l'hypothèse de l'existence d'un trajet à partir de l'état initial et de déterminer ses conditions (équations d'Euler-Lagrange), mais n'impose aucune autre condition en dehors de la continuité indiquée plus haut (ce travail peut même montrer que seul un trajet de longueur nulle est possible dans les cas de stabilité du mobile).
La plupart des équations fondamentales de la physique peuvent être formulées à partir du principe de moindre action. C'est notamment le cas en mécanique classique, en électromagnétisme, en relativité générale et en théorie quantique des champs.
Le principe de moindre action utilise l'hypothèse de deux points fixes sur le parcours du mobile : un point de départ, mais aussi un point d'arrivée. Cela a souvent été critiqué comme étant l'utilisation dans le raisonnement d'une « cause finale », ce qui est contraire à la causalité qui suit la flèche du temps en physique.
En fait, si le point de départ est doté de conditions initiales (coordonnées et vitesse), le point d'arrivée n'a pas de coordonnées précises ni de vitesse imposée : il existe, c'est tout. L'existence du point final dans le raisonnement permet d'émettre l'hypothèse de l'existence d'un trajet à partir de l'état initial et de déterminer ses conditions (équations d'Euler-Lagrange), mais n'impose aucune autre condition en dehors de la continuité indiquée plus haut (ce travail peut même montrer que seul un trajet de longueur nulle est possible dans les cas de stabilité du mobile).
lundi 17 janvier 2011
Spinoza et Schoppenhauer sur la liberté
Ca me rappelle un peu du Spinoza : "Les hommes se trompent en ce qu'ils pensent être libres et cette opinion consiste en cela seul qu'ils sont conscients de leurs actions, et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés."
(Baruch Spinoza / 1632-1677 / L'Ethique, Livre II)
Schopenhauer disait la même chose : "L'homme est certes libre de faire ce qu'il veut, mais il ne peut vouloir ce qu'il veut."
En libéralisme, plutôt que de "libre-arbitre", on devrait parler de volonté, d'action volontaire, d'intention... C'est d'ailleurs ce que fait Mises, qui laisse soigneusement de côté (dès le début de Human Action) ce genre d'hypothèse métaphysique indémontrable (aussi bien celle du "libre-arbitre" que celle du déterminisme absolu).
Sur ce sujet, il me paraît utile à ce moment du débat sur la croyance à une nature pleine d'intentions (cause première et fins dernières), de rappeler ce bon vieux Spinoza à notre attention. Je ne suis pas Spinoziste, puisque de mon point de vue il y a une prépondérance du hasard et du chaos dans les processus naturels d'organisation spontanée. Spinoza croyait dans le Dieu des philosophes, ce n'est pas mon cas. Néanmoins comme pour Rand, la partie critique de sa pensée contre l'idolâtrie et le mysticisme est très puissante.
D'une part il montre que l'autorité surnaturelle de la politique et du religieux doit être remplacée par une éthique rationnelle et individuelle. D'autre part, il montre que cette éthique doit être fondée sur la raison et la liberté, et non sur la peur des masses, que ce soit la peur du jugement divin, ou la peur de l'État. L'éthique peut et doit exister en dehors de la religion et de la morale dominante.
Spinoza dit exactement la même chose que Rand dans la citation que j'avais donnée en amont du fil. Ayn Rand reprend d'ailleurs presque entièrement la thématique de Spinoza en ce qui concerne la fondation de la politique sur une éthique rationaliste débarassée du mysticisme, ainsi que la critique radicale de la collusion tyrannique entre le théologique et le politique.
(Baruch Spinoza / 1632-1677 / L'Ethique, Livre II)
Schopenhauer disait la même chose : "L'homme est certes libre de faire ce qu'il veut, mais il ne peut vouloir ce qu'il veut."
En libéralisme, plutôt que de "libre-arbitre", on devrait parler de volonté, d'action volontaire, d'intention... C'est d'ailleurs ce que fait Mises, qui laisse soigneusement de côté (dès le début de Human Action) ce genre d'hypothèse métaphysique indémontrable (aussi bien celle du "libre-arbitre" que celle du déterminisme absolu).
Sur ce sujet, il me paraît utile à ce moment du débat sur la croyance à une nature pleine d'intentions (cause première et fins dernières), de rappeler ce bon vieux Spinoza à notre attention. Je ne suis pas Spinoziste, puisque de mon point de vue il y a une prépondérance du hasard et du chaos dans les processus naturels d'organisation spontanée. Spinoza croyait dans le Dieu des philosophes, ce n'est pas mon cas. Néanmoins comme pour Rand, la partie critique de sa pensée contre l'idolâtrie et le mysticisme est très puissante.
D'une part il montre que l'autorité surnaturelle de la politique et du religieux doit être remplacée par une éthique rationnelle et individuelle. D'autre part, il montre que cette éthique doit être fondée sur la raison et la liberté, et non sur la peur des masses, que ce soit la peur du jugement divin, ou la peur de l'État. L'éthique peut et doit exister en dehors de la religion et de la morale dominante.
Spinoza dit exactement la même chose que Rand dans la citation que j'avais donnée en amont du fil. Ayn Rand reprend d'ailleurs presque entièrement la thématique de Spinoza en ce qui concerne la fondation de la politique sur une éthique rationaliste débarassée du mysticisme, ainsi que la critique radicale de la collusion tyrannique entre le théologique et le politique.
dimanche 16 janvier 2011
La correspondance de Flaubert
Trop de putains! trop de canotage! trop d’exercice! Oui, monsieur, il faut, entendez-vous, jeune homme, il faut travailler plus que ça. Tout le reste est vain, à commencer par vos plaisirs et votre santé; foutez-vous cela dans la boule.
Ce qui vous manque, ce sont les principes. On a beau dire, il en faut; reste à savoir lesquels. Pour un artiste, il y en a qu’un: tout sacrifier à l’Art. La vie doit être considérée par lui comme un moyen, rien de plus, et la première personne dont il doit se foutre, c’est de lui-même.
Flaubert à Maupassant
--
"C'est le plus grand supplice que l'on puisse endurer que de vivre avec des gens qu'on n'aime pas. J'ai connu peu d'êtres dont la société ne m'ait inspirer l'envie d'habiter le désert."
"J'ai été à Rouen, au concert. Le plaisir d'entendre de fort belle musique bien jouée a été compensé par la vue des gens qui le partageaient avec moi."
"Il faut que j'aille à Rouen pour un enterrement; quelle corvée! Ce n'est pas l'enterrement qui m'attriste, mais la vue de tous les bourgeois qui y seront. La contemplation de la plupart de mes semblables me devient de plus en plus odieuse, nerveusement parlant."
"Mais quant à faire partie effectivement de quoi que ce soit en ce bas monde, non! non! et mille fois non! Je ne veux pas plus être membre d'une revue, d'un cercle ou d'une académie, que je ne veux être conseiller municipal ou officier de la garde nationale."
"Ce n'est pas parce qu'un imbécile à deux pieds comme moi, au lieu d'en avoir quatre comme un âne, que je me crois obligé de l'aimer, ou tout au moins de dire que je l'aime, et qu'il m'intéresse."
"Je me sens maintenant pour mes semblables une haine sereine, ou une pitié tellement inactive que c'est tout comme. L'état politique des choses a confirmé mes vieilles théories à priori sur le bipède sans plumes, que j'estime être tout ensemble un dinde et un vautour".
"Plus tu iras et plus tu seras convaincue qu'on ne peut causer qu'avec très peu de monde. Le nombre des imbéciles me paraît, à moi, augmenter de jour en jour. Presque tous les gens qu'on connaît sont intolérables de lourdeur et d'ignorance. On va et revient du mastoc au futile."
"L'idée seule de mes contemporains me fatigue."
"Je me retire de plus en plus dans mon trou, pour n'avoir rien de commun avec mes semblables - lesquels ne sont pas mes semblables."
"Est-ce moi qui deviens insociable ou les autres qui bêtifient? Je n'en sais rien. Mais la société "du monde" actuellement, m'est intolérable!"
"C'est là ce qu'il me faut: l'écartement de toute manifestation extérieure; Et j'ose dire de toute relation humaine."
"L'insupportabilité de la sottise humaine est devenue chez moi une maladie et le mot est faible. Presque tous les humains ont le don de m'exaspérer et je ne respire librement que dans le désert."
"Moi, de jour en jour, je sens s'opérer dans mon cœur un écartement de mes semblables qui va s'élargissant et j'en suis content, car ma faculté d'appréhension à l'endroit de ce qui m'est sympathique va s'élargissant, et à cause de cet écartement même."
"Je ne suis pas sociable, définitivement. La vue de mes semblables m'alanguit. Cela est très exact et littéral."
"Nous dansons non pas sur un volcan, mais sur la planche d'une latrine qui m'a l'air passablement pourrie. La société prochainement ira se noyer dans la merde de dix-neuf siècles, et l'on gueulera raide."
"Je suis, plus que jamais, irascible, intolérant, insociable, exagéré, Saint Polycarpien. Ce n'est pas à mon âge qu'on se corrige!"
Gustave Flaubert, Correspondance
Flaubert à Maupassant
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"C'est le plus grand supplice que l'on puisse endurer que de vivre avec des gens qu'on n'aime pas. J'ai connu peu d'êtres dont la société ne m'ait inspirer l'envie d'habiter le désert."
"J'ai été à Rouen, au concert. Le plaisir d'entendre de fort belle musique bien jouée a été compensé par la vue des gens qui le partageaient avec moi."
"Il faut que j'aille à Rouen pour un enterrement; quelle corvée! Ce n'est pas l'enterrement qui m'attriste, mais la vue de tous les bourgeois qui y seront. La contemplation de la plupart de mes semblables me devient de plus en plus odieuse, nerveusement parlant."
"Mais quant à faire partie effectivement de quoi que ce soit en ce bas monde, non! non! et mille fois non! Je ne veux pas plus être membre d'une revue, d'un cercle ou d'une académie, que je ne veux être conseiller municipal ou officier de la garde nationale."
"Ce n'est pas parce qu'un imbécile à deux pieds comme moi, au lieu d'en avoir quatre comme un âne, que je me crois obligé de l'aimer, ou tout au moins de dire que je l'aime, et qu'il m'intéresse."
"Je me sens maintenant pour mes semblables une haine sereine, ou une pitié tellement inactive que c'est tout comme. L'état politique des choses a confirmé mes vieilles théories à priori sur le bipède sans plumes, que j'estime être tout ensemble un dinde et un vautour".
"Plus tu iras et plus tu seras convaincue qu'on ne peut causer qu'avec très peu de monde. Le nombre des imbéciles me paraît, à moi, augmenter de jour en jour. Presque tous les gens qu'on connaît sont intolérables de lourdeur et d'ignorance. On va et revient du mastoc au futile."
"L'idée seule de mes contemporains me fatigue."
"Je me retire de plus en plus dans mon trou, pour n'avoir rien de commun avec mes semblables - lesquels ne sont pas mes semblables."
"Est-ce moi qui deviens insociable ou les autres qui bêtifient? Je n'en sais rien. Mais la société "du monde" actuellement, m'est intolérable!"
"C'est là ce qu'il me faut: l'écartement de toute manifestation extérieure; Et j'ose dire de toute relation humaine."
"L'insupportabilité de la sottise humaine est devenue chez moi une maladie et le mot est faible. Presque tous les humains ont le don de m'exaspérer et je ne respire librement que dans le désert."
"Moi, de jour en jour, je sens s'opérer dans mon cœur un écartement de mes semblables qui va s'élargissant et j'en suis content, car ma faculté d'appréhension à l'endroit de ce qui m'est sympathique va s'élargissant, et à cause de cet écartement même."
"Je ne suis pas sociable, définitivement. La vue de mes semblables m'alanguit. Cela est très exact et littéral."
"Nous dansons non pas sur un volcan, mais sur la planche d'une latrine qui m'a l'air passablement pourrie. La société prochainement ira se noyer dans la merde de dix-neuf siècles, et l'on gueulera raide."
"Je suis, plus que jamais, irascible, intolérant, insociable, exagéré, Saint Polycarpien. Ce n'est pas à mon âge qu'on se corrige!"
Gustave Flaubert, Correspondance
samedi 15 janvier 2011
Les modèles en économie
Pour faire simple, il se dégage des différentes contributions deux interprétations : l’une consiste à considérer les modèles comme des outils servant à isoler certains mécanismes que le théoricien veut étudier et expliquer ; l’autre considère que les modèles économiques servent à construire des mondes contrefactuels dont les relations causales sont supposées pouvoir se transposer au “monde réel”.
Ces considérations nous mènent à plusieurs conclusions :
1) L’objet de la science économique est mouvant en ce qu’est économique ce que l’on définit comme tel.
2) Au delà de cette quasi-évidence, l’adoption d’une définition substantive large nous permet de nous rendre compte du fait que l’affirmation (1) n’est pas seulement définitionnelle, au sens ou est effectivement rouge ce que l’on décide qui est rouge, mais que la manière dont est classer un objet déclenche un traitement particulier de cette objet dans le monde réel. Chez Polanyi, définir le travail comme une marchandise a comme effet d’entraîner son échange au sein d’un échange marchand, ce qui n’était pas le cas avant.
L’objet de la science économique est donc l’action humaine (toujours ce cher Mises !) dans le domaine de la production et de l’échange, et pas les choses elles-mêmes (les “richesses”).
--
Quiconque a déjà enseigné l’économie à des étudiants a pu se rendre compte de la difficulté à faire comprendre l’idée que beaucoup de phénomènes économiques sont plus que le produit de quelques volontés individuelles. Comprendre le fonctionnement du marché, comment celui-ci parvient à coordonner l’offre et la demande de manière décentralisée, est souvent difficile (les enseignants ont leur part de responsabilité d’ailleurs puisque souvent on commence à présenter le fonctionnement du marché au travers de la fiction du commissaire-priseur walrassien !). C’est également vrai d’ailleurs quand on veut démontrer « l’anti-main invisible », à savoir que des actions décentralisées peuvent donner lieu à des résultats néfastes. - rationalité limité
Ces considérations nous mènent à plusieurs conclusions :
1) L’objet de la science économique est mouvant en ce qu’est économique ce que l’on définit comme tel.
2) Au delà de cette quasi-évidence, l’adoption d’une définition substantive large nous permet de nous rendre compte du fait que l’affirmation (1) n’est pas seulement définitionnelle, au sens ou est effectivement rouge ce que l’on décide qui est rouge, mais que la manière dont est classer un objet déclenche un traitement particulier de cette objet dans le monde réel. Chez Polanyi, définir le travail comme une marchandise a comme effet d’entraîner son échange au sein d’un échange marchand, ce qui n’était pas le cas avant.
L’objet de la science économique est donc l’action humaine (toujours ce cher Mises !) dans le domaine de la production et de l’échange, et pas les choses elles-mêmes (les “richesses”).
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Quiconque a déjà enseigné l’économie à des étudiants a pu se rendre compte de la difficulté à faire comprendre l’idée que beaucoup de phénomènes économiques sont plus que le produit de quelques volontés individuelles. Comprendre le fonctionnement du marché, comment celui-ci parvient à coordonner l’offre et la demande de manière décentralisée, est souvent difficile (les enseignants ont leur part de responsabilité d’ailleurs puisque souvent on commence à présenter le fonctionnement du marché au travers de la fiction du commissaire-priseur walrassien !). C’est également vrai d’ailleurs quand on veut démontrer « l’anti-main invisible », à savoir que des actions décentralisées peuvent donner lieu à des résultats néfastes. - rationalité limité
dimanche 9 janvier 2011
L'art aujourd'hui, l'indignation et les civilisations
Des artistes qui cherchent et ne trouvent rien (au contraire de Picasso qui déclarait superbement « je ne cherche pas, je trouve »), des révolutionnaires qui s’en prennent au monde plutôt qu’au mal, des idéologues à qui l’humanité ne convient pas car elle déborde le cadre de leur « idéal », des nihilistes qui rejettent Dieu à cause de la souffrance des enfants mais qui ne font rien pour ces enfants.
Faire semblant de souffrir pour les autres, se réjouir secrètement de tous les maux qui permettent d’accuser la vie, glorifier sa propre (in)suffisance, voilà donc comment fonctionne celui qui, avant toutes choses, ne supporte pas que l’on se défende réellement contre ce qui nous menace.
L’ennemi de l’art, aujourd’hui, ce ne sont donc plus les clercs ou les censeurs, mais les artistes eux-mêmes. « L’effondrement de l’art, note Mattéi, tient moins à l’utilisation mercantile des œuvres (…) qu’à la destruction volontaire de l’œuvre par ceux qui ont pour charge de la créer. » Le sens, c’est ce qu’il faut annihiler à tous prix – en se faisant de la tune tout de même. Et comme faire des horreurs peut encore avoir un sens « négatif », il faut renoncer absolument à tout impact sensible de l’œuvre. Revoilà le concept ! L’important, ce n’est plus l’œuvre, c’est le chemin qui y mène. « L’art contemporain devient insurrectionnel en mettant en scène sa propre représentation. »
--
Après Dieu et l’Histoire, c’est au tour du Temps d’être déclaré coupable par les professionnels de l’indignation. Le Temps qui nous use, nous fait souffrir, nous oublie et ose continuer sans nous. Une fois de plus, l’on s’indigne non pas d’une injustice particulière mais bien de l’ordre des choses.
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En vérité, nous sommes dans un monde qui a substitué les idées justes et les sentiments généreux aux idées généreuses et aux sentiments justes. Nous sommes dans un monde de plus en plus humanitaire et de moins en moins humain. Un monde chrétien, en quelque sorte, plein d’amour pour tous, mais qui ne veut plus entendre parler de croix, de péché - et par là-même de pardon. « Le monde moderne n’est pas méchant, écrivait encore l’auteur d’Orthodoxie, à certains égards il est beaucoup trop bon. Il est rempli de vertus farouches et gaspillées. » L’indignation est l’un de ces gaspillages.
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Nous serions dans un monde païen qu’au moins nous pourrions haïr les dieux en paix, sans culpabiliser, car ni Zeus, ni Apollon, ni Arès n’ont jamais dit qu’ils nous aimaient et voulaient notre bien. Alors que le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, lui le répète tous les deux versets, voire à chaque désastre humain – et par là-même nous empêche de le haïr sainement, ajoutant la névrose à notre rage. Ce n’est donc pas tant la souffrance des enfants qui indigne Ivan que cette souffrance sur fonds d’amour divin.
Chez le jeune Marx, l’ennemi, ce n’est plus Dieu, qui du reste n’existe pas, mais l’histoire qui depuis ses débuts enferme l’humanité dans une lutte des classes sans fin. Il faut donc libérer l’humanité de l’histoire.
Faire semblant de souffrir pour les autres, se réjouir secrètement de tous les maux qui permettent d’accuser la vie, glorifier sa propre (in)suffisance, voilà donc comment fonctionne celui qui, avant toutes choses, ne supporte pas que l’on se défende réellement contre ce qui nous menace.
L’ennemi de l’art, aujourd’hui, ce ne sont donc plus les clercs ou les censeurs, mais les artistes eux-mêmes. « L’effondrement de l’art, note Mattéi, tient moins à l’utilisation mercantile des œuvres (…) qu’à la destruction volontaire de l’œuvre par ceux qui ont pour charge de la créer. » Le sens, c’est ce qu’il faut annihiler à tous prix – en se faisant de la tune tout de même. Et comme faire des horreurs peut encore avoir un sens « négatif », il faut renoncer absolument à tout impact sensible de l’œuvre. Revoilà le concept ! L’important, ce n’est plus l’œuvre, c’est le chemin qui y mène. « L’art contemporain devient insurrectionnel en mettant en scène sa propre représentation. »
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Après Dieu et l’Histoire, c’est au tour du Temps d’être déclaré coupable par les professionnels de l’indignation. Le Temps qui nous use, nous fait souffrir, nous oublie et ose continuer sans nous. Une fois de plus, l’on s’indigne non pas d’une injustice particulière mais bien de l’ordre des choses.
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En vérité, nous sommes dans un monde qui a substitué les idées justes et les sentiments généreux aux idées généreuses et aux sentiments justes. Nous sommes dans un monde de plus en plus humanitaire et de moins en moins humain. Un monde chrétien, en quelque sorte, plein d’amour pour tous, mais qui ne veut plus entendre parler de croix, de péché - et par là-même de pardon. « Le monde moderne n’est pas méchant, écrivait encore l’auteur d’Orthodoxie, à certains égards il est beaucoup trop bon. Il est rempli de vertus farouches et gaspillées. » L’indignation est l’un de ces gaspillages.
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Nous serions dans un monde païen qu’au moins nous pourrions haïr les dieux en paix, sans culpabiliser, car ni Zeus, ni Apollon, ni Arès n’ont jamais dit qu’ils nous aimaient et voulaient notre bien. Alors que le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, lui le répète tous les deux versets, voire à chaque désastre humain – et par là-même nous empêche de le haïr sainement, ajoutant la névrose à notre rage. Ce n’est donc pas tant la souffrance des enfants qui indigne Ivan que cette souffrance sur fonds d’amour divin.
Chez le jeune Marx, l’ennemi, ce n’est plus Dieu, qui du reste n’existe pas, mais l’histoire qui depuis ses débuts enferme l’humanité dans une lutte des classes sans fin. Il faut donc libérer l’humanité de l’histoire.
Lévi-Strauss, les races et le racisme
« Je m’insurge contre l’abus de langage par lequel, de plus en plus, on en vient à confondre le racisme et des attitudes normales, légitimes même, en tout cas inévitables. Le racisme est une doctrine qui prétend voir dans les caractères intellectuels et moraux attribués à un ensemble d'individus l'effet nécessaire d'un commun patrimoine génétique. On ne saurait ranger sous la même rubrique, ou imputer automatiquement au même préjugé, l’attitude d’individus ou de groupes que leur fidélité à certaines valeurs rend partiellement ou totalement insensibles à d’autres valeurs. Il n’est nullement coupable de placer une manière de vivre et de la penser au-dessus de toutes les autres et d’éprouver peu d’attirance envers tels ou tels dont le genre de vie, respectable en lui-même, s’éloigne par trop de celui auquel on est traditionnellement attaché. Cette incommunicabilité relative peut même représenter le prix à payer pour que les systèmes de valeurs de chaque famille spirituelle ou de chaque communauté se conservent, et trouvent dans leur propre fonds les ressources nécessaires à leur renouvellement. Si comme je l'ai écrit ailleurs, il existe entre les sociétés humaines un certain optimum de diversité au-delà duquel elles ne sauraient aller, mais en dessous duquel elles ne peuvent non plus descendre sans danger, on doit reconnaître que cette diversité résulte pour une grande part du désir de chaque culture de s’opposer à celles qui l’environnent, de se distinguer d’elles, en un mot d’être soi : elles ne s’ignorent pas, s’empruntent à l’occasion, mais pour ne pas périr, il faut que, sous d’autres rapports, persiste entre elles une certaine imperméabilité. »
Claude Levi-Straus, Le regard éloigné, 1983.
Claude Levi-Straus, Le regard éloigné, 1983.
Citations de Céline
« L’ennemi numéro 1 de tout État est l’homme qui est capable de penser par lui-même sans considération de la pensée unique. Presque inévitablement il parviendra alors à la conclusion que l’État sous lequel il vit est malhonnête, insensé et insupportable, ainsi, si cet homme est idéaliste il voudra le changer. S’il ne l’est pas, il témoignera suffisamment de sa découverte pour générer la révolte des idéalistes contre l’État. »
Henry Louis Mencken
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Quelques citations de Céline :
"Un pays ça finit en « droits », en droits suprêmes, en droits à rien, en droits à tout, en droits de jaloux, en droits de famine, en droits de vent."
Louis-Ferdinand Céline, Les Beaux Draps
"Je suis de ces auteurs qu'ont du souffle, du répondant, du biscoto. J'emmerde le genre entier humain à cause de mon répondant terrible, de ma paire de burnes fantastiques (et bordel de dieu je le prouve!) Je jute, je conclus, je triomphe, je trempe la page de plein génie..."
Louis-Ferdinand Céline, L'Ecole des cadavres
"L’alcoolisme, le tabac, la vie bourgeoise ont tout miné en France. Personne n’a d’ailleurs besoin d’autre chose que de beefsteak-pommes frites, télévision, 4 CV, et de faire l’amour le samedi soir."
Interview avec André Parinaud, Arts, 19-25 juin 1957
"Quand on mélange au hasard deux sangs, l’un pauvre, l’autre riche, on n’enrichit jamais le pauvre, on appauvrit toujours le riche..."
Louis-Ferdinand Céline, Mea Culpa
"Ah français politiquement désastreux et absurdes, toujours ennemis des leurs, et des meilleurs des leurs, entichés toujours des polichinelles de partout ! qui ne pleurnichent jamais que sur leurs ennemis ! et les pires ! C’est dur de défendre les français ! Je vous admire et je m’admire."
Louis-Ferdinand Céline, Lettre à Albert Naud du 16 mai 1948
"Retenez que la politique est une immonde charognerie et que seules les charognes peuvent en prospérer."
Louis-Ferdinand Céline, Lettre à Charles Deshayes
"Dans nos démocraties larbines, ça n’existe plus les chefs patriotes. En lieu et place c’est des effrontés imposteurs, tambourineurs prometteurs « d’avantages », de petites et grandes jouissances, des maquereaux « d’avantages ». Ils hypnotisent la horde des « désirants », aspirants effrénés, bulleux « d’avantages ». Pour l’adoption d’un parti, d’un programme, c’est comme pour le choix d’un article au moment des « réclames », on se décide pour le magasin qui vous promet le plus « d’avantages ». Je connais moi des personnes, des véritables affranchis qui sont en même temps marxistes, croix-de-feu, francs-maçons, syndiqués très unitaires et puis malgré tout, quand même, encore partisans du curé, qui font communier leurs enfants. C’est des camarades raisonnables, pas des fous, qui veulent perdre dans aucun tableau, qui se défendent à la martingale, des Idéologues de Loterie, très spécifiquement français. Quand ça devient des racailles pareilles y a plus besoin de se gêner. C’est du temps de perdu. Des efforts pour le caca…tout à fait inutiles…Plus de mystique possible. Aucun rétablissement possible. »
Louis Ferdinand Céline, L'Ecole des Cadavres
"Pour le peuple le Communisme c’est le moyen, l’astuce d’accéder bourgeois illico, à la foire d’empoigne. Sauter dans les privilèges, tranquille, Baptiste une fois pour toutes. La Cité future pour Popu c’est son pavillon personnel avec 500 mètres de terrain, clos soigneusement sur quatre faces, canalisé si possible, et que personne vienne l’emmerder. Tout ça enregistré devant notaire. C’est un rêve de ménagère, un rêve de peuple décadent, un rêve de femme. Quand les femmes dominent à ce point que tous les hommes rêvent comme elles, on peut dire que les jeux sont faits, que grandeur est morte, que ce pays tourné gonzesse, dans la guerre comme dans la paix, peut plus se défendre qu’en petites manières, que les mâles ont plus qu’à entrer faire leur office de casseur, saillir toutes ces mièvreries, abolir toutes ces prévoyances. Ça sera-t-y des jaunes ? des blancs ? des noirs ? des purs ? des compliqués ? Est-ce qu’on périra dans la noce ? C’est bien possible, c’est même probable. Toujours est-il que ça sera des hommes et des butors, des dominants qu’iront pas demander aux grand’mères comment faut rêver dans la vie, qui seront disposés comme des ours."
Louis Ferdinand Céline, Les beaux draps
"La grande défaite, en tout, c'est d'oublier, et surtout ce qui vous a fait crever, et de crever sans comprendre jamais jusqu'à quel point les hommes sont vaches. Quand on sera au bord du trou faudra pas faire les malins nous autres, mais faudra pas oublier non plus, faudra raconter tout sans changer un mot, de ce qu'on a vu de plus vicieux chez les hommes et puis poser sa chique et puis descendre. Ça suffit comme boulot pour une vie tout entière."
Louis Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit
"C'est un prodigieux moyen de propagande. C'est aussi, hélas ! un élément d'abêtissement en ce sens que les gens se fient à ce qu'on leur montre. Ils n'imaginent plus. Ils voient. Ils perdent la notion de jugement et ils se prêtent gentiment à la fainéantise. La TV est dangereuse pour les hommes. L'alcoolisme, le bavardage et le politique en font déjà des abrutis. Etait-il nécessaire d'ajouter encore quelque chose? Mais il faut bien l'admettre. On ne réagit pas contre le progrès. Vous arriverait-il d'essayer de remonter les chutes du Niagara à la nage? Non. Personne ne pourra empêcher la marche en avant de la TV. Elle changera bientôt tous les modes de raisonnement. Elle est un instrument idéal pour la masse. Elle remplace tout, elle élimine l'effort, elle accorde une grande tranquilité aux parents. Les enfants sont passionnés par ce phénomène."
Louis-Ferdinand Céline, Entretien avec Jacques Chancel
"Nos sociétés croulent sous les richesses matérielles, mais elles crèvent de pauvreté spirituelle."
Louis-Ferdinand Céline, L'Ecole des cadavres
Il n’y a que deux espèces, les canailles et les imbéciles, or je ne veux être ni l’une ni l’autre espèce.
Moi j’ai jamais voté de ma vie !... Ma carte elle doit y être encore à la mairie du « deuxième »... J’ai toujours su et compris que les cons sont la majorité, que c’est donc bien forcé qu’ils gagnent !... Pourquoi je me dérangerais dès lors !...
Celui qui n’a pas tout donné, il a rien donné du tout... C’est ma devise absolue.
Je suis sceptique... L’espoir même ça me fait dégueuler... J’ai pas « l’espoir ». C’est les planqués qui ont l’espoir : l’espoir que ça continue...
J’ai accumulé du chagrin pour mille ans. Je voudrais revivre trois vies rien que de rigolade.
On ne devrait jamais écouter les femmes qui ne sont pas belles, elles ne peuvent que dire des bêtises.
C’est des hommes et d’eux seulement qu’il faut avoir peur, toujours.
La grande défaite, en tout, c’est d’oublier, et surtout ce qui vous a fait crever, et de crever sans comprendre jamais jusqu’à quel point les hommes sont vaches.
Autant ne pas se faire d’illusions, les gens n’ont rien à se dire, ils ne parlent que de leurs peines à eux chacun, c’est entendu.
Faire confiance aux hommes c’est déjà se faire tuer un peu.
Les gens, ce qu’on leur donne, vous savez, ils le chient.
Le monstre en vérité dans l’espèce humaine noire, blanche, ou jaune est celui qui n’aime ni infliger des souffrances ni bouffer son frère.
On n’est jamais très mécontent qu’un adulte s’en aille, ça fait toujours une vache de moins sur terre, qu’on se dit, tandis que pour un enfant, c’est tout de même moins sûr. Il y a l’avenir.
Dans l’histoire des temps la vie n’est qu’une ivresse, la vérité c’est la Mort.
La plupart des gens ne meurent qu’au dernier moment ; d’autres commencent et s’y prennent vingt ans d’avance et parfois davantage ; Ce sont les malheureux de la terre.
Etre seul c’est s’entraîner à la mort.
Avec étonnement et ironie, je constate que la plupart des gens n’ont pas l’air de se douter qu’ils sont morts, ou tout comme. Morts depuis leur naissance. « Des ombres qui marchent » dit Shakespeare. Tous ces politiciens, tous ces savants, tous ces littérateurs, qui agissent et sentent comme s’ils vivaient vraiment, comme si le ver de la dissolution n’était pas déjà en eux, né à leur premier cri, je les trouve grotesques. Et pitoyables. Des aveugles vaniteux, qui marchent au bord d’un abîme...
Les pauvres ne sont que des primates déçus, tout aussi féroces, dégueulasses, que les riches...
D’autre part je n’ai pas cent ans à vivre _ et je considère le temps comme une matière plus précieuse que le diamant.
Il y a trop de choses à comprendre en même temps. La vie est bien trop courte.
La réalité, toute la réalité n’est qu’horreur et souffrance.
C’est la vie, on commence mal, on finit pire.
Comment se fabriquent, je vous demande, les idoles dont se peuplent tous les rêves des générations d’aujourd’hui ? Comment le plus infime crétin, le canard le plus rebutant, la plus désespérante donzelle, peuvent-ils se muer en dieux ?... déesse ? recueillir plus d’âme en un jour que Jésus-Christ en 2000 ans ?... Publicité ! Que demande toute la foule moderne ? Elle demande à se mettre à genoux devant l’or et devant la merde !... Elle a le goût du faux, du bidon, de la farcie connerie, comme aucune foule n’eut jamais dans toutes les pires antiquités... Du coup, on la gave, elle en crève... Et plus nulle, plus insignifiante est l’idole choisie au départ, plus elle a de chances de triompher dans le cœur des foules... mieux la publicité s’accroche à sa nullité, pénètre, entraîne toute l’idolâtrie... ce sont les surfaces les plus lisses qui prennent le mieux la peinture.
Louis-Ferdinand Céline
"L’esprit prendra tout son essor quand on parlera plus de la mangeaille, ni des pull-overs superfins, que ça sera plus un problème et surtout un motif d’envie, de haine, de fureur jalouse."
Louis-Ferdinand Céline, Les Beaux Draps
Henry Louis Mencken
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Quelques citations de Céline :
"Un pays ça finit en « droits », en droits suprêmes, en droits à rien, en droits à tout, en droits de jaloux, en droits de famine, en droits de vent."
Louis-Ferdinand Céline, Les Beaux Draps
"Je suis de ces auteurs qu'ont du souffle, du répondant, du biscoto. J'emmerde le genre entier humain à cause de mon répondant terrible, de ma paire de burnes fantastiques (et bordel de dieu je le prouve!) Je jute, je conclus, je triomphe, je trempe la page de plein génie..."
Louis-Ferdinand Céline, L'Ecole des cadavres
"L’alcoolisme, le tabac, la vie bourgeoise ont tout miné en France. Personne n’a d’ailleurs besoin d’autre chose que de beefsteak-pommes frites, télévision, 4 CV, et de faire l’amour le samedi soir."
Interview avec André Parinaud, Arts, 19-25 juin 1957
"Quand on mélange au hasard deux sangs, l’un pauvre, l’autre riche, on n’enrichit jamais le pauvre, on appauvrit toujours le riche..."
Louis-Ferdinand Céline, Mea Culpa
"Ah français politiquement désastreux et absurdes, toujours ennemis des leurs, et des meilleurs des leurs, entichés toujours des polichinelles de partout ! qui ne pleurnichent jamais que sur leurs ennemis ! et les pires ! C’est dur de défendre les français ! Je vous admire et je m’admire."
Louis-Ferdinand Céline, Lettre à Albert Naud du 16 mai 1948
"Retenez que la politique est une immonde charognerie et que seules les charognes peuvent en prospérer."
Louis-Ferdinand Céline, Lettre à Charles Deshayes
"Dans nos démocraties larbines, ça n’existe plus les chefs patriotes. En lieu et place c’est des effrontés imposteurs, tambourineurs prometteurs « d’avantages », de petites et grandes jouissances, des maquereaux « d’avantages ». Ils hypnotisent la horde des « désirants », aspirants effrénés, bulleux « d’avantages ». Pour l’adoption d’un parti, d’un programme, c’est comme pour le choix d’un article au moment des « réclames », on se décide pour le magasin qui vous promet le plus « d’avantages ». Je connais moi des personnes, des véritables affranchis qui sont en même temps marxistes, croix-de-feu, francs-maçons, syndiqués très unitaires et puis malgré tout, quand même, encore partisans du curé, qui font communier leurs enfants. C’est des camarades raisonnables, pas des fous, qui veulent perdre dans aucun tableau, qui se défendent à la martingale, des Idéologues de Loterie, très spécifiquement français. Quand ça devient des racailles pareilles y a plus besoin de se gêner. C’est du temps de perdu. Des efforts pour le caca…tout à fait inutiles…Plus de mystique possible. Aucun rétablissement possible. »
Louis Ferdinand Céline, L'Ecole des Cadavres
"Pour le peuple le Communisme c’est le moyen, l’astuce d’accéder bourgeois illico, à la foire d’empoigne. Sauter dans les privilèges, tranquille, Baptiste une fois pour toutes. La Cité future pour Popu c’est son pavillon personnel avec 500 mètres de terrain, clos soigneusement sur quatre faces, canalisé si possible, et que personne vienne l’emmerder. Tout ça enregistré devant notaire. C’est un rêve de ménagère, un rêve de peuple décadent, un rêve de femme. Quand les femmes dominent à ce point que tous les hommes rêvent comme elles, on peut dire que les jeux sont faits, que grandeur est morte, que ce pays tourné gonzesse, dans la guerre comme dans la paix, peut plus se défendre qu’en petites manières, que les mâles ont plus qu’à entrer faire leur office de casseur, saillir toutes ces mièvreries, abolir toutes ces prévoyances. Ça sera-t-y des jaunes ? des blancs ? des noirs ? des purs ? des compliqués ? Est-ce qu’on périra dans la noce ? C’est bien possible, c’est même probable. Toujours est-il que ça sera des hommes et des butors, des dominants qu’iront pas demander aux grand’mères comment faut rêver dans la vie, qui seront disposés comme des ours."
Louis Ferdinand Céline, Les beaux draps
"La grande défaite, en tout, c'est d'oublier, et surtout ce qui vous a fait crever, et de crever sans comprendre jamais jusqu'à quel point les hommes sont vaches. Quand on sera au bord du trou faudra pas faire les malins nous autres, mais faudra pas oublier non plus, faudra raconter tout sans changer un mot, de ce qu'on a vu de plus vicieux chez les hommes et puis poser sa chique et puis descendre. Ça suffit comme boulot pour une vie tout entière."
Louis Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit
"C'est un prodigieux moyen de propagande. C'est aussi, hélas ! un élément d'abêtissement en ce sens que les gens se fient à ce qu'on leur montre. Ils n'imaginent plus. Ils voient. Ils perdent la notion de jugement et ils se prêtent gentiment à la fainéantise. La TV est dangereuse pour les hommes. L'alcoolisme, le bavardage et le politique en font déjà des abrutis. Etait-il nécessaire d'ajouter encore quelque chose? Mais il faut bien l'admettre. On ne réagit pas contre le progrès. Vous arriverait-il d'essayer de remonter les chutes du Niagara à la nage? Non. Personne ne pourra empêcher la marche en avant de la TV. Elle changera bientôt tous les modes de raisonnement. Elle est un instrument idéal pour la masse. Elle remplace tout, elle élimine l'effort, elle accorde une grande tranquilité aux parents. Les enfants sont passionnés par ce phénomène."
Louis-Ferdinand Céline, Entretien avec Jacques Chancel
"Nos sociétés croulent sous les richesses matérielles, mais elles crèvent de pauvreté spirituelle."
Louis-Ferdinand Céline, L'Ecole des cadavres
Il n’y a que deux espèces, les canailles et les imbéciles, or je ne veux être ni l’une ni l’autre espèce.
Moi j’ai jamais voté de ma vie !... Ma carte elle doit y être encore à la mairie du « deuxième »... J’ai toujours su et compris que les cons sont la majorité, que c’est donc bien forcé qu’ils gagnent !... Pourquoi je me dérangerais dès lors !...
Celui qui n’a pas tout donné, il a rien donné du tout... C’est ma devise absolue.
Je suis sceptique... L’espoir même ça me fait dégueuler... J’ai pas « l’espoir ». C’est les planqués qui ont l’espoir : l’espoir que ça continue...
J’ai accumulé du chagrin pour mille ans. Je voudrais revivre trois vies rien que de rigolade.
On ne devrait jamais écouter les femmes qui ne sont pas belles, elles ne peuvent que dire des bêtises.
C’est des hommes et d’eux seulement qu’il faut avoir peur, toujours.
La grande défaite, en tout, c’est d’oublier, et surtout ce qui vous a fait crever, et de crever sans comprendre jamais jusqu’à quel point les hommes sont vaches.
Autant ne pas se faire d’illusions, les gens n’ont rien à se dire, ils ne parlent que de leurs peines à eux chacun, c’est entendu.
Faire confiance aux hommes c’est déjà se faire tuer un peu.
Les gens, ce qu’on leur donne, vous savez, ils le chient.
Le monstre en vérité dans l’espèce humaine noire, blanche, ou jaune est celui qui n’aime ni infliger des souffrances ni bouffer son frère.
On n’est jamais très mécontent qu’un adulte s’en aille, ça fait toujours une vache de moins sur terre, qu’on se dit, tandis que pour un enfant, c’est tout de même moins sûr. Il y a l’avenir.
Dans l’histoire des temps la vie n’est qu’une ivresse, la vérité c’est la Mort.
La plupart des gens ne meurent qu’au dernier moment ; d’autres commencent et s’y prennent vingt ans d’avance et parfois davantage ; Ce sont les malheureux de la terre.
Etre seul c’est s’entraîner à la mort.
Avec étonnement et ironie, je constate que la plupart des gens n’ont pas l’air de se douter qu’ils sont morts, ou tout comme. Morts depuis leur naissance. « Des ombres qui marchent » dit Shakespeare. Tous ces politiciens, tous ces savants, tous ces littérateurs, qui agissent et sentent comme s’ils vivaient vraiment, comme si le ver de la dissolution n’était pas déjà en eux, né à leur premier cri, je les trouve grotesques. Et pitoyables. Des aveugles vaniteux, qui marchent au bord d’un abîme...
Les pauvres ne sont que des primates déçus, tout aussi féroces, dégueulasses, que les riches...
D’autre part je n’ai pas cent ans à vivre _ et je considère le temps comme une matière plus précieuse que le diamant.
Il y a trop de choses à comprendre en même temps. La vie est bien trop courte.
La réalité, toute la réalité n’est qu’horreur et souffrance.
C’est la vie, on commence mal, on finit pire.
Comment se fabriquent, je vous demande, les idoles dont se peuplent tous les rêves des générations d’aujourd’hui ? Comment le plus infime crétin, le canard le plus rebutant, la plus désespérante donzelle, peuvent-ils se muer en dieux ?... déesse ? recueillir plus d’âme en un jour que Jésus-Christ en 2000 ans ?... Publicité ! Que demande toute la foule moderne ? Elle demande à se mettre à genoux devant l’or et devant la merde !... Elle a le goût du faux, du bidon, de la farcie connerie, comme aucune foule n’eut jamais dans toutes les pires antiquités... Du coup, on la gave, elle en crève... Et plus nulle, plus insignifiante est l’idole choisie au départ, plus elle a de chances de triompher dans le cœur des foules... mieux la publicité s’accroche à sa nullité, pénètre, entraîne toute l’idolâtrie... ce sont les surfaces les plus lisses qui prennent le mieux la peinture.
Louis-Ferdinand Céline
"L’esprit prendra tout son essor quand on parlera plus de la mangeaille, ni des pull-overs superfins, que ça sera plus un problème et surtout un motif d’envie, de haine, de fureur jalouse."
Louis-Ferdinand Céline, Les Beaux Draps
samedi 8 janvier 2011
L'antiracisme est un communisme - Muray
"Finkielkraut a bien raison de dire que l’antiracisme sera au XXIème siècle ce que fut le communisme au XXème, c’est-à-dire une nouvelle religion de substitution qui persécute et terrorise, mais dans la langue de l’amour et de l’égalité."
Philippe Muray, Le Point, 1er décembre 2005
Philippe Muray, Le Point, 1er décembre 2005
Peguy, la civilisation et le négociable
"Chaque monde sera jugé sur ce qu'il a considéré comme négociable ou non négociable. Tout l'avilissement du monde moderne, c'est-à-dire toute la mise à bas prix du monde moderne, vient de ce que le monde moderne a considéré comme négociables des valeurs que le monde chrétien et le monde antique ont considéré comme non négociables. Et cette universelle négociation fait cet universel avilissement."
Charles Péguy
Charles Péguy
mercredi 5 janvier 2011
Voeglin contre le progressisme
Sur le fond, ce que relève Voegelin est factuellement exact : Turgot croyait en une perfectibilité du genre humain (estimant, par exemple que "la masse totale du genre humain, par des alternatives de calme et d'agitation, de biens et de maux, marche toujours, quoique à pas lents, à une perfection plus grande"). Nous retrouvons ici l'homme abstrait cher aux progressistes. La pauvreté métaphysique ne réside-t-elle donc pas plutôt dans la conception gnostique que Voegelin examine ?
Notons, au demeurant, que le philosophe rejoint l'analyse que Hayek développe dans le chapitre de The Counter-Revolution of Science, intitulé "The Source Of Scientistic Hubris : L'Ecole Polytechnique", et où il montre combien que les Turgot et Condorcet ont préparé le terrain à la religion de la Raison et donc au positivisme.
Notons, au demeurant, que le philosophe rejoint l'analyse que Hayek développe dans le chapitre de The Counter-Revolution of Science, intitulé "The Source Of Scientistic Hubris : L'Ecole Polytechnique", et où il montre combien que les Turgot et Condorcet ont préparé le terrain à la religion de la Raison et donc au positivisme.
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