« L’ennemi numéro 1 de tout État est l’homme qui est capable de penser par lui-même sans considération de la pensée unique. Presque inévitablement il parviendra alors à la conclusion que l’État sous lequel il vit est malhonnête, insensé et insupportable, ainsi, si cet homme est idéaliste il voudra le changer. S’il ne l’est pas, il témoignera suffisamment de sa découverte pour générer la révolte des idéalistes contre l’État. »
Henry Louis Mencken
----
Quelques citations de Céline :
"Un pays ça finit en « droits », en droits suprêmes, en droits à rien, en droits à tout, en droits de jaloux, en droits de famine, en droits de vent."
Louis-Ferdinand Céline, Les Beaux Draps
"Je suis de ces auteurs qu'ont du souffle, du répondant, du biscoto. J'emmerde le genre entier humain à cause de mon répondant terrible, de ma paire de burnes fantastiques (et bordel de dieu je le prouve!) Je jute, je conclus, je triomphe, je trempe la page de plein génie..."
Louis-Ferdinand Céline, L'Ecole des cadavres
"L’alcoolisme, le tabac, la vie bourgeoise ont tout miné en France. Personne n’a d’ailleurs besoin d’autre chose que de beefsteak-pommes frites, télévision, 4 CV, et de faire l’amour le samedi soir."
Interview avec André Parinaud, Arts, 19-25 juin 1957
"Quand on mélange au hasard deux sangs, l’un pauvre, l’autre riche, on n’enrichit jamais le pauvre, on appauvrit toujours le riche..."
Louis-Ferdinand Céline, Mea Culpa
"Ah français politiquement désastreux et absurdes, toujours ennemis des leurs, et des meilleurs des leurs, entichés toujours des polichinelles de partout ! qui ne pleurnichent jamais que sur leurs ennemis ! et les pires ! C’est dur de défendre les français ! Je vous admire et je m’admire."
Louis-Ferdinand Céline, Lettre à Albert Naud du 16 mai 1948
"Retenez que la politique est une immonde charognerie et que seules les charognes peuvent en prospérer."
Louis-Ferdinand Céline, Lettre à Charles Deshayes
"Dans nos démocraties larbines, ça n’existe plus les chefs patriotes. En lieu et place c’est des effrontés imposteurs, tambourineurs prometteurs « d’avantages », de petites et grandes jouissances, des maquereaux « d’avantages ». Ils hypnotisent la horde des « désirants », aspirants effrénés, bulleux « d’avantages ». Pour l’adoption d’un parti, d’un programme, c’est comme pour le choix d’un article au moment des « réclames », on se décide pour le magasin qui vous promet le plus « d’avantages ». Je connais moi des personnes, des véritables affranchis qui sont en même temps marxistes, croix-de-feu, francs-maçons, syndiqués très unitaires et puis malgré tout, quand même, encore partisans du curé, qui font communier leurs enfants. C’est des camarades raisonnables, pas des fous, qui veulent perdre dans aucun tableau, qui se défendent à la martingale, des Idéologues de Loterie, très spécifiquement français. Quand ça devient des racailles pareilles y a plus besoin de se gêner.
C’est du temps de perdu. Des efforts pour le caca…tout à fait inutiles…Plus de mystique possible. Aucun rétablissement possible. »
Louis Ferdinand Céline, L'Ecole des Cadavres
"Pour le peuple le Communisme c’est le moyen, l’astuce d’accéder bourgeois illico, à la foire d’empoigne. Sauter dans les privilèges, tranquille, Baptiste une fois pour toutes.
La Cité future pour Popu c’est son pavillon personnel avec 500 mètres de terrain, clos soigneusement sur quatre faces, canalisé si possible, et que personne vienne l’emmerder. Tout ça enregistré devant notaire. C’est un rêve de ménagère, un rêve de peuple décadent, un rêve de femme. Quand les femmes dominent à ce point que tous les hommes rêvent comme elles, on peut dire que les jeux sont faits, que grandeur est morte, que ce pays tourné gonzesse, dans la guerre comme dans la paix, peut plus se défendre qu’en petites manières, que les mâles ont plus qu’à entrer faire leur office de casseur, saillir toutes ces mièvreries, abolir toutes ces prévoyances.
Ça sera-t-y des jaunes ? des blancs ? des noirs ? des purs ? des compliqués ? Est-ce qu’on périra dans la noce ? C’est bien possible, c’est même probable.
Toujours est-il que ça sera des hommes et des butors, des dominants qu’iront pas demander aux grand’mères comment faut rêver dans la vie, qui seront disposés comme des ours."
Louis Ferdinand Céline, Les beaux draps
"La grande défaite, en tout, c'est d'oublier, et surtout ce qui vous a fait crever, et de crever sans comprendre jamais jusqu'à quel point les hommes sont vaches. Quand on sera au bord du trou faudra pas faire les malins nous autres, mais faudra pas oublier non plus, faudra raconter tout sans changer un mot, de ce qu'on a vu de plus vicieux chez les hommes et puis poser sa chique et puis descendre. Ça suffit comme boulot pour une vie tout entière."
Louis Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit
"C'est un prodigieux moyen de propagande. C'est aussi, hélas ! un élément d'abêtissement en ce sens que les gens se fient à ce qu'on leur montre. Ils n'imaginent plus. Ils voient. Ils perdent la notion de jugement et ils se prêtent gentiment à la fainéantise.
La TV est dangereuse pour les hommes. L'alcoolisme, le bavardage et le politique en font déjà des abrutis. Etait-il nécessaire d'ajouter encore quelque chose?
Mais il faut bien l'admettre. On ne réagit pas contre le progrès. Vous arriverait-il d'essayer de remonter les chutes du Niagara à la nage? Non. Personne ne pourra empêcher la marche en avant de la TV. Elle changera bientôt tous les modes de raisonnement. Elle est un instrument idéal pour la masse. Elle remplace tout, elle élimine l'effort, elle accorde une grande tranquilité aux parents. Les enfants sont passionnés par ce phénomène."
Louis-Ferdinand Céline, Entretien avec Jacques Chancel
"Nos sociétés croulent sous les richesses matérielles, mais elles crèvent de pauvreté spirituelle."
Louis-Ferdinand Céline, L'Ecole des cadavres
Il n’y a que deux espèces, les canailles et les imbéciles, or je ne veux être ni l’une ni l’autre espèce.
Moi j’ai jamais voté de ma vie !... Ma carte elle doit y être encore à la mairie du « deuxième »... J’ai toujours su et compris que les cons sont la majorité, que c’est donc bien forcé qu’ils gagnent !... Pourquoi je me dérangerais dès lors !...
Celui qui n’a pas tout donné, il a rien donné du tout... C’est ma devise absolue.
Je suis sceptique... L’espoir même ça me fait dégueuler... J’ai pas « l’espoir ». C’est les planqués qui ont l’espoir : l’espoir que ça continue...
J’ai accumulé du chagrin pour mille ans. Je voudrais revivre trois vies rien que de rigolade.
On ne devrait jamais écouter les femmes qui ne sont pas belles, elles ne peuvent que dire des bêtises.
C’est des hommes et d’eux seulement qu’il faut avoir peur, toujours.
La grande défaite, en tout, c’est d’oublier, et surtout ce qui vous a fait crever, et de crever sans comprendre jamais jusqu’à quel point les hommes sont vaches.
Autant ne pas se faire d’illusions, les gens n’ont rien à se dire, ils ne parlent que de leurs peines à eux chacun, c’est entendu.
Faire confiance aux hommes c’est déjà se faire tuer un peu.
Les gens, ce qu’on leur donne, vous savez, ils le chient.
Le monstre en vérité dans l’espèce humaine noire, blanche, ou jaune est celui qui n’aime ni infliger des souffrances ni bouffer son frère.
On n’est jamais très mécontent qu’un adulte s’en aille, ça fait toujours une vache de moins sur terre, qu’on se dit, tandis que pour un enfant, c’est tout de même moins sûr. Il y a l’avenir.
Dans l’histoire des temps la vie n’est qu’une ivresse, la vérité c’est la Mort.
La plupart des gens ne meurent qu’au dernier moment ; d’autres commencent et s’y prennent vingt ans d’avance et parfois davantage ; Ce sont les malheureux de la terre.
Etre seul c’est s’entraîner à la mort.
Avec étonnement et ironie, je constate que la plupart des gens n’ont pas l’air de se douter qu’ils sont morts, ou tout comme. Morts depuis leur naissance. « Des ombres qui marchent » dit Shakespeare. Tous ces politiciens, tous ces savants, tous ces littérateurs, qui agissent et sentent comme s’ils vivaient vraiment, comme si le ver de la dissolution n’était pas déjà en eux, né à leur premier cri, je les trouve grotesques. Et pitoyables. Des aveugles vaniteux, qui marchent au bord d’un abîme...
Les pauvres ne sont que des primates déçus, tout aussi féroces, dégueulasses, que les riches...
D’autre part je n’ai pas cent ans à vivre _ et je considère le temps comme une matière plus précieuse que le diamant.
Il y a trop de choses à comprendre en même temps. La vie est bien trop courte.
La réalité, toute la réalité n’est qu’horreur et souffrance.
C’est la vie, on commence mal, on finit pire.
Comment se fabriquent, je vous demande, les idoles dont se peuplent tous les rêves des générations d’aujourd’hui ? Comment le plus infime crétin, le canard le plus rebutant, la plus désespérante donzelle, peuvent-ils se muer en dieux ?... déesse ? recueillir plus d’âme en un jour que Jésus-Christ en 2000 ans ?... Publicité ! Que demande toute la foule moderne ? Elle demande à se mettre à genoux devant l’or et devant la merde !... Elle a le goût du faux, du bidon, de la farcie connerie, comme aucune foule n’eut jamais dans toutes les pires antiquités... Du coup, on la gave, elle en crève... Et plus nulle, plus insignifiante est l’idole choisie au départ, plus elle a de chances de triompher dans le cœur des foules... mieux la publicité s’accroche à sa nullité, pénètre, entraîne toute l’idolâtrie... ce sont les surfaces les plus lisses qui prennent le mieux la peinture.
Louis-Ferdinand Céline
"L’esprit prendra tout son essor quand on parlera plus de la mangeaille, ni des pull-overs superfins, que ça sera plus un problème et surtout un motif d’envie, de haine, de fureur jalouse."
Louis-Ferdinand Céline, Les Beaux Draps
Archives
-
▼
2011
(70)
-
▼
janvier
(14)
- Films janv 2011
- xp sur l'Occident et le métissage
- Garello contre la game theory
- L'apprentissage scolaire et la mémoire
- Le principe de moindre action
- Spinoza et Schoppenhauer sur la liberté
- La correspondance de Flaubert
- Les modèles en économie
- L'art aujourd'hui, l'indignation et les civilisations
- Lévi-Strauss, les races et le racisme
- Citations de Céline
- L'antiracisme est un communisme - Muray
- Peguy, la civilisation et le négociable
- Voeglin contre le progressisme
-
▼
janvier
(14)