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mercredi 5 janvier 2011

Voeglin contre le progressisme

Sur le fond, ce que relève Voegelin est factuellement exact : Turgot croyait en une perfectibilité du genre humain (estimant, par exemple que "la masse totale du genre humain, par des alternatives de calme et d'agitation, de biens et de maux, marche toujours, quoique à pas lents, à une perfection plus grande"). Nous retrouvons ici l'homme abstrait cher aux progressistes. La pauvreté métaphysique ne réside-t-elle donc pas plutôt dans la conception gnostique que Voegelin examine ?

Notons, au demeurant, que le philosophe rejoint l'analyse que Hayek développe dans le chapitre de The Counter-Revolution of Science, intitulé "The Source Of Scientistic Hubris : L'Ecole Polytechnique", et où il montre combien que les Turgot et Condorcet ont préparé le terrain à la religion de la Raison et donc au positivisme.