La consommation assure la stabilité sociale car elle crée une coopération compétitive entre les consommateurs au niveau de l'usage distinctif des codes, des signes. Signes de distinction, de personnalisation, qui fait exister cette "conformité" (conformité non dans l'égalité des conditions, ou la conformité de ce qu'on désire etc. mais conformité comme "obéissance" à un code commun, partage de même signes qui vous font différents tous ensemble).
La stabilité sociale ne vient pas par l'abondance des besoins satisfaits qui noient l'individu dans sous le confort et l'interdit donc de se révolter (c'est l'analyse 'classique' des besoins). Baudrillard critique cette vision concluant qu'il faut un abaissement des conditions de vies, plus de misère, pour avoir un espoir de les voir se révolter.
La stabilité vient de la compétition au niveau de règles que les consommateurs respectent : ils sont "dressés" à une discipline inconsciente (respect et obéissance au code de signes). La consommation est comme la culture, comme le langage : respect d'un code de signes.
La consommation se définit comme : "un système de communication, d'échange, comme code de signes continuellement émis et reçus et réinventés, comme langage" (Baudrillard, p 134).
Les différences s'échangent désormais : différence de vêtements qui s'échangent à travers la mode. Contrairement aux anciennes différences de "sang" ou de religion qui ne s'échangent surtout pas, elles ne sont pas "consommées".
La solution à la contradiction sociale (et donc pour réussir une stabilité sociale) ce n'est pas forcément l'égalisation, l'égalité. Mais la différence, la différenciation par la consommation. Cette différenciation répond à un système de signes, de code de signes.
///
" Ne pas confondre métamorphosme du sacré et 'sécularisation', nous connaissons -avec le problème du corps- un changement d'ordre dans le sacré (ce n'est plus l'âme, mais le corps qu'on sacralise… c'est à dire qu'on n'est pas dans la logique sensualiste d'une défense du corps). On change de sacré, on ne se sécularise en rien. "
///
"Si la société de consommation ne produit de mythe, c'est qu'elle est à elle-même son propre mythe" - p 311.
L'Abondance n'existe pas, mais il suffit de donner à croire qu'elle existe pour être un mythe efficace. Tout comme le diable qui n'a d'aspect diabolique justement parce qu'il n'existe pas, mais qu'il fait croire qu'il existe.
Comme mythe, la société de consommation produit une parole sur elle (façon dont la société se parle).