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mardi 28 août 2012

Notes de lecture sur McLuhan (1)


Notes sur McLuhan, "Pour comprendre les médias".


Ce n'est pas au niveau des idées et des concepts que la technologie a ses effets; ce sont les rapports des sens et les modèles de perception qu'elle change petit petit. (p37) Et ces changements ne dépendent pas de l'approbation ou de la désapprobation sociale de ceux-ci.

L'imprimerie qui crée l'individualisme et le nationalisme au cours du XVIe siècle, ce n'est pas un problème de contenu du médium.

Un médium est chaud lorsqu'il prolonge un seul des sens et lui donne une "haute définition". La télévision donne une haute définition de données (médium froid tout de même). La radio est un médium chaud : un seul sens, haute définition. Le téléphone est un médium froid car l'oreille ne reçoit qu'une faible quantité d'informations.
Le médium chaud ne laisse pas beaucoup de blancs à remplir ou compléter par le public. Ils découragent la participation. Ils permettent moins la participation -comme un livre permet moins qu'une conversation.

Les technologies de spécialisation détribalisent. La technologie électrique, non spécialisante, elle, retribalise.

Les aphorismes, incomplets, sont appréciés par les assoiffés de connaissances car ils imposent une participation en profondeur.

L'électricité décentralise. Elle permet à n'importe quel endroits de devenir un centre -contrairement aux chemins de fer qui demandent, tout d'abord, un centre-ville industrialisé.

Julien Benda, "La trahison des clercs", dit que les penseurs/artistes ont été 1) éloignés du pouvoir, puis 2) avec Voltaire, opposés au pouvoir puis 3) désormais au plus haut échelon du pouvoir. (la trahison, c'est de renoncer à l'autonomie).

Les inventions ou technologies sont des prolongements ou auto-amputations de nos corps. Il s'en suit un rééquilibre des autres organes.

Les enceintes d'une ville sont une sorte de prolongement de la peau, comme le vêtement et le logement (d'après Lewis Mumford). A l'âge de l'électricité, c'es toute l'humanité que nous portons comme peau (p68).

Le livre a forcé les artistes sur des générations à ramener le plus possible toute les formes d'expressions à l'unique plan descriptif et narratif de l'imprimé. Les médias électriques libèrent l'art : Paul Klee, Picasso, Eisenstein, Marx Brothers, Joyce. (p75)

L'écriture décrit en succession tout ce que la parole contient d'implicite et d'immédiat. L'écriture pictographique et hiéroglyphiques est un prolongement du sens de la vue pour emmagasiner l'expérience humaine. L'alphabet phonétique, par contraste, peut tout résumer avec un nombre limité de lettres. C'est la séparations des signes et des sons, de l'oeil et de l'ouï, de l'image et du son.

L'écriture est un isolement de la vue. Les nombres un isolement du toucher.

Dans une société tribale, être nu n'a pas de signification car tous les sens sont "à égalités". La nudité n'a aucune valeur.
Dans une société tactile, on s'habille pour être touché et non seulement vu.
Dans une société visuelle, on s'habille plus simplement que le vêtement sophistiqué des nobles (à l'époque du sens du toucher). (p149)

"Le spécialiste est quelqu'un qui ne fait jamais de petites erreurs en se dirigeants vers la grande". (p150)
"Riches et pauvres vivent nécessairement d'une façon presque identique. Et aujourd'hui, à l'âge électronique, le plus riche des hommes en est réduit à se divertir presque de la même façon, à manger la même nourriture et à rouler dans la même voiture que le commun des mortels.


Un monde sacré -au sens de Eliade- est dominé par la parole et les médias auditifs. Le profane est est un monde dominé par le sens de al vue. L'horloge et l'alphabet -segmentations visuel de l'univers. Le visuel désacralise l'univers et produit l'homme non religieux.
L'homme moderne doit être ponctuel et économe de temps. L'homme tribal porte la responsabilité de nourri d'énergie l'horloge cosmique (machine cosmique-politique beaucoup plus tyrannique).
Le monde de l'ouïe est plus prenant et plus englobant que ne pourra jamais l'être celui de l'oeil. L'oreille est hypersensible. L'oeil est froid et indifférent. L'oreille livre l'homme à la panique universelle alors que l'oeil -prolongé par l'alphabétisme et par le temps mécanique- protège quelque îlots de l a pression et de la résonance acoustiques incessantes. (p182)

/ la publicité

On ne peut guère s'attendre à de la stabilité et de la prospérité tant qu'un peuple se soucie davantage des mérites des hommes publics que de la rivalité tapageuse des cornflakes et des cigarettes. "Il alla jusqu'à dire que la liberté démocratique consiste en grande partie à oublier la politique et à s'inquiéter plutôt des périls que nous font courir les pellicules, les poils disgracieux, les intestins paresseux, les seins affaissés, le déchaussement des dents, l'obésité et le sang fatigué." (p264)

"Les gens qui passent leur temps à protester contre les mensonges et la duperies de la publicité sont une bénédiction pour les annonceurs, comme les censeurs pour les livres et les films. Les protestataires sont les meilleurs des acclameurs."
Les gens hautement alphabétisés ne savent pas interprétés les messages 'graphiques'. Ils critiquent les messages verbaux mais sont incapables de s'attaquer au coeur de la publicité, les messages non-verbaux (graphiques).