Un prêtre qu'il faudrait réconforter dans sa Foi, car son interlocuteur (athée) sait qu'il devra sinon le voir se transformer en ami aussi con qu'un autre. Dire à un croyant d'avoir un peu "de la bonne volonté".
Un homme qui tombe sous le charme d'une femme, celle ci aurait accepté son crush s'il s'était lancé tout de suite. L'homme ose de moins en moins rentrer en contact avec elle au fur et à mesure qu'il l'idéalise, qu'il l'espionne et apprend des choses à son insue, bref que ses fantasmes la magnifient jusqu'à lui donner une importance démesurée, telle une sainte à laquelle il se serait dévoué, et pour laquelle tant de sacrifices furent faits etc. Il n'osera jamais lui adresser la parole, trop peureux de voir se troubler l'image encore inaltérée de l'idole.
Au début, qu'elle ait un mec, peu importe, peu d'investissements furent faits. Mais avec le temps qui passe, l'attente devient plus supportable que la vérité.
Un chef marketing qui raisonne toujours en replaçant ses interlocuteurs dans leur cycle de consommation. A tel âge, telle modification des besoins, tels changement dans les façons de consommer, quelles firmes le ciblent désormais comme client.
Renouvellement du journalisme : un critique de l'art de la fête, un analyste du taux de festivité.
Un indien entrepreneur qui ramène tout à son idée d'un internet qui puisse être enrichi des "annotations" des utilisateurs, qui traite mieux la somme colossale d'informations disponibles.
Un romancier prépare une biographie imaginaire de l'écrivain qu'il aurait aimé être, il parle aussi de la femme, des amis que cet écrivain eut pu avoir. Il s'invente une mort.
[Olso, 31 August] Comment réagir lorsque on est témoin d'un personnage expliquant les raisons de son suicide à venir ?
Un ogre moderne déambule à la Charlus dans la rue, renversé par une voiture, il se relève et poursuit sa logorrhée. Rien ne le touche, les témoins n'en reviennent pas. Le logos le protège.
Un performeur : "j'ai décidé de vivre la vie d'un type lambda, d'un non-artiste qui doit payer ses impôts et créer un foyer ».
Un justicier masqué qui n’arrive plus à tenir bon devant autant de justice à rendre. Un justicier se noyant dans un verre d’eau. “Il y a trop à faire” dit-il avant de sombrer en dépression.
Un type reste une journée entière dans un café en plein Paris. Il ne peut pas dévisager les gens. Il ne voit rien. Il attend que ses lunettes se fassent réparer.
Une amie des grands parents doit être hébergée. On prévient les jeunes locataires, "elle me demande de l'argent, encore à 70 ans, pour acheter des cigarettes." La vieille les séquestre.
Un fonctionnaire ancien 68ard parle avec un dédain généralisé et s'amuse à rentrer dans les conversations pour y mettre fin de la plus affreuse des manière, en mettant les gens mal à l'aise. Se demander pourquoi personne n'ose lui répondre pleinement, dans toute la médiocrité qu’il incarne depuis des années ; seul un tabou pourrait expliquer une telle précaution avec un être si détestable.
Un cerveau d'ESC qui n'arrête pas de dire : ils s'en mettent plein les poches. Pour tout. En croyant avoir percé un quelconque secret. En croyant à chaque fois apprendre à son interlocuteur la machination de l'argent et du profit qu'il dévoile. Son sauveur ne devra pas expliquer en quoi il a tort – car il est plutôt dans le vrai – mais en quoi son attitude de demi-habile est vaine, voir gênante.