Il est faut de présenter les échanges de fichiers au format MP3 comme une nouveauté totale. Pour ce qui concerne l'information, les éditeurs de presse eux-mêmes savent bien que leurs produits ne sont pas lus par les seuls acheteurs (prêts de magazines, lecture en salle d'attente) etc. Internet n'est pas une révolution, c'est une accélération plus qu'une mise en mouvement.
Le marketing en amont (études de marché pour identifier la demande etc.) est plus efficace avec internet utilisé comme grand laboratoire social où sont expérimentées, par exemples, les nouvelles formes musicales.
Internet et la télévision participent d'une même dynamique, celle de faire participer l'usager.
L'influence directe des médias est l'exception quand la mise à distance par l'individu est la règle. Les discours et messages circulant font l'objet d'interprétation de la part des individus.
La fusion de l'auteur et du lecteur ne se fait pas aussi facilement que ne le défende les défenseurs du web 2.0. La création de nouveau contenu par les internautes constitue un épiphénomène qui concerne une partie bien précise (déjà créatrice de contenue avant internet) de la société. Les journalistes sont les premiers à suivre des blogs : l'inspiration est totale (page, découpage en blocs de textes etc.).
Le passage à l'acte de la création de contenu dépend des conditions macro-sociales, plus que de la simple disponibilité des outils (différences entre les USA et la Corée).
Différence entre l'autopublication et le fait d'avoir une audience. Etre présent sur le web et être vu par les internautes montre le processus de la médiatisation qui fait défaut.
L'influence d'un blog seul est nulle. A l'aune de la blogosphère, les sites d'autopublications acquièrent une envergure plus consistante (ils sont repérables). Les liens entre blogs via les trackbacks et les flux RSS. Moyen d'interactions entre blogueurs.
Retour de la participation du public (comme au Moyen Age dans la participation collective des chansons). Avec l'industrie culturelle, le public passe de participant à consommateur. Internet redonne une dimension participante à la foule. Mais l'autopublication peut être utilisée par les grandes majors américaines pour leur propre intérêt (exemple des fanfilms de Star Wars) lorsqu'elles s'insèrent dans la mythologie des industries culturelles (étouffement des autopublications déviantes).
Permanence de l'utopie d'une communication plus égalitaire (chez Saint Simon, Wiener et la thermodynamique, la "critique artiste"). Métaphore biologique d'une société qui a besoin de faire circuler l'information comme corps social pour son bon équilibre.
Les journaux de quartiers préexistaient au blogs de proximité, tout comme les fanzines aux webzines. Ce qu'internet fait, c'est de mettre en lumière ces formes souterraines et de leur rendre accessibles. La conversation entre amis passe dans le blog, et est exposée universellement sur internet (outil qui universalise d'ancienne pratique, plus qu'il n'en crée).