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mercredi 8 mai 2013

Lire, écrire, réécrire, Jeanneret


L'une des caractéristiques des médias informatisés réside dans cette capacité jusqu'à là inégalée de tout transformer en texte : l'objet, l'action et la communication.

Loin du mythe d'accessibilité, les contraintes de l'affichage nous semblent la toute première originalité du média. L'écrit est cantonné sur une surface de lecture unique et exiguë sur un écran.

Avec un geste sémiotisé le corps paraît dépossédé de ses prérogatives, virtualité, mais il est omniprésent. Les lectures à l'écran appellent une actualisation incessante de signes, et suscitent diversement aisance, habileté, souffrance ou fatigue.

Ce qui se voit à l'écran n'est pas ce que l'on fit réellement avec la main. L'action du corps dans son espace réel est différente de ses effets dan l'espace d'inscription informatique.

Après Jousse et Leroi-Gourhan, on peut considérer la souris comme une prothèse mais une prothèse particulière, qui est celle de al machine autant que celle du corps. Le geste est en effet ici un geste désigné, doté d'efficience par un processus industriel. Le pointeur représente le geste de façon indirecte. Ce que l'oeil contrôle ce n'est pas réellement l'objet ni le geste, mais une sorte de fantôme du geste dans l'objet lu. Le curseur incarne en effet une présence corporelle du lecteur dans l'espace du texte, une sorte d'écriture flottante de la lecture.

D'après les différents espace dans lesquels jouent les différences de lecture : tout ces passe comme si plusieurs textes à la fois étaient proposés à la lecture et que le lecteur procédait à l'extraction de al forme textuelle qu'il choisissait de retenir.