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mercredi 5 mai 2010

Le monde de la technique - par Ferry

La révolution scientifique du XVIIe siècle est la première mondialisation.
La science moderne dit que le monde est de part en part compréhensible (le principe d'inertie chez Descartes : un autre corps doit venir modifier la direction d'un corps en mouvement) = Rien n'arrive sans raison (ou principe de raison suffisante chez Leibniz).
Le projet scientifique sera de rationaliser le monde : avec le postulat que rien n'est en soi mystérieux... tout doit pouvoir s'expliquer.

C'est le désenchantement du monde de Weber. (ou dé-sacralisation de la nature). Il y a une domination intellectuelle du monde... qui rejoint une domination pratique du monde. On va pouvoir maîtriser la nature (qui n'est plus sacrée) pour réaliser les fins qui sont les notre. (= nous rendre comme maître et possesseur de la nature de Descartes).

Le monde de la technique n'est pas encore là au début du XIXe. Le progrès de la science (naturelle, historique, sociale, scientifique etc.) est encore soumises à deux finalités extérieurs à la domination : maîtriser le monde pour être plus libre et plus heureux. C'est un projet d'émancipation des humains par rapport à la superstition (= les lumières contre l'obscurité). Le bien être est une idée neuve (= exemple du désastre de Lisbonne au XVIIe qui voit d'un mauvais oeil la nature, qu'on pourrait prévenir avec la science) La civilisation rendra plus libre et plus heureux.

La science va être intégré dans le système capitaliste. C'est à dire une concurrence généralisée à travers le monde. Le progrès change de sens, il est automatique. Le progrès technique est nécessaire pour survivre dans l'univers de concurrence.
C'est un processus sans sujet, personne ne contrôle. Chacun est donc soumis à la concurrence et de la compétition.
Ce processus est dé-finalisé. Nous ne savons pas où cela va. Il n'y a pas plus de liberté et de bien être avec la technique moderne (nos grands parents par rapport à nous).

Plus aucun sujet ne contrôle quoi que ce soit. Ce monde incarne le projet nietzschéen. Il n'y a plus de transcendance, plus d'idole. Le monde de la technique. La limite de la pensée de Nietzsche, donc, car la fin des idoles et la pensée la plus critique devient une espèce d'apologie du réel. Réel étant la mondialisation technique. (Heidegger s'opposera à la modernité, voulant sortir du monde technicien).

Acceptons nous cette dépossession sur le plan moral et intellectuel, en tant que libéral ? Dépossession qui vient de l'immensité technique, du manque de fin donnée par la technique.

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avec la technique, c'est à dire le progrès au cours du temps, devait s'accompagner une responsabilisation des hommes.
À notre époque, les humains devraient être responsables de leurs actes. De fait la technique n'apporte que du bien être si l'homme est assez responsable. Avec l'Etat et la tribalisation des rapports sociaux, l'esclavagisme contemporain crée une soumission à la technique par la centralisation des décisions étatique.