Diverses lois empiriques régissent le développement de la bureaucratie :
• la loi de C. Northcote Parkinson affirme que « le travail s’étale de façon à occuper le temps disponible pour son achèvement ». D’après Parkinson, cela est dû à deux forces : le fait qu'un fonctionnaire entend multiplier ses subordonnés, pas ses rivaux, et la tendance des fonctionnaires à se créer mutuellement du travail. Laissée à elle-même, la bureaucratie tend toujours à s'étendre davantage.
• La loi de Parkinson est aussi utilisée pour évoquer un dérivé de la loi originale en rapport avec les ordinateurs : « Les données s’étendent jusqu’à remplir l’espace disponible pour leur stockage » ; acquérir davantage de mémoire encourage l’utilisation de techniques gourmandes en mémoire. Les observations scientifiques qui contribuèrent au développement de la loi tenaient compte de l’accroissement du nombre d’employés au Bureau des affaires coloniales, ceci malgré le déclin de l’Empire britannique dans le même temps.
• le principe de Peter affirme que « tout employé tend à s'élever à son niveau d'incompétence. » Le corollaire est que, « avec le temps, tout poste sera occupé par un incompétent incapable d'en assumer la responsabilité. » Principes de base:
• un employé compétent à un poste donné est promu à un niveau hiéarchique supérieur
• un incompétent à un poste donné n'est pas promu à un niveau supérieur
• Corrolaires (1):
• un employé ne restera dans aucun des postes où il est compétent puisqu'il sera promu à des niveaux hiéarchiques supérieurs
• par suite des promotions l'employé finira (possiblement) par atteindre un poste auquel il sera incompétent.
• de par son incompétence à ce poste l'employé ne recevra plus de promotion, il restera donc indéfiniment à un poste pour lequel il est incompétent
• Corrolaires (2):
• à long terme tous les postes finissent par être occupés par des employés incompétents pour leur fonction
• la majorité du travail est effectuée par des salariés n'ayant pas encore atteint leur "seuil d'incompétence"
• le principe de Dilbert est une version plus pessimiste encore : « Les gens les moins compétents sont systématiquement affectés aux postes où ils risquent de causer le moins de dégâts : l'encadrement. » Le nouveau principe, principe de Dilbert, s'énonce ainsi : « Les gens les moins compétents sont systématiquement affectés aux postes où ils risquent de causer le moins de dégâts : l'encadrement. » dans une entreprise dilbertienne au contraire, les dirigeants sont ceux qui étaient les plus nuls aux postes subordonnés. En particulier, ils ne comprennent rien à la technologie et manquent de bon sens dans les cas les plus graves.
• Réciproquement, les employés les plus compétents ne sont en aucun cas promus, car irremplaçables à leurs postes actuels.
• la loi de Max Gammon : « Dans une bureaucratie, l’augmentation des dépenses sera accompagnée d’une diminution de la production ». Augmenter les budgets étatiques n'améliore pas les services pour autant, au contraire.
• la loi de David Friedman : « Tout ce que fait le gouvernement coûte au moins deux fois plus cher que ce que coûterait l'équivalent dans le privé. » Elle avait été formulée auparavant par Edward Savas sous le nom de loi de Savas.
Pour Mises :
Donc, lorsque le marché est remplacé par un tiers, en particulier l'État, pour pallier soit disant à cet échec du marché, alors le profit n'est plus le critère de réussite. Il en résulte des conflits irréconciliables sur le meilleur usage des ressources limitées. Cela peut aller jusqu'à la violence indique l'économiste autrichien, Ludwig von Mises[1] et à la création d'une organisation éducative bureaucratique qui évince les économistes favorables à un système de marché[2].
Pour Niskansen :
Selon lui, les bureaucrates maximisent leur utilité en maximisant le budget qui leur est alloué par les legislateurs. Or, les bureaucrates ont des informations que les législateurs n'ont pas. Cela les conduit à révéler des informations fausses, de façon à obtenir un bugdet plus important que le nécessaire. Les quantités de biens et de services collectifs étant plus grandes que ce qui est effectivement désiré par les citoyens, la démocratie-sociale contemporaine ne peut pas parvenir à un résultat optimal.
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