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mercredi 23 juin 2010

Les élites et Pareto

Un signe qui annonce presque invariablement la décadence d'une aristocratie est l'intrusion de sentiments humanitaires et de sentimentalisme affecté qui rend l'aristocratie incapable de défendre sa position.

Dans les vues de Pareto, l'insistance marxiste sur la lutte historique entre la classe laborieuse non-possédante (le prolétariat) et la classe capitaliste possédante est biaisée et terriblement trompeuse. L'histoire est en effet pleine de conflit, mais la lutte entre le prolétariat et les capitalistes est simplement un conflit parmi beaucoup d'autres et n'est en aucune manière le plus important historiquement. L'idéologie de Marx représente simplement une tentative, pense Pareto, de remplacer une élite dominante par une autre, en dépit des promesses marxistes du contraire.

Mais la lutte n'est pas limitée seulement à deux classes: le prolétariat et les capitalistes, elle a lieu entre un nombre infini de groupes avec des intérêts différents, et avant tout entre les élites rivalisant pour le pouvoir. L'existence de ces groupes peut varier en durée, ils peuvent être basés sur des caractéristiques permanentes ou plus ou moins temporaires. Chez les peuples les plus sauvages, et peut-être chez tous, le sexe détermine deux de ces groupes.

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Pour finir, bien sûr, la classe dirigeante perd le pouvoir. Ainsi, Pareto écrit que «l'histoire est un cimetière d'aristocraties» [28].
Un groupe dominant, selon Pareto, ne survit que s'il donne la chance aux meilleurs individus d'autres origines de rejoindre ses privilèges et récompenses, et s'il n'hésite pas à user de la force pour défendre ces privilèges et récompenses. Exprimer et répandre de tels sentiments humanitaires affaiblit simplement l'élite dans la défense de ses privilèges.

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http://www.adelinotorres.com/sociologia/Vilfredo%20Pareto%20le%20Karl%20Marx%20du%20fascisme.htm