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dimanche 28 février 2010

La peste verte et le citoyen

Tu oublies un peu vite le nerf de la peste verte, son vecteur et sa méthode : la peur. La peur est un instrument durable et efficace de dressage, pour réveiller les instincts grégaires et l'inquiétude quant à l'avenir du Lebensraum, imposer une discipline collective ascétique (Mises a écrit de très belles pages sur l'ascétisme comme variante du socialisme), une préférence autoritaire élevée en vue de pouvoir ainsi orienter le troupeau, grâce à la sélection de comportements mimétiques et sacrificiels, dans le sens que le gouvernement et le consensus mou auront déterminé. (free jazz)

Il manque un élément à cette analyse : le bouc émissaire - le capitaliste chez les socialistes, le Juif chez les nazis, l'OTAN chez les pacifistes des années '70/'80, etc. Or, avec la peste verte, ce bouc émissaire est très mal défini et l'idéologie écocologiste réclame que tous nous fassions des sacrifices immédiats pour des avantages peu évidents - ce qui est beaucoup moins sexy -, contrairement au socialisme qui promet immédiatement à ses partisans des avantages concrets au dépens des autres. Encore une fois, je ne nie pas que l'écologie serve les visées socialistes de beaucoup, mais j'estime que le danger est moindre qu'à l'époque où le PCF faisait 25% aux élections et où nous étions tous keynésiens.

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Donc :
- l'écologie a au moins autant de potentiel de mobilisation que le marxisme et son grand soir où tout les gentils sont gagnants. Uniquement parce que l'écologie ré-instaure du sacré dans l'échelle des préoccupations des citoyens.
Or, nous comprenons depuis Debray, qu'une société sans sacré n'a aucune chance de survie, de développement, d'expansion. Avec Tarde nous avons l'idée d'imitation pour expliquer l'évolution d'une société et des rapports sociaux au cours du temps. En revanche, il semble oublier qu'une même conception du droit doit s'accompagner d'un volonté de transcendance chez les sujets.

- si ce n'est pas le cas, alors l'ingénierie socialise d'Etat aura toutes les chances de survivre à l'écologie. Il reste à savoir lequel, à long terme, pourra se permettre "d'échapper au réel" ; je veux dire de défendre la révolution contre l'état de fait. Et pour l'instant l'écologie est plus mobilisateur que le socialisme mou.
En fait, il faudra savoir si la crise économique "capitaliste" est mieux reçu par les français que la crise écologique. Dans le deuxième cas, l'écologie apparaît comme la plus à même de s'opposer à l'état de fait... donc à remporter la conduite des moutons.