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mercredi 10 février 2010

Pierre Legendre, le nazisme et le droit

Check-list du cryptonazisme contemporain :

Rétablir la pensée völkish sous couvert de multiculturalisme : fait

Détruire la différenciation humain/animal sous prétexte d'écologie : fait

Eliminer les foetus anormaux ou porteurs de gènes de prédisposition : fait

Pratiquer l'euthanasie sur les incurables à la charge de la société: fait (dans certains pays)

Nier la souveraineté populaire au nom de principes supérieurs dont les masses n'ont pas conscience : fait
Et maintenant?

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« Le passage à l’acte hitlérien ne consiste pas seulement en une pratique légalisée des assassinats, il est accompli déjà dans le fait de rédiger la législation comme texte purement fonctionnel. Une telle législation n’est pas un texte, mais un geste comptable d’essence bouchère. » Le crime du caporal Lortie, Pierre Legendre

Nous devons comprendre le nazisme en son essence non pas à ses conséquences (la pratique légalisée des assassinats en masse). Donc sur les principes qui le fondent, ou plus exactement dans l’effondrement des principes qui le rend possible.
Nous n’avons pas liquidé le nazisme. Et nous n’en aurons pas terminé avec lui tant que nous n’en aurons pas terminé d’abord avec la bio-politique, les techniques qui l’autorisent, et les fins qu’elle poursuit : des règles pour le parc humain (aménagement du droit).

À partir du moment où le droit devient un dispositif technique et qu’il perd son statut de Référence, la folie n’est pas loin. Le droit est un texte (un discours ne fait loi qu’à travers une mise en scène ritualisée de son énonciation) qui comme tel s’oppose au geste comptable. Le texte institue l’humanité de l’homme. Le geste comptable l’oublie pour ne s’intéresser qu’à la viande, soit les corps placés dans des dispositifs de production.

L' "expérimentation sur le matériau humain", (une caractéristique des totalitarismes consiste à tuer en l’Homme la personne juridique pour le déshumaniser et le conduire à la domination totale, dit Arendt) symbole de l'horreur nazie, est un produit de cette régression de l'homme au statut d'animal. Pierre Legendre montre que le nazisme, surfant sur le scientisme et le matérialisme des Lumières, le pousse à ses limites : le meurtre de masse (aujourd'hui l'avortement décomplexé par ces meurtres de masse).

Citation de Legendre :
Je suis un homme du passé et de l'avenir lointain. Je n'habite pas le présent, car j'ai compris la nécessité de combattre la mémoire courte.