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dimanche 28 février 2010

Films février 2010

Cinéma :
Mother - Bong Joon-ho ***
Une éducation **

Télé, Dvd :
Bad guy - Kim ki-duk
The Host - Bong Joon-ho ***
Memories of murder -Bong Joon-ho ***
Memories of love *
JFK - Oliver Stone ***

Théorie des conflits (1)

Le comportement criminel vient d'une mise en balance des coûts et des gains attendus pour un économiste. Chez un sociologue, c'est le pur produit de son milieu.

La théorie des conflits ne s'intéresse pas aux relations économiques ; mais à l'économie des relations entre groupes et communautés.
On sort de l'échange libre par (a)une structure imparfaite dans les droits de propriétés. Ou (b) une police imparfaite qui ne respectent les droits de propriétés admis.

C'est la barrière à l'émigration (non à l'immigration) qui est un signe d'un système liberticide. Un pays augmente ses coûts d'émigration lorsque ses richesses viennent du vol. La culture et la langue constitue une barrière à l'émigration. (David Friedman)

Une décision collective vient d'une certaine uniformité des préférences. Ou d'un manque d'intérêt suffisant aux yeux des agents, qui ne prennent pas la peine (au sens propre) d'investir du temps pour défendre une autre approche du problème.

Les libertariens en folie

Le timurisme est un propriétarisme absolu fondé sur la séparation stricte des pouvoirs sur une base géographique, et non institutionnelle. Chaque propriétaire est ainsi dictateur de son domaine foncier ; seuls l'engagent les traités qu'il a signé avec ses voisins et invités.
Il est intéressant de noter que ces traités ne peuvent être appelés contrats, car un contrat ne se conçoit qu'entre individus soumis à l'autorité du droit qui encadre ces contrats - droit que Timur ne reconnaît pas. Ainsi, pour lui, on peut se vendre comme esclave par exemple.

Déjà chez Rothbard, la volonté humaine étant in-aliénable, personne ne peut se vendre en esclave car il nierait sa propre nature qui est d'évoluer sans respecter ses engagements précédents. Donc, la "propriété sur sa propre personne" dans ce cas. Le problème est que justement ce n'est pas une propriété. C'est la fondation de la liberté, mais c'est un droit qui n'est par essence pas cessible. Je préférerais qu'on parle simplement de "droit inaliénable et exclusif sur sa propre personne".

Un cours détour par le théoreme d'arrow nous montre bien que l'intérêt général n'étant pas connaissable par l'homme. L'utilitarisme part d'une notion inconnaissable par l'homme, on a ici les fondements d'une des plus grosses erreurs de l'histoire.

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Peut-on avoir un canapé explosif chez soi et est-on responsable si quelqu'un meurt en s'asseyant dessus ?
Après l'avortement et la religion, il doit rester un ou deux sujets assez chauds, comme par exemple les droits de propriétés sur l'air et les océans. Une question pour ceux qui veulent interdire l’avortement. Sont-ils aussi enclins à interdire à une femme enceinte de fumer, boire de l’alcool ou se sous-alimenter par exemple ?

Comme dans tout autre système, si tout le monde s’en fout, non seulement de ce meurtre en particulier, mais du principe même du meurtre, il y a des grandes chances que le meurtrier ne risque rien.
Mais l’éventualité d’une société qui permet le meurtre d’un inconnu sans la moindre gène me semble faible, il me semble plus crédible que la police et le tribunal fassent un acte de ‘charité’, rien que pour les relations publiques.
Ce n'est pas que de la charité, c'est du bon sens aussi. Un type qui tue est dangereux, un jour ça peut être toi, ta femme, ta fille.

Pourquoi l'entreprise ? Coase vs. Kirzner

La question à se poser c'est : pourquoi y-a-t-il des entreprises qui se substituent aux relations marchandes?
Coase et Williamson diraient que l'entreprise a pour fonction de diminuer les coûts de transaction, Kirzner dirait que l'entreprise est le produit des processus de marché et qu'elle émerge dans le but de profiter des opportunités de profits qui se présentent.

Une autre façon est de voir l'entreprise comme une institution relativement bien adaptée pour articuler deux logiques : industrielle (la production) et marchande (la commercialisation), ou encore un moyen de faire émerger des "compétences organisationnelles" qui soient plus que l'addition de compétences individuelles.

Résumons la question des voyous

1.Des violences majeures. Ces violences sont majeures, elles visent la destruction des fondements de la démocratie, mais en plus, elles perturbent quotidiennement la tranquillité des citoyens. Une démocratie qui plonge dans la peur est une démocratie malade.

2.Nommer les émeutiers. La quasi-totalité des jeunes émeutiers en question sont d'origine arabo-musulmane. Ils forment une petite minorité certes, mais très agressive.

3.Des violences racistes. Comment nier que les violences urbaines dans certains quartiers bruxellois traduisent la montée d'un racisme anti-Blancs au sein d'une minorité de la population ? Il faut y ajouter le racisme anti-homosexuels. Et un antisémitisme galopant.

4.Le rôle des mafias et des islamistes. Des trafiquants de drogue instrumentalisent les jeunes pour tenter de « sanctuariser » leur territoire, empêcher toute mixité sociale, qui pourrait gêner leurs trafics. De même des militants islamistes, et leurs compagnons de route gauchistes, incitent à la révolte en multipliant les discours anti-Occidentaux.

5.Le danger du discours victimaire d'une certaine gauche : « Ces jeunes sont tellement souvent victimes du chômage, des discriminations, du racisme… qu'il n'est pas étonnant qu'ils se révoltent. » Certes, il faut se battre contre le mal-vivre de ces jeunes d'origine immigrée, encore trop souvent victimes de discriminations et du racisme.

Les nivelles, le plein-d'être et le droit français

À l'école il n'y a plus d'élèves. Personne ne veut plus les élever ! On les nivelle ! Ce sont des nivelle, plus des élèves !

L'individu ne tient plus à se sculpter lui-même. Il n'y a plus de respect pour l'individu singulier ; chacun vit à travers le groupe auquel il appartient. Pourquoi donc se soucier de sensibilité, d'émancipation de l'individu si on est relié à tout instant à notre groupe respectif. La triste jeunesse qui ne sait pas s'individualiser ; c'est plus facile d'intégrer un groupe et de vivre à travers une identité collective que de se créer liberté.

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Il faut éviter absolument de vouloir coller à une définition précise. Nous devenons un « gros plein d'être » lorsqu'on veut s'adapter à une définition. C'est justement le propre de l'Homme que d'être inqualifiable ; c'est la liberté qui nous oblige à ne jamais être définissable.
En vieillissant nous devenons victimes d'une tentation de « mauvaise foi » sartrienne. Une fois installer dans la vie, nous devenons de plus en plus facilement définissable en quelques mots. Or c'est à ce moment là qu'on perd la liberté et l'humanité.

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Le droit français est beaucoup soumis que le droit américain au groupe de pression car tout vient d'une assemblée avec des députés fixes - qui sont libres de dicter le Droit. La pression politique a une effet plus direct sur l'influence du droit.
Une grande partie du code pénal français est composé de crimes-délits sans victimes.

Les comportements déviants viennent d'une mise en balance des coûts et des gains attendus pour un économistes. Chez le sociologue, c'est le pur produit du milieu social.

Expressions du fascisme ordinaire

« encore une preuve du réchauffement climatique, diversité, légitimité de l'impôt, modèle social français, laicité, devoir d'accueil, marche vers le Progrès, bienfaits de l'Europe, liberté de choix sexuel, besoin d'immigration, l'avortement est une chance, nous sommes un pays multiculturel, parentalité choisie, mixité sociale, BAC pour tous, droit au logement, surpopulation carcérale, l'ultra-libéralisme détruit la planète, qualité du service public, transports collectifs, tous les scientifiques sont d'accord, activité festive et citoyenne, égalités sociales, discrimination positive, démocratisation culturelle.» (... à compléter)

La peste verte et le citoyen

Tu oublies un peu vite le nerf de la peste verte, son vecteur et sa méthode : la peur. La peur est un instrument durable et efficace de dressage, pour réveiller les instincts grégaires et l'inquiétude quant à l'avenir du Lebensraum, imposer une discipline collective ascétique (Mises a écrit de très belles pages sur l'ascétisme comme variante du socialisme), une préférence autoritaire élevée en vue de pouvoir ainsi orienter le troupeau, grâce à la sélection de comportements mimétiques et sacrificiels, dans le sens que le gouvernement et le consensus mou auront déterminé. (free jazz)

Il manque un élément à cette analyse : le bouc émissaire - le capitaliste chez les socialistes, le Juif chez les nazis, l'OTAN chez les pacifistes des années '70/'80, etc. Or, avec la peste verte, ce bouc émissaire est très mal défini et l'idéologie écocologiste réclame que tous nous fassions des sacrifices immédiats pour des avantages peu évidents - ce qui est beaucoup moins sexy -, contrairement au socialisme qui promet immédiatement à ses partisans des avantages concrets au dépens des autres. Encore une fois, je ne nie pas que l'écologie serve les visées socialistes de beaucoup, mais j'estime que le danger est moindre qu'à l'époque où le PCF faisait 25% aux élections et où nous étions tous keynésiens.

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Donc :
- l'écologie a au moins autant de potentiel de mobilisation que le marxisme et son grand soir où tout les gentils sont gagnants. Uniquement parce que l'écologie ré-instaure du sacré dans l'échelle des préoccupations des citoyens.
Or, nous comprenons depuis Debray, qu'une société sans sacré n'a aucune chance de survie, de développement, d'expansion. Avec Tarde nous avons l'idée d'imitation pour expliquer l'évolution d'une société et des rapports sociaux au cours du temps. En revanche, il semble oublier qu'une même conception du droit doit s'accompagner d'un volonté de transcendance chez les sujets.

- si ce n'est pas le cas, alors l'ingénierie socialise d'Etat aura toutes les chances de survivre à l'écologie. Il reste à savoir lequel, à long terme, pourra se permettre "d'échapper au réel" ; je veux dire de défendre la révolution contre l'état de fait. Et pour l'instant l'écologie est plus mobilisateur que le socialisme mou.
En fait, il faudra savoir si la crise économique "capitaliste" est mieux reçu par les français que la crise écologique. Dans le deuxième cas, l'écologie apparaît comme la plus à même de s'opposer à l'état de fait... donc à remporter la conduite des moutons.

L'individualisme perverti en Occident

L'individualisme est libérateur dans une société homogène : une société où tout le monde connaît les règles et les applique. Le problème est qu'une grande partie des sociétés extra-européennes fonctionnent différemment. Dans ces sociétés on pense moins à l'intérêt particulier (donc le bienfait général) qu'à celui de sa tribu.

Il y a là une faiblesse intrinsèque des sociétés individualistes lorsqu'elles hébergent en leur sein des groupes tribaux. La richesse et les bienfaits apportés par ces sociétés, au lieu d'être utilisés parcimonieusement et remis en circulation pour l'ensemble des individus sont détournés par les tribalistes au profit de leur clan. Bref, l'argent reçu par le travail n'est pas investi sur place mais envoyé au bled.

Lorsqu'il n'y a pas une unicité dans la compréhension des règles élémentaires et commune du droit ; l'individualisme n'est pas une opportunité. Au contraire, elle crée un affaiblissement des individus face aux groupes constitués comme tels. C'est la fin de l'aristocratie naturelle qui doit transcender les masses. C'est la fin du règne de l'imitation comme assimilation d'une même coutume. C'est la fin de la possibilité d'une société dans l'idée de Tarde.

Dans l'esprit d'un policier français de souche, un musulman qui vole une vieille dame de souche est avant-tout un voleur. Pour un observateur musulman ou pour le voleur en question, le policier est un infidèle qui arrête un musulman.

Déclin de l'occident

Will Durant disait qu'une civilisation n'est conquise de l'extérieur que lorsqu'elle est déjà morte de l'intérieur. C'est bien beau de crier contre l'Invasion des Tiers-mondistes, mais ça n'a pas de sens : le Tiers-monde ne peut nous coloniser que parce que nous sommes déjà morts. Et toute civilisation, connaît son stade final, celui de la massification, celui du triomphe décisif de la plèbe, du déclin.

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En présentant les droits de l'homme comme des droits « humains », comme des droits « universels », on les soustrait nécessairement à la critique — au droit de les questionner — et, en même temps, on place implicitement leurs adversaires hors humanité, puisqu'on ne saurait s'en prendre à qui parle au nom de l'humanité en restant soi-même humain.
De même, enfin, que les croyants pensaient naguère avoir le devoir de convertir par tous les moyens « infidèles » et mécréants, les tenants du credo des droits de l'homme se considèrent comme légitimement investis de la mission d'en imposer les principes au monde entier. Théoriquement fondée sur un principe de tolérance, l'idéologie des droits de l'homme se révèle ainsi porteuse de l'intolérance la plus extrême, du rejet le plus absolu. Les Déclarations des droits ne sont pas tant des déclarations d'amour que des déclarations de guerre. - Alain de Benoist

Eglise, pauvreté et démocratie

L’Église, ce n’est pas l’ordre, comme le croyait Maurras, mais le désordre : l’irruption de la poésie dans la banalité quotidienne. Et pas n’importe quelle poésie : la poésie de la folie.
L’orthodoxie, c’est la beauté, et la beauté est toujours subversive. Dans un monde qui est laid, elle est le scandale absolu. - Matzneff

La démocratie c'est l'auto-détermination du peuple par lui-même. Chose quasiment impossible dans les conditions actuelles d'exercice du pouvoir. Ce sont les hommes d'Etat qui proposent - mentent - aux citoyens un projet.
Les libéraux perdent car le citoyens n'a pas le choix du NON à l'Etat. Quoi qu'il fasse, des hommes politiques devront être élus.

Nul ne le niera : il y a beaucoup de pauvres aux Etats-Unis. Mais reste cette certitude  que toute intervention étatique n’amoindrira en rien le nombre des pauvres, qu’elle transformera des individus actifs et responsables en assistés, dépossédés du contrôle de leur vie et que loin d’améliorer le niveau de vie des Américains tout accroissement du rôle de l’Etat se traduira par moins de liberté,

Misère du cinéma français

« La baisse de la part de marché du cinéma français n'est pas forcément une mauvaise nouvelle. Car, dans le système de financement du cinéma français mis en place par le CNC, l'important est que le nombre d'entrées soit en ­hausse. En effet, le CNC prélève une part sur chaque billet. Plus le nombre de billets vendus augmente, plus les recettes qui viendront alimenter la production de films français seront importantes. »

Donc résumons :

1) Le cinéma français perd de l'argent, beaucoup d'argent. En effet, malgré la "part" (impôt, taxes) prélevée par le CNC sur l'ensemble des billets pour alimenter la production de films hexagonaux et le lobbying du tout-puissant Studio Canal, les films français n'attirent qu'environ un tiers des spectateurs.

2) Quand vous allez voir n'importe quel film, quel que soit son pays d'origine, vous participez directement au financement de l'abject cinéma hexagonal englué dans ses histoires de bobos pervers, de sans-papiers héroïques

Nation et frontière

La nation n'est pas théoriquement - ou ontologiquement - nécessaire à l'établissement des sociétés humaines. Les frontières oui, dans une certaine mesure. La frontière, dans le sens où une certaine étanchéité des coutumes les faits exister.

En revanche, pratiquement, dans une optique évolutionniste par exemple, les Nations constituent le seul paradigme pour penser le politique - et la société.
Je ne dis pas que c'est idéal, mais simplement que nous devons - dans l'analyse et le futur proche - nous contenter du principe de Nation. Principe forgé depuis des siècles, sur lequel se fonde nos coutumes - pour reprendre Hayek.

La lutte contre toutes les formes de discrimination participe de ce même mouvement qui entraîne l’humanité vers une civilisation mondiale, destructrice de ces vieux particularismes auxquels revient l’honneur d’avoir créé les valeurs esthétiques et spirituelles qui donnent son prix à la vie. (Lévi Strass)

Kant et Rousseau - Luc Ferry

L'homme est homme car il a une histoire.
L'animal agit d'après ses propres instincts, ses propres nécessités. Pendant un siècle, une fourmilière ne changera pas d'organisation. Une société humaine, en revanche, changera du tout au tout.

L'homme est libre justement en ce qu'il échappe à cette détermination "animale" des fins par ses instincts.
Sartre rejoint Rousseau lorsqu'il parle de Mauvaise foi. La mauvaise foi s'utilise par les déterministes pour faire de l'homme un animal ; qui serait déterminé par son milieu dès la naissance. Il nie sa liberté et sa condition d'homme.

Tout le système "moral" (donc pratique) kantien se comprend par rapport à l'anthropologie de Rousseau. Anthropologie en tant que définition de l'homme. L'homme peut sortir des sentiers instinctifs (par la survie qui ne viendrait pas à l'idée des animaux) et se libérer peu à peu de la nature. La liberté se fait contre l'état instinctif et naturel de l'homme.

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Chez Kant, la valeurs des hommes vient non pas de leur caractère vertueux comme chez les grecs (pour qui il s'agira de cultiver sa nature vertueuse aristocratique), mais bien de leurs actions - quel que soit les capacités de l'homme. Ce qui donne une place importante au travail chez Kant.
Il y a une égalité radicale chez Kant qui nous fait sortir de l'aristocratisme des grecs. Chaque homme peut être bon si il fait des actions morales.
D'où la réhabilitation du travail, déjà chez les chrétiens puis chez Kant. Le travail est une occasion de faire fructifier les dons de Dieu chez les chrétiens. Chez Kant, on travaille pour se libérer de la nature instinctive "animale" de l'homme.

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La morale chrétienne dit qu'il faut faire des actions bonnes car Dieu nous regarde. C'est en conséquence, des actions intéressées que Kant réfute.

Pour Leibniz et le déterminisme (biologie, psychanalyse, sociologie) il faut trouver une cause à chaque effet. Leibniz, la cause première (cause en soi) est Dieu ; il évite ainsi la régression à l'infini des sceptiques grecques.
Pour Kant, il faut postuler la liberté - tout aussi arbitraire que le déterminisme en fait - pour que l'action morale ait un sens.

mercredi 10 février 2010

Pierre Legendre, le nazisme et le droit

Check-list du cryptonazisme contemporain :

Rétablir la pensée völkish sous couvert de multiculturalisme : fait

Détruire la différenciation humain/animal sous prétexte d'écologie : fait

Eliminer les foetus anormaux ou porteurs de gènes de prédisposition : fait

Pratiquer l'euthanasie sur les incurables à la charge de la société: fait (dans certains pays)

Nier la souveraineté populaire au nom de principes supérieurs dont les masses n'ont pas conscience : fait
Et maintenant?

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« Le passage à l’acte hitlérien ne consiste pas seulement en une pratique légalisée des assassinats, il est accompli déjà dans le fait de rédiger la législation comme texte purement fonctionnel. Une telle législation n’est pas un texte, mais un geste comptable d’essence bouchère. » Le crime du caporal Lortie, Pierre Legendre

Nous devons comprendre le nazisme en son essence non pas à ses conséquences (la pratique légalisée des assassinats en masse). Donc sur les principes qui le fondent, ou plus exactement dans l’effondrement des principes qui le rend possible.
Nous n’avons pas liquidé le nazisme. Et nous n’en aurons pas terminé avec lui tant que nous n’en aurons pas terminé d’abord avec la bio-politique, les techniques qui l’autorisent, et les fins qu’elle poursuit : des règles pour le parc humain (aménagement du droit).

À partir du moment où le droit devient un dispositif technique et qu’il perd son statut de Référence, la folie n’est pas loin. Le droit est un texte (un discours ne fait loi qu’à travers une mise en scène ritualisée de son énonciation) qui comme tel s’oppose au geste comptable. Le texte institue l’humanité de l’homme. Le geste comptable l’oublie pour ne s’intéresser qu’à la viande, soit les corps placés dans des dispositifs de production.

L' "expérimentation sur le matériau humain", (une caractéristique des totalitarismes consiste à tuer en l’Homme la personne juridique pour le déshumaniser et le conduire à la domination totale, dit Arendt) symbole de l'horreur nazie, est un produit de cette régression de l'homme au statut d'animal. Pierre Legendre montre que le nazisme, surfant sur le scientisme et le matérialisme des Lumières, le pousse à ses limites : le meurtre de masse (aujourd'hui l'avortement décomplexé par ces meurtres de masse).

Citation de Legendre :
Je suis un homme du passé et de l'avenir lointain. Je n'habite pas le présent, car j'ai compris la nécessité de combattre la mémoire courte.

mardi 9 février 2010

Constant sur le devoir et le mensonge

Dire la vérité est un devoir. Qu’est-ce qu’un devoir ? L’idée de devoir est inséparable de celle de droits : un devoir est ce qui, dans un être, correspond aux droits d’un autre. Là où il n’y a pas de droits, il n’y a pas de devoirs. Dire la vérité n’est donc un devoir qu’envers ceux qui ont droit à la vérité. Or nul homme n’a droit à la vérité qui nuit à autrui.

La philosophie kantienne

Les 4 questions philosophiques fondamentales, au sens cosmopolite:

- Que puis-je savoir ? (théorie de la connaissance, logique)
- Que dois-je faire ? (éthique, praxéologie)
- Que m'est-il permis d'espérer ? (métaphysique, morale)
- Qu'est-ce que l'homme ? (anthropologie)

Les trois premières sont contenues dans la dernière. La philo serait, selon ces principes, une science des maximes suprêmes de l'usage de notre raison, c'est-à-dire une science des fins de l'action humaine, à partir d'une étude des pouvoirs de la Raison, de son domaine et de ses limites.

Communautarisme et individu

La plupart des libertariens ne réalisent pas pleinement qu'en l'absence éventuelle de prestations assurantielles privées suffisamment complètes depuis la naissance, la venue d'un régime libertarien se traduirait par un retour des communautarismes où l'individu se trouve prisonnier de relations organiques omniprésentes.

Peut être qu'ils ne réalisent pas non plus que l'émergence de leur individualité revendiquée n'est pas étrangère à l'affaiblissement des relations organiques par l'intervention de l'Etat.

samedi 6 février 2010

Ionesco et les moutons féroces

Le rhinocéros, c’est l’homme des idées reçues. c'est le récit d’une contagion idéologique. Je l’avais vécue, une première fois, en Roumanie, lorsque l’intelligentsia devenait peu à peu nazie, antisémite. L’intelligentsia était d’extrême-droite, maintenant elle est à l’extrême -gauche.

Les personnages de la Cantatrice chauve, étaient des rhinocéros du centre : des gens confortablement installés dans leur petite-bourgeoisie, et qui ne pensaient plus, mais qui disaient des slogans, des clichés, ne s’exprimant que par des lieux communs. C’est le rhinocéros du centre, et le mouton aussi. C’est l’homme qui est réfractaire à tout mouvement. Il est difficile de ne pas être rhinocéros, car il faut à la fois refuser l’ancien et ne pas admettre tout ce qui est nouveau. Les petits-bourgeois dont je parle sont les petits-bourgeois de toutes les sociétés.


Ici, en occident, ce qui reste à démystifier, c’est la gauche, la droite l’a déjà été. (Muray)
Le collectivisme menace de socialiser l’individu dans la totalité de son être. L’homme qui ne serai plus qu’un animal uniquement social, dont les profondeurs métaphysiques auront été neutralisées.

Médiologie et tribalisme - McLuhan

Le nationalisme n’existait pas en Occident avant la Renaissance, alors que Gutenberg rendit possible de voir la langue maternelle en uniforme. MacLuhan - Pour comprendre les médias.

On retourne au tribalisme par le retour de l'oral - et la dominance sur l'écrit. Le chef d'Etat et les contre-pouvoirs n'interagissent que par l'oral, par les discours, par l'apparence etc.

Le cinéma selon Zagdanski

Le cinéma éradique le temps. Depuis Platon, l'image met fin au temps. Le cinéma - d'autant plus dans la science-fiction - met fin à la conception réelle du temps. Le cinéma voudrait nous faire croire à un réel sans contraire temporelle... bref, se débarraser du temps.

Le nihilisme est une haine du temps.

L'individualisme, Vaquette et Stirner

Ils n'ont rien. Si ce n'est la force du nombre ; qui nous réduira au silence - à jamais.
Je n'ai rien à perdre. Si ce n'est une existence moribonde au coté de voisins morts depuis leur jeunesse (âge où la liberté se créée).

Il y a deux types d'hommes :
- ceux qui sont contre tout, tous et tout le temps.
- ceux qui, de bonne foi, sont toujours dans le bon camps. (Vaquette)

Le communisme est un totalitarisme médiatisé par l'utopie. (Revel)

Les pauvres ne deviendront libres et propriétaires que lorsqu'ils s'insurgeront, s'élèveront. Quoique vous leur donniez, ils voudront toujours davantage, car ils ne veulent rien moins que la surpression de tout don. (Stirner)

Les mauvaises valeurs contemporaines

La ligne de fracture me semble de plus en plus nette et irréversible, entre (1) ceux qui vont vivre intensément dans leur hallucination consensuelle jusqu'à la catastrophe finale, de plus en plus agressifs et haineux à l'égard des sceptiques, et (2) ceux qui ont bien compris que tout est joué. Dans la direction opposée à celle des modernolâtres, yeswecanistes et autres métissés-de-l'an-10.

Qu'est ce que le délire ambiant : le niveau qui monte, l'immigration qui enrichit forcément, le peuple français qui n'a jamais existé, la culpabilité intrinsèque de l'homme blanc et l'innocence essentielle de l'Autre, la liberté d'expression qui existe même quand on interdit de parler d'une centaine d'items inclus dans une liste dont on n'a pas à discuter le contenu, le délire sémantique poussé jusqu'à son paroxysme

On peut résumer simplement les choses : cette époque veut en toute chose la liberté, mais elle veut la liberté propre, le sexe sans MST (grossesse incluse), la liberté de parole sans les dérapages, la liberté de conscience mais sans l'intolérance, et ainsi de suite. (Le Bal des ...)

Tarde aujourd'hui

Si tous les rapports sociaux sont "imitations" de plus préstigieux ; alors l'aristocratie naturelle a un rôle déterminant dans la cohésion d'une société (collection d'agents en tant qu'ils sont en train de s'imiter) à venir.

Aujourd'hui, il n'y a plus de personne préstigieuses à imiter pour la classe moyenne de l'occident. Les élites n'ont rien de neuf - donc aucun préstige en plus - par rapport au peuple. On admire les élites car elles nous ressmeble et non parce qu'elles sont un modèle supérieur à imiter pour dépasser sa condition de classe. (le peuple occidental, par l'imitation des élites ne changent plus sa sensibilité, mais se conforte dans l'égalitarisme)

Duchamp et Nabe

L'urinoir de Duchamp s'oppose à l'art de son époque, à la société de l'époque, à la guerre etc.
Aujourd'hui, Duchamp est devenu une école, voir l'école la plus représentative de la société. La société que Duchamp critiquait protège aujourd'hui les Duchamp. Il faut donc en sortir, pour retrouver l'acte de Duchamp applicable à nos sociétés contemporaines. (Nabe p 178)

L'Etat et sa dette

L'investissement public a diminué pendant que l'Etat s'est endetté ces dernières années. Les dépenses de l'Etat ne servent pas les investissements publics.
On dit que l'investissement public crée des écoles, hôpitaux et des routes... mais déjà dans les années 1950 il y avait tout (et de meilleur qualité) sans qu'il y ait un tel taux de déficit.
La gauche dit qu'on peut s'endetter car l'Etat est immortel et qu'il remboursera toujours. C'est parfaitement immoral en soit que de dire qu'un Etat - géré par des hommes d'Etat sensé représenter le peuple - puisse avoir une conduite irresponsable.

Le politicien est la plus grande barrière à la baisse de la dette publique. (argument classique du Public Choice)
Lorsque l'Etat fait défaut, les créanciers lui font payer très cher pendant longtemps. Les agences de notations se sont trompés pour la crise de 2007 et les politiciens continuent pourtant à crier à la bonne santé au vue de la confiance des marchés (qu'ils critiquent par ailleurs).

lundi 1 février 2010

Pérennité de la Nation

La question qui se pose est de savoir s'il est possible de constituer le même pays (et donc le même régime politique : des lois, des moeurs et un objet de rassemblement public commun) avec un peuple qui n'est plus uni par l'histoire et des moeurs semblables (et non communes).

C'est un peu l'exemple que prend Hume (il me semble) : si chaque fois qu'on répare un bateau on change une planche, quand on aura remplacé l'ensemble des planches du bateau, s'agira-t-il du même bateau ? Si je suis nominaliste, non, si je suis idéaliste, ça peut le faire. (F.Mas - Lib.org)

Crise du logement et libre-échange

La question devient alors : pourquoi les prix de l'immobiliers ont bullé à ce point ?
Et là, pas de réponse mono-factorielle et :

• règlementation galopante de la construction (=> rareté des biens)
• procédure d'achat, de vente, de mise en conformité complexes (=> rareté des biens)
• surfavorisation des locataires sur les propriétaires (=> augmentation des loyers et des exigences à la location)
• aides massives gouvernementales fiscales pour certains types de logements et pas d'autres (=> biais sur les marchés)
• inflation (=> rentabilité artificielle de l'immo sur d'autres placements)
• abondance de liquidités (=> prêts peu chers)
• effet de mode, suivisme

Le problème du logement ne vient pas d'apparaître en France. Ce problème existe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Et il a une cause fondamentale : l'intrusion de l'État sur le marché immobilier. Ce n'est pas un hasard si des pays aussi densément peuplés que la Belgique ou les Pays-Bas - non seulement ne connaissent pas ce problème structurel de logement comme la France - mais en plus offrent des logements moins chers. Non, ce n'est pas par hasard, mais bien parce que dans ces pays le marché immobilier est moins plombé par l'intervention étatique.
Ainsi, en Belgique, le propriétaire qui te demande ta feuille de paie avant de te louer, ça n'existe pour ainsi dire pas. Tout le monde peut arriver à louer un appartement en ne déposant que 2 ou 3 mois de garanties, souvent même avec un simple bail verbal, sans papier.
Pourquoi le proprio peut faire cela en Belgique et pas en France ? Simplement parce que si le locataire ne paie pas, c'est simple : à la porte. Tout le contraire de la France. Et à Paris, là où c'est sur-peuplé ? Très simple, il suffit de virer la réglementation qui limite la hauteur des immeubles parisiens.

La mauvaise réponse serait de chercher à protéger plus encore les locataires.
« Tout ceci c'est du simple bon sens qui fait comprendre que le goût immodéré de notre pays pour les textes de lois abscons et semés d’embûches rend la vie pénible à tous les gens de bonne foi, locataires comme propriétaires. Mais favorise paradoxalement procéduriers et grands propriétaires fonciers. »

Les solutions :
- Remettre en cause la réglementation par les permis de construire qui restreint artificiellement les zones constructibles et renchérit le prix de l’immobilier de manière massive : aux États-Unis, cette pénalité a été estimée à 275 milliards$ en 2005
- Mettre fin à toutes les mesures de contrôle des loyers, qui désincitent les propriétaires à construire, au détriment final des locataires.
- Restaurer la liberté contractuelle en matière de logement

Les dégâts du plan de relance US

Le rapport constate certes que le plan TARP a sans doute empêché que quelques très grosses institutions ne déposent le bilan. Toutefois, les rédacteurs ne sont pas certains que cela ait été une bonne chose. Le rapport accumule en outre les constats accablants.
- Il n'a servi à rien d'aider les banques, elles n'ont pas été en mesure de prêter plus aux PME. Les mesures d'aides aux ménages n'ont pas empêcher les faillites de propriétaires de maisons d'atteindre des sommets, tout comme le Chômage.
- Les banques jugées "trop grosses pour être laissées en faillite" sont aujourd'hui encore plus grosses... Grâce à l'argent du plan Tarp (et aussi parce que les concurrents plus petits, eux, font faillite, NdVB.). Les institutions sauvées n'ont donc pas été incitées à prendre moins de risque... Et le marché reste persuadé que l'état interviendra en cas de malheur: pourquoi se soucier du risque dans ces conditions ?

L'intervention massive de l'état dans l'économie aurait suscité des fraudes massives. L'argent facile du contribuable attire les escrocs. Des officiels publics se laissent corrompre. Et dire que l'Etat est censé moraliser le capitalisme. Le superviseur du plan TARP souligne que l'injection massive d'argent public dans l'économie n'a produit qu'effets d'aubaines et incitations perverses, ce qui n'a rien d'étonnant, tant l'interpénétration de l'Etat et de grands intérêts financiers engendre toujours inefficacité et immoralité.

http://www.objectifliberte.fr/2010/02/plan-sauvetage-banques-us-gabegies-fraudes.html