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dimanche 30 mai 2010

Films mai 2010

Cinéma :
8 fois debout **
Robin des Bois **
Enter the Void *


Dvd :
Louise Michel ***
Le vieux fusil *
Paris *
Seul contre tous ***
Irréversible ***
Rouge baiser ***
P.R.O.F.S
Trilogie Jason Bourne **
Itinéraire d'un ciné-fils, Serge Daney ****
Johnny Guitar ***
Collusion **
Brazil **

dimanche 23 mai 2010

Bavarez et le principe de précaution

A défaut de les prévenir, le principe de précaution vient de provoquer trois catastrophes.
La mobilisation générale lancée par l’OMS contre la pandémie liée au virus H1N1 a poussé les Etats à constituer des stocks massifs de vaccins qui se révèlent aujourd’hui inutiles et seront demain obsolètes.
Après avoir recommandé à la population de rester chez elle lors de la tempête Xynthia au prix de 53 morts, l’Etat a décrété au lendemain de l’ouragan, sans évaluation ni concertation préalable, des zones de destruction massive où seront rasées les maisons dont il avait autorisé la construction.
L’éruption du volcan islandais Eyjafjöll a entraîné un blocus du ciel européen qui a réduit 8 millions de passagers à la condition de réfugiés et provoqué des milliards de pertes à l’économie d’un continent où la reprise est en passe d’avorter.
Au nom de ce principe, les OGM ont été interdits, ce qui a porté un coup fatal à la recherche agronomique et contribué au déclassement de l’agriculture française, dont l’excédent commercial est désormais inférieur à celui de l’Allemagne.
 Selon la même logique, gouvernements, banques centrales et régulateurs, qui ignorèrent les signaux d’alerte des bulles spéculatives, rivalisent de taxes et de normes interdisant aux banques et aux assurances de financer l’économie, sans pour autant traiter le risque systémique concentré sur la liquidité bancaire.
A l’origine de cette cascade de désastres, toujours la même séquence : absence d’évaluation et de prévention des risques ; stupeur et improvisation devant l’événement ; amplification de la menace et démesure de la riposte ; désillusion des citoyens et mise en accusation des responsables politiques face à l’absurdité des mesures et à l’inflation des coûts.

mercredi 5 mai 2010

Les clichés de l'Ecole publique

1.      Le capitalisme c’est l’exploitation du pauvre par le riche. 1 bis  Le socialisme ça marche il suffit d’éduquer les gens à des comportements éthiques, équitables, citoyens,
solidaires, etc …
2.      La France possède cette Sécurité Sociale fondée sur la solidarité que le monde entier nous envie. Cette conquête sociale comme d’autres est le fruit des luttes syndicales.
3.      Le service public est au service de tous, le service privé est au service du fric.
4.      Les hommes politiques sont au service de l’intérêt général
5.      L’Amérique est le plus grand pays capitaliste donc les Américains sont des exploiteurs et veulent dominer le monde, en plus ils sont bêtes à cause de leur sous-culture et obèses à  cause de la mal bouffe dont ils polluent le monde. 5 bis Les Américains ont exterminé les Indiens et maltraitent les Noirs.
6.      Les autres sont mieux que nous, sauf si ce sont des Américains ou des Israéliens, car les Français sont quand même des racistes dont beaucoup votent Le Pen.
7.      Le raciste est forcément un occidental. Un noir ou un arabe raciste ou antisémite ne font que réagir naturellement à la ségrégation dont ils ont été victimes
8.      L’homme est naturellement bon, c’est le capitalisme qui le pervertit. Le délinquant est donc avant tout une victime qui réagit face à l’injustice sociale.
9.      Ceux qui ne sont pas d’accord avec les postulats-sentences ci-dessus pensent des choses graves, ce sont des fascistes et il faut les exclure.

Contre le progrès - par Finkielkraut

Le progressisme, c'est l'idée que tout est politique, et qu'en effet on peut accéder à un monde meilleur par un bouleversement radical des institutions, par la révolution ou l'élimination des méchants. La phrase inaugurale du progressisme a été écrite par Jean-Jacques Rousseau: « Je hais la servitude comme la source de tous les maux du genre humain. » Le mal est donc une réalité politique ou économique, ce n'est plus un fait de nature. D'où cette mission inouïe assignée à la politique: en finir avec le mal. Nourrie de cette espérance, la gauche progressiste ne voulait pas voir les horreurs commises en son nom. Et quand elle les voyait et finissait par condamner le communisme soviétique, c'était pour reporter aussitôt son impatience messianique sur Cuba ou sur la Chine. La gauche antitotalitaire, à l'inverse, s'est inspirée de Soljenitsyne et des dissidents pour dénoncer non seulement l'écart entre l'idéal communiste et la réalité, mais aussi le danger d'un idéal d'éradication définitive du mal. On pourrait croire que le mur de Berlin a entraîné dans sa chute les illusions du progressisme. C'est le contraire qui est vrai. L'antitotalitarisme a disparu en même temps que le système totalitaire2.

Le monde de la technique - par Ferry

La révolution scientifique du XVIIe siècle est la première mondialisation.
La science moderne dit que le monde est de part en part compréhensible (le principe d'inertie chez Descartes : un autre corps doit venir modifier la direction d'un corps en mouvement) = Rien n'arrive sans raison (ou principe de raison suffisante chez Leibniz).
Le projet scientifique sera de rationaliser le monde : avec le postulat que rien n'est en soi mystérieux... tout doit pouvoir s'expliquer.

C'est le désenchantement du monde de Weber. (ou dé-sacralisation de la nature). Il y a une domination intellectuelle du monde... qui rejoint une domination pratique du monde. On va pouvoir maîtriser la nature (qui n'est plus sacrée) pour réaliser les fins qui sont les notre. (= nous rendre comme maître et possesseur de la nature de Descartes).

Le monde de la technique n'est pas encore là au début du XIXe. Le progrès de la science (naturelle, historique, sociale, scientifique etc.) est encore soumises à deux finalités extérieurs à la domination : maîtriser le monde pour être plus libre et plus heureux. C'est un projet d'émancipation des humains par rapport à la superstition (= les lumières contre l'obscurité). Le bien être est une idée neuve (= exemple du désastre de Lisbonne au XVIIe qui voit d'un mauvais oeil la nature, qu'on pourrait prévenir avec la science) La civilisation rendra plus libre et plus heureux.

La science va être intégré dans le système capitaliste. C'est à dire une concurrence généralisée à travers le monde. Le progrès change de sens, il est automatique. Le progrès technique est nécessaire pour survivre dans l'univers de concurrence.
C'est un processus sans sujet, personne ne contrôle. Chacun est donc soumis à la concurrence et de la compétition.
Ce processus est dé-finalisé. Nous ne savons pas où cela va. Il n'y a pas plus de liberté et de bien être avec la technique moderne (nos grands parents par rapport à nous).

Plus aucun sujet ne contrôle quoi que ce soit. Ce monde incarne le projet nietzschéen. Il n'y a plus de transcendance, plus d'idole. Le monde de la technique. La limite de la pensée de Nietzsche, donc, car la fin des idoles et la pensée la plus critique devient une espèce d'apologie du réel. Réel étant la mondialisation technique. (Heidegger s'opposera à la modernité, voulant sortir du monde technicien).

Acceptons nous cette dépossession sur le plan moral et intellectuel, en tant que libéral ? Dépossession qui vient de l'immensité technique, du manque de fin donnée par la technique.

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avec la technique, c'est à dire le progrès au cours du temps, devait s'accompagner une responsabilisation des hommes.
À notre époque, les humains devraient être responsables de leurs actes. De fait la technique n'apporte que du bien être si l'homme est assez responsable. Avec l'Etat et la tribalisation des rapports sociaux, l'esclavagisme contemporain crée une soumission à la technique par la centralisation des décisions étatique.
Existe-t-il une philosophie chrétienne ?

OUI car usage de la raison - pour comprendre les écritures saintes qu'on doit décrypter - une herméneutique des évangiles - comprendre la nature comme oeuvre de Dieu.

NON : dès qu'on arrive à la doctrine du Salut : la FOI supplante la Raison. EN ce qui concerne les vérités révélées qui sont supérieur aux vérités de la raison.

Puisque la philo n'a plus rien à dire des grandes questions, la scolatique est une discipline scolaire - et non une philosophie de l'existence. On exerce sa raison pour juger de notions (catho) avec de l'esprit critique (république). Ca n'a rien à voir avec la philo existentielle des Anciens.

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La philosophie c'est une doctrine du Salut. Même si on n'en parle pas... tous les philosophes s'inscrivent dans un courant de pensée qui a pensé le Salut (pour Popper et Habermas, c'est Kant. Pour Deleuze et Foucault c'est NIetzsche). Et Kant et Nietzsche ont pensé le Salut.
Les pères fondateurs ont - eux - pensé la fondation. Aujourd'hui, ce sont des ouvriers qui travaillent des bouts de philosophie initiées par quelques grandes références.

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Les jacobins révolutionnaires sont des cartésiens sortis des écoles, descendant dans la rue : idée de faire table rase de toutes les idées issues du passée, Tocqueville

Un peu de science nous éloigne de Dieu, beaucoup nous y ramène, Pasteur

Religion et Nietzsche - par Ferry

La religion de salut terrestre au XIXe siècle :

- le scientisme
- le nationalisme
- idée révolutionnaire : science de l'Histoire patriotique

Elles conservent la religion classique : un arrière monde qui légitime la mort pour un idéal.

L'esprit critique des lumières se retournent contre lui-même avec Nietzsche. Ce que les lumières avaient détruit avec l'esprit critique ; Nietzsche rejoue cette idée.

Nietzsche :

n'attendez pas de moi que je re-crée de nouvelles idéoles
n'attendez pas de moi que j'améliore le monde
améliorer l'humanité, la dernière chose que j'irais promettre
reverser les idoles, les idéaux
que les anciennes apprennent plutôt ce qu'il en coute d'avoir les pieds d'argiles.

Le nihilisme contre lequel Nietzsche combat : le fait d'inventer des idéaux pour préténdre améliorer l'humanité.

Tout ce que nous disons sont des masques qui cachent quelques choses d'inavoualbe. C'est au philosophe de faire apparaître les symptômes qui se cachent derrière se qui se cachent (les Idoles). Il doit rechercher la généalogie, et non la théorie.

Le philosophe se retrouve dans les marges. Il est le solitaire. Nietzsche - au contraire de Marx et Freud - ne croit pas à la vérité scientifique. Tout est interprétation.

L'artiste est un aristocrate. Il pose les valeurs. Il n'a rien à démontrer. Ce n'est pas du labeur pour montrer qu'il a raison. Les sophistes n'usent pas le langage pour défendre la vérité.

Perversion de l'aide au tiers-monde

Les bureaucrates, en effet, se concentrent sur ce qui est visible, imposant. Des projets comme la suppression de la famine, l’accès à l’eau sont préférés à des micro-projets: inatteignables, ils sont considérés comme préférables pour que l’existence même du bureau ne soit pas remise en cause. Des sommes considérables sont ainsi injectées, pourtant dérisoires face à l’objectif considéré. Evidemment, la situation n’arrange rien pour le pays récipiendaire: “vous êtes pauvres, plus vous recevez d’aide”. Quelle est donc l’incitation? “restez pauvres!”: l’aide publique au développement appelle ainsi l’aide publique au développement.


Ellul sur la technique

Technique et liberté.
Un univers de liberté devant nous grâce à la technique.
La technique peut aussi déterminer les individus à utiliser les mêmes moyens techniques pour des fins communes.

Nos sociétés rendent difficile l'attribution de la responsabilité. Il n'y a plus de responsabilité car les tâches sont particularisés (divisés en petite partie) dans les sociétés technicienne.

La tâche technique peut dé-responsabiliser les individus : exemple du gérant des camps d'extermination qui n'a pas le soucis du crime contre l'humanité qu'il commet ; car il est obnubilé par sa tâche technique.

La technique a détruit tout ce que l'homme a considéré comme sacré. L'homme regarde spontanément la technique comme du sacré.

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Il faut distinguer révolte et révolution, en rappelant que la révolte est d'abord instinctive alors que la révolution procède d'une théorie et d'une organisation. Toutes deux se faisant soit au nom d'un passé idéalisé, soit au nom d'un avenir radieux - mais c'est toujours l'ordre établi qui est visé. Jacques Ellul

Le goulag new-age

L'histoire ne se répète jamais de la même façon. Cette fois il n'y aura pas besoin de répression massive, un siècle d'abrutissement par la social-démocratie et le journalisme ont énormément augmenté la demande de servitude des européens. La plupart des défenses mentales sont brisées par des phénomènes de déterritorialisation, de ramollissement, de moyennisation et de nomadisme. Par ailleurs aujourd'hui c'est le soft power qui est devenu déterminant pour contrôler les masses, le goulag est donc rendu obsolète par le contrôle du mimétisme social et de la désinformation.

Au lieu que les gens aillent au goulag ils iront en camp de rééducation zéro morts (si on ne compte pas les suicides), mais crois-moi, le soft power a ses limites. Et au passage, je ne vis pas le foutre rapport avec la déterritorialisation et le nomadisme - au contraire, en général les nomades sont plus durs que les sédentaires.

Law & economics - par Hoppe

Coase : prendre en compte le fait que chaque acteur est inter-dépendant de l'autre. Il y a une renversibilité.

Posner : est juste ce qui maximise la richesse totale de la société. Il faut voir si la firme qui pollue coûtera plus à la société si elle déménage ou si la ferme déménage.

Citer Hayek et critique de Hoppe

Les hommes ne peuvent être laissés libres d’agir selon leur propres connaissances et pour leurs propres buts que si la rémunération de leurs efforts dépend en partie de circonstances qu’ils ne peuvent ni régir ni prévoir. Et si l’on doit les laisser libres de se guider dans leurs actes par leurs propres convictions morales, il ne peut être en même temps exigé que l’effet global de leurs actions respectives sur leurs divers contemporains doive être conforme à un certain idéal de justice distributive. En ce sens-là, la liberté est inséparable d’un type de rémunération qui n’a fréquemment aucun rapport avec le mérite, et qui de ce fait est ressenti comme injuste, Friedrich Hayek

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À l'avenir, les enfants auront le droit de vote. Quelques dizaines d'années après, on trouvera ça totalement juste - et en accord avec les droits de l'enfant-homme.

Je pense comme Hoppe, que la politique inflationniste et la destruction de l'épargne sont liées aux progrès de la démocratie en tant que régime fondé sur la redistribution.
Le problème de Hoppe et Rothbard est l'axiome (du droit naturel) de la propriété de soi... qu'ils tirent de Robinson. C'est un - mauvais - tournant du droit naturel classique. (rasoir d'Occam, pas besoin d'un axiome de propriété de soi pour fonder la propriété).

Quelques citations radicales

« Il n'y a rien de plus bourgeois que la classe ouvrière », George Orwell

"L'inceste ne blesse en rien la nature", Denis Diderot

« Il n'est pas contraire à la raison de préférer la destruction du monde entier à l'égratignure de mon doigt », David Hume

"La musique de masse et la nouvelle écoute contribuent, avec le sport et le cinéma, à rendre impossible tout arrachement à l'infantilisation générale des mentalités", Theodor W. Adorno

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"La petite enfance sera l'objet d'une priorité absolue pour un gouvernement de gauche. C'est à cet âge que la socialisation des enfants peut-être rendue la plus facile" (Programme du PS, 1975)
"Les enfants appartiennent à la République avant d'appartenir à leurs parents", Danton

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Ils ne feront que “penser” la vie… et ne “l’éprouveront” jamais… même dans la guerre… dans leur sale viande de “précieux”, de sournois crâneurs… Encroûtés, sclérosés, onctueux, bourgeoisés, supériorisés, mufflisés dès les premières compositions, Ils gardent toute leur vie un balai dans le trou du cul, la pompe latine sur la langue… Ils entrent dans l’enseignement secondaire, comme les petites chinoises dans les brodequins rétrécis, ils en sortiront émotivement monstrueux, amputés, sadiques, frigides, frivoles et retors… Louis-Ferdinand Céline, 1937

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La culture ne veut que la capitulation des ultimes réfractaires, et la reconnaissance par tous. La culture est l'autre nom de la fête, qui est le coeur disciplinaire de la société, l'organe par lequel s'exprime le nouveau parti de l'ordre.

Tout finira dans la canaille, Nietzsche

L'art est un outil pour la domestication des masses, Muray

Signes du déclin

Une civilisation dans laquelle les infirmières et les instituteurs sont plus respectés que les Traders est une civilisation moralement atteinte.
C’est la première fois dans l’histoire humaine qu’une civilisation est frappée de dégénérescence à  telle point que des infirmières et des instituteurs sont plus en vu que des traders, que les petites mains ayant épousé une carrière modeste pour  être protégées en échange par le Prince par contrat passent pour des héros, tandis que ceux qui s’en vont chercher l’Or au péril de leurs fortunes personnelles ou  de celles de leurs familles pour enrichir des régions entières en cas de réussite sont tenus pour des salauds en puissance quand ils essayent, et des salauds accomplis s’ils arrivent à bon port.
Au Frankistan, il y a quatre sortes de profession qu’il est interdit d’évoquer avant d’avoir baisé le sol : les professeurs, les journalistes, les infirmières et les postiers.
Ce qui différencie moralement un tradeur d’un instituteur, c’est que le Tradeur est recherché, que ses employeurs se battent pour le garder, alors que l’instituteur se bat pour que son employeur le garde… Par définition, quand on se bat pour garder son emploi, on est un parasite, alors que celui dont les employeurs se battent pour le garder est un créatif

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Postier, c’est un métier dont je ne comprends pas  pourquoi il existe, au passage. 97% de ce qu’ils mettent dans nos boites aux lettres peut nous être adressé par mail avec un AR, alors pourquoi finance-t-on cet emploi inutile? Pour créer du lien social, nous dit-on? Qu’est-ce que c’est que ce chantage à l’affectif? On ne sert à rien, mais on est très gentil… Votre bureau de poste est inutile, mais il crée “du lien social“, nous disent les parasites….

Dalrymple sur l'anti-progressisme

La montée du niveau d'instruction et l'envahissement par les demi-habiles

L'intelligence n'a pas suivi l'instruction. On peut savoir beaucoup et être incapable de réfléchir correctement et subtilement.

Ce qui fait ce qu'on se retrouve avec des masses de demi-intellectuels ayant appris des théories contestant l'existant (théories toujours valorisantes pour celui qui les professe : si le monde était différent, je serais empereur au lieu d'être grouillot) mais incapables de comprendre les limites du savoir humain et la nécessité de ne toucher à ce qui existe qu'avec des mains tremblantes. On retrouve la définition pascalienne des demi-habiles. Ils raisonnent beaucoup mais de travers. Comme disait Pascal, ils jugent mal de tout (voir Les gardiens de vaches diplomés). Ce sont typiquement les auditeurs de Radio Moscou France Inter, les profs, les journalistes, etc.

La mort de la religion

La religion mettait Dieu au-dessus de l'homme et l'aidait à assumer sa finitude. Maintenant qu'il n'y a plus rien au-dessus de l'homme, celui-ci est obsédé d'égoïsme et de narcissisme et torturé par sa finitude. Chacun devant alors être la mesure de toute chose, toutes les opinions, tous les comportements se valent du moment que quelqu'un soutient cette opinion et ce comportement. Comme on n'a qu'une vie, tous les moyens sont bons pour assouvir ses désirs.

Evidemment, dans ce contexte, les individus sont tout entiers dans le présent. La culture, nécessairement inscrite dans le temps, disparaît.

L'hyper-individualisme

Il aboutit à une dramatique uniformité : les individus n'étant plus structurés par la culture et l'éducation, ils retournent aux instincts les plus bas. Et l'instinct social le plus primitif, c'est de se regrouper en troupeaux. On doit penser et agir conforme. Quand les règles ne sont plus exprimées, cela ne signifie pas qu'il n'y a plus de règles, cela signifie que les règles sont implicites, et donc incontestables (on ne peut pas aisément contester des règles tacites). Elles sont d'autant plus oppressives.

Pour penser et agir différemment du troupeau, il faut une forte personnalité. La jouissance hédoniste et consumériste ayant enlevé toute force aux individus, ceux-ci se retrouvent incapables de manifester des pensées et des sentiments propres, on mime les pensées et les sentiments conformes.

Ce qui fait que les slogans à la con prétendument individualistes «parce que je le vaux bien» cachent une soumission au groupe comme jamais. On est libre de faire ce qu'on veut, à condition de vouloir faire comme tout le monde.

Le monde moderne a inventé l'individualisme sans l'individualité.

L'Europe

«L'Europe»,ce fantasme de bureaucrates, est une fausse identité. Elle se perpétue après que les raisons qui l'ont fondée ont disparu (peut-on sérieusement soutenir que, sans «l'Europe», les Européens s'entretueraient ?) car elle sert de maison de retraite aux politiciens au rencart. Elle permet à ces rejetés du suffrage universel de continuer à sucer la moelle des impots pour rouler avec chauffeur et vivre dans des palais somptueux avec des masses de personnel à leur service. Les politiciens étant des professionnels qui seraient bien incapables de faire autre chose, ils ont besoin, en cas d'accident de carrière, de ce point de chute à l'abri des turbulences bureaucratiques pour continuer à vivre leur vie de parasites, c'est pourquoi ils font ce qu'il faut pour prolonger ce moloch bureaucratique.

De plus, les eurocrates voient l'Europe comme un moyen d'étendre leur pouvoir et de se faire voir sur la scène mondiale. On ne sait pas si ce projet est partagé par les peuples, puisque le fonctionnement des instances européennes n'a que l'apparence de la démocratie.

Or, cette fausse identité européenne asphyxie les identités nationales des peuples européens. Ce n'est pas par hasard que les bureaucrates européens sont en pointe de l'immigrationnisme : un immigré, c'est l'Européen idéal, déjà dépouillé en partie de son identité d'origine, pas encore revêtu de sa nouvelle identité nationale, c'est un apatride, un vrai gibier de propagande européiste.

L'Union Européenne est un monstre politique qui finira par disparaitre (la chute est amorcée) mais cette disparition ne se fera pas sans catastrophe. C'est une chose de s'abstenir de créer un monstre, c'en est une autre de s'en débarrasser une fois qu'il existe.

Un récit historique misérabiliste.

A entendre ceux qui détiennent le pouvoir de la parole, médiatique ou pédagogique, l'histoire des pays européens ne serait qu'une succession de guerres, de génocides, de meurtres, de massacres et de persécutions. Bien sûr, il y en a eu, comme dans l'histoire de tout pays, mais réduire l'histoire européenne à sa face noire relève presque de la pathologie masochiste.

Peut-être a-t-on trop poussé le nationalisme par le passé. Les ravages psychologiques de la seconde guerre mondiale n'ont toujours pas cicatrisé. Il n'en reste pas moins qu'un patriotisme mesuré, sans tomber dans l'excès qu'est le chauvinisme, est une vertu. Se sentir participer à quelque chose de plus grand que soi donne un sens à sa vie. Les pauvres ne deviennent pas riches pour autant mais, au moins, ils ont une patrie dont ils peuvent s'enorgueillir.

Aujourd'hui, il y a des masses d'imbéciles qui qualifieraient de «nauséabond» (ah ! Ce vocabulaire moderne fabriqué pour les cuistres sans cervelle ...) le simple fait de se dire fier d'être français.

Dalrymple fait un détour par les USA pour signaler qu'ils sont atteints des mêmes maux que l'Europe sous une forme moins aigüe.

En conclusion

L'Européen ne fait plus d'enfants, n'a plus de culture, ne transmet plus de culture, ne trouve plus de transcendance, ni dans la religion, ni dans le patriotisme, est sans personnalité, perdu dans le conformisme, infantilisé par l'Etat-providence, vit, tout entier dans le présent, une vie qui a perdu son sens à force d'égoïsme jouisseur. Réussir sa vie, pour un Européen, c'est aller plusieurs fois en vacances à Bali ?

La rééducation écologique

On me mettra en camps de rééducation car je ne voudrais m'asservir pour les générations futures. Je serais, un jour, délinquant et partisan d'un crime contre l'humanité qui devra arriver plusieurs générations après moi. On m'internera pour ne pas avoir compris la gravité de la situation écologique actuelle, pour ne pas avoir pris en compte le nombre de victime potentielle des changements climatiques.
Ce sera une mesure de prévention. On arrêtera les malades, les dégénérés pour le bien de l'humanité, pour l'intérêt général. Une fois le mouvement lancé, rien ne s'arrêtera, rien ne pourra l'arrêter.

Kierkegaard et Olson

Kierkergaard sur la minorité active plus puissante que la majorité passive, inorganisée. Rejoignant le discours de Mancur Olson.


“Truth always rests with the minority, and the minority is always stronger than the majority, because the minority is generally formed by those who really have an opinion, while the strength of a majority is illusory, formed by the gangs who have no opinion — and who, therefore, in the next instant (when it is evident that the minority is the stronger) assume its opinion… while truth again reverts to a new minority.”
–Soren Kierkegaard (1813-1855)

L'Etat contre la culture

Un mythe bien accrédité, et que les profiteurs de ce que Marc Fumaroli a appelé l'État culturel[5] ont intérêt à répandre, veut que la politique culturelle consiste à prendre de l'argent à de riches incultes pour le redistribuer à un peuple pauvre mais en mal de culture. La réalité est que, décennie après décennie, la politique culturelle, financée par les impôts des classes moyennes, sert à offrir des livres et des spectacles à des consommateurs qui font partie des segments les plus aisés de la population. La politique culturelle produit une des formes de redistribution étatiques les plus perverses, et on exagère à peine en disant qu'elle consiste à prendre du pain aux ouvriers pour offrir des livres aux riches.

Selon Marc Fumaroli, dont l'ouvrage L'État culturel a provoqué de vifs débats à Paris, l'étatisation de la culture française date surtout de la création par de Gaulle du premier ministère des Affaires culturelles. Sous la IIIe République (1875-1939), soutient Fumaroli, l'État joua essentiellement, dans le domaine de la culture, un rôle de conservateur des musées, des monuments nationaux et des "retraites studieuses" comme la Bibliothèque Nationale. La IIIe République répandait l'esprit des Lumières et la "culture cultivée" par l'intermédiaire de l'école publique, dont le modèle de rigueur et de démocratie élitaire continue de hanter les esprits à une époque où le déclin de l'instruction publique prend l'allure d'une débâcle même si le phénomène paraît moins prononcé en France qu'ailleurs. Les écrivains et les artistes, eux, survivaient en vendant leurs oeuvres ou avec l'aide d'amis et de mécènes: tels furent les locataires du Bateau Lavoir, Braque et Picasso. Encore durant les années cinquante et soixante, les oeuvres d'auteurs dramatiques comme Beckett ou Ionesco furent créées dans des théâtres parisiens non subventionnés.

Le déclin de la culture française dans le monde tient à ce que le rayonnement d'une culture dépend de la richesse et de la créativité de l'économie qui la sous-tend plutôt que des moyens artificiels que l'on met en oeuvre pour la promouvoir. La sclérose de la culture française vient non seulement des subventions qui la coupent du marché mais aussi des contrôles et des normes qu'impose l'État payeur et qui, artificielles, sont bousculées par les pratiques spontanées de l'interaction sociale et le progrès technique qui boude la culture normalisée.

L'innovation et la création ne se prédisent ni ne se commandent à coups de subventions. Pendant que l'État colbertiste donnait des coups d'épée culturels dans l'eau et tentait de créer artificiellement une informatique française, un jeune enseignant français inconnu, Philippe Kahn, quitte la France au début des années quatre-vingt pour aller créer en Californie, à partir de rien, Borland International. Dix ans plus tard, sa compagnie se classe parmi les premiers fabricants mondiaux de logiciels pour micro-ordinateurs.

Coût de l'immigration en France

Ceci étant dit, voici ce que montre A. Barbero : les «invasions barbares», qui provoquèrent la chute de l'Empire Romain d'Occident, ne doivent pas être imaginées comme un déferlement de hordes guerrières à la mongole, mais comme des déplacements de populations, plutôt pacifiques, bien que belliqueuses à l'occasion, quelquefois encadrées de guerriers, qui gardent leurs coutumes et ne s'intègrent pas, et qui, peu à peu, sapent l'autorité impériale et subvertissent l'Empire en créant des zones de non-droit de plus en plus grandes, jusqu'à, étape ultime, ce que l'autorité centrale s'effondre et l'Empire disparaisse.

On comprend à quel point le terrorisme intellectuel gauchiste est une arme puissante et pourquoi ceux qui la tiennent la défendent si ardemment : il leur est absolument indispensable qu'il y ait des choses qu'on ne puisse pas dire si ils veulent garder le contrôle du débat, si ils veulent garder le débat dans les limites qui leur conviennent c'est-à-dire «faut il beaucoup plus d'immigration ou énormément beaucoup plus d'immigration ?», «l'immigration est-elle une grande chance pour la France ou une énorme chance pour la France ?», «faut-il régulariser tous les clandestins ou seulement presque tous ?» etc . - M. TRIBALAT

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La monographie de Jean-Paul Gourévitch : Le coût de la politique migratoire en France

L’analyse est à la fois objective et chiffrée. Aujourd’hui, en période de crise économique, l’émigration et l’immigration coûtent 30,4 milliards d’euros à l’Etat, soit 2% du PIB. L’INSEE a dénombré environ 7,7 immigrés résidents en France, soit 12,7% de la population métropolitaine. Il serait d’y ajouter environ 550 000 clandestins. Le budget de la protection sociale représente près des 3/4 des dépenses de l’immigration. Notons que 14% des foyers immigrés bénéficient de la protection sociale contre 5% pour les “autochtones”. En définitive, il apparaît que l’immigration coûte plus qu’elle ne rapporte. A cela, Laurent Artur du Plessis souhaiterait ajouter l’adage : “on importe des bac-5 contre des bac +5″,  tout en relatbien que celui-ci soit à le relativiser: l’Afrique perd ses cadres.
 
Il est ensuite estimé que seulement 5% de l’immigration vient pour travailler.

Bryan Caplan et la démocratie

Il s’agit de la théorie de l’irrationalité rationnelle. Généralisée, elle peut se décrire ainsi : dans la limite de sa préférence pour la croyance, un individu met une certaine valeur dans le fait de ne pas apprendre, ou à défaut de pouvoir ignorer, des faits qui remettent en cause son idéologie. Cette loi, dans le domaine de l’économie individuelle, n’a pas de grandes conséquences. Le coût d’opportunité retombant entièrement sur l’individu, celui-ci a vite fait de corriger les erreurs de son idéologie — par exemple, si Jacques s’avisait que l’étranger était le reste du monde, il abandonnerait toutefois rapidement l’idée de tout faire par lui-même et de ne rien acheter d’autrui. Dans le domaine politique, toutefois, les coûts d’opportunité étant dilués « dans la masse » jusqu’à totalement disparaître, cette loi donne des résultats catastrophiques. Car, mettons qu'une mesure fasse perdre 1000€ par personne, le coût d'opportunité - en démocratie - approche de zéro (c'est la probabilité que le vote influence la décision finale). Donc aucun agents ne va prendre en compte la perte sèche totale liée aux votes irrationnels.

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Contrairement à ce qu’a supposé l’école des choix publics, et ce que soupçonnent les électeurs à propos des électeurs du camp opposé, les électeurs n’ont, en règle générale, pas de motivation égoïste. Leur vote ne leur coûtant rien, en effet, ils peuvent le mettre entièrement là où ils pensent être l’intérêt général. Cela pourrait être une bonne chose ; ça ne l’est pas. On compare souvent l’égoïsme à un poison détruisant la démocratie et la recherche du bien général. Or, l’égoïsme devrait plus être comparé à de l’eau, un diluant neutre, qu’à un poison. En effet, si l’idéologie dominante conduit à la catastrophe, l’égoïsme aura alors tendance à « limiter les dégâts ». Le fait que la démocratie tende à limiter l’égoïsme n’est donc pas une bonne chose, loin s’en faut.