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mardi 30 novembre 2010

Fims novembre 2010

Cinéma :
Des filles en noir *
L'homme qui voulait vivre sa vie **
Burried **
Potiche
Le nom des gens

dvd :
The doom generation *
La main au collet *
Psychose **
Les enchaînés *
Yuki et Nina
Un drôle de paroissien
La jeune fille à la perle
L'ennui
Valse avec Bachir
Autopsie d'un massacre (BHL) **

mardi 23 novembre 2010

Notes entre Salin et Delbecque

La préférence nationale, c'est la préférence de certains intérêt (groupes) en défaveur des autres.
Ensemble de sentiment d'appartenance. La nation est un sentiment subjectif. On ne définit donc pas l'intérêt national.
Patriotisme US : subvention d'un produit US. En France, les producteurs sont désavantagés et les consommateurs sont avantagés. Il n'y a donc pas d'intérêt national. C'est une affaire de groupe particulier.

Baudrillard sur Latour, Le Pen

Pourquoi tout ce qui est moral, conforme et conformiste, et qui était traditionnellement à droite, est-il passé à gauche ? Révision déchirante : alors que la droite incarnait les valeurs morales, et la gauche au contraire une certaine exigence historique et politique contradictoire, aujourd’hui, celle-ci, dépouillée de toute énergie politique, est devenue une pure juridiction morale, incarnation des valeurs universelles, championne du règne de la Vertu et tenancière des valeurs muséales du Bien et du Vrai, juridiction qui peut demander des comptes à tout le monde sans avoir à en rendre à personne. L’illusion politique de la gauche, congelée pendant vingt ans dans l’opposition, s’est révélée, avec l’accession au pouvoir, porteuse, non pas du sens de l’histoire, mais d’une morale de l’histoire. D’une morale de la Vérité, du Droit et de la bonne conscience - degré zéro du politique et sans doute même point le plus bas de la généalogie de la morale. Défaite historique de la gauche (et de la pensée) que cette moralisation des valeurs. Même la réalité, le principe de réalité, est un article de foi. Mettez donc en cause la réalité d’une guerre : vous êtes aussitôt jugé comme traître à la loi morale. La gauche tout aussi politiquement dévitalisée que la droite - où est donc passé le politique ? Eh bien, du côté de l’extrême droite. Comme le disait très bien Bruno Latour dans le Monde, le seul discours politique en France, aujourd’hui, est celui de Le Pen. Tous les autres sont des discours moraux et pédagogiques, discours d’instituteurs et de donneurs de leçons, de gestionnaires et de programmateurs (…)

Jean Baudrilllard, Libération, Mai 1997.

dimanche 21 novembre 2010

Théories de la fiscalité

La théorie de la fiscalité repose sur un petit nombre de principes fondamentaux :

• La règle de Ramsey : pour lever une somme donnée en limitant les pertes d’efficacité
économiques, mieux vaut imposer des bases peu élastiques, c’est-à-dire des bases peu
réactives à la fiscalité. En effet la perte sociale liée à l’impôt (si l’on ne prend pas en
compte les aspects redistributifs ni la fiscalité permettant de corriger des inefficacités
comme les émissions polluantes) est liée à la réduction des transactions privées qu’elle
engendre. Cette perte sociale dépend du carré du taux d’imposition. L’impôt idéal est
donc un impôt à taux faible appliqué à une base fiscale large et peu élastique.

• La courbe de Laffer : en-deçà d’un certain seuil d’imposition, une hausse du taux
d’imposition accroît les recettes fiscales ; mais au-delà de ce seuil, une hausse
supplémentaire du taux d’imposition réduit les recettes. Cette relation en cloche entre
le taux d’imposition et les recettes fiscales résulte mécaniquement de la rétractation de
la base fiscale lorsque le taux d’imposition augmente. A la limite, pour un taux
d’imposition de 100%, les recettes fiscales sont nulles car l’assiette s’est évanouie. En
général, la fiscalité se trouve du côté croissant de la courbe de Laffer. Mais ce n’est
pas nécessairement le cas de tous les impôts dans tous les pays ; on verra plus bas qu’il
n’y a pas de relation univoque entre le taux d’imposition sur le bénéfice des sociétés et
les recettes tirées de cet impôt au sein des pays de l’OCDE.

• La fiscalité optimale : le profil optimal des taux marginaux d’imposition en fonction
des revenus est généralement décroissant, car (1) imposer l’ensemble des individus
permet de maximiser les recettes fiscales, et (2) la décroissance des taux marginaux
permet de ne pas décourager les individus à travailler davantage, quelque soit leur
revenu de départ, tandis que la perte fiscale liée à la baisse des taux marginaux est de
plus en plus faible à mesure que le nombre d’individus diminue. Bien sûr, la fiscalité
doit être adaptée pour prendre en compte l’objectif de redistribution. Ssauf dans les
pays appliquant une flat tax, le profil des taux marginaux est généralement en forme
de U.

• L’incidence fiscale : la fiscalité ne pèse pas nécessairement sur l’entité physique ou
morale qui verse le montant de l’impôt à l’autorité fiscale ; elle pèse en réalité sur les
bases fiscales les moins élastiques et la charge peut être transférée d’un marché à
l’autre, en particulier du marché du capital au marché du travail (voir le rapport
d’Alain Trannoy et Laurent Simula, 2009).

dimanche 14 novembre 2010

Hayek sur Friedman, le positivisme

Prenez la "Théorie quantitative" de Friedman. J'ai écrit il y a 40 ans que j'avais de fortes objections à l'encontre de la Théorie quantitative, parce qu'elle est une approche très grossière qui élimine beaucoup de choses, mais que je priais Dieu pour que le grand public ne cesse pas d'y croire. Parce que c'est une formulation simple que le public comprend. Je regrette qu'un homme aussi sophistiqué que Milton Friedman ne l'utilise pas comme une première approche mais croit qu'elle contient tout. C'est donc véritablement sur des questions méthodologiques, au fond, que nous différons.

Friedman est un archi-positiviste qui croit que, dans une discussion scientifique, ce qui n'est pas prouvé de manière empirique ne doit pas être pris en compte. À mon avis, nous connaissons tant de détails sur l'économie que notre rôle est de mettre de l'ordre dans nos connaissances. Nous n'avons pas vraiment besoin de nouvelles informations. Notre grande difficulté est de digérer ce que nous savons déjà. Nous ne devenons pas plus savant par des informations statistiques : nous ne faisons que récolter des informations sur la situation spécifique du moment. Mais, du point de vue théorique, je ne pense pas que des études statistiques nous mènent où que ce soit.

L'économiste J. R. Commons

John R. Commons. Economiste institutionnaliste américain, Commons s’est notamment posé la question du rôle des institutions et particulièrement du droit dans la construction de l’économie capitaliste au 19ème siècle. Une des questions qui traverse l’oeuvre de Commons est celle de l’instauration d’un ordre permettant la régulation des interactions sociales. Selon Commons, les individus se comportent selon le principe de la « futurité » : ils recherchent la sécurité de leurs anticipations. Pour qu’un individu entreprenne une action, il faut qu’il puisse avoir une confiance relative dans la justesse de ses anticipations concernant le comportement d’autrui. C’est précisément le rôle des institutions d’assurer

vendredi 12 novembre 2010

Les "Tea Party" en France

Venant du peuple, il ne saurait être considéré comme autre chose que « populiste » par « l’Amérique d’en haut » et ses perroquets européens. Selon l’adage, la démocratie c’est le meilleur des régimes lorsque le peuple accepte d’être dirigé par ses élites. Quand il en va autrement, c’est de la démagogie.

dimanche 7 novembre 2010

Aron sur Marx et les marxistes

A propos de Althusser (je crois) qui inventait de subtiles théories pour expliquer les contradictions de Marx : "On est toujours libre de dire qu'un grand penseur s'est trompé sur lui-même [...] Mais il faut être très sûr de son génie pour être convaincu de comprendre un grand auteur à ce point mieux qu'il ne s'est compris lui-même".

Qu'est-ce que réussir aujourd'hui - Jabial

D'une part, il y a une culture qui s'est perdue. Dans le passé, réussir c'était gagner assez pour pouvoir mettre un toit sur la tête de sa famille , des vêtements sur leur dos, et de la nourriture dans leurs assiettes. Etape 1. Puis l'étape 2 c'était du capital pour leur assurer la sécurité. L'ascension sociale était une affaire de générations. Maintenant, réussir gagner assez pour pouvoir se payer le genre de voiture qui permet d'attirer des bimbos. Et c'est à 35 ans au plus tard, comme de bien entendu. À cette aune, bien sûr, les gens ont peu de chance de se considérer comme satisfaits.
Par ailleurs, j'avais vu -ici, je crois- une étude permettant de faire un parallèle direct entre culture économique et satisfaction personnelle. Cette étude s'appuyait sur deux questionnaires distribués à des gens d'origines diverses dans différents pays. Le premier permettait d'évaluer les connaissances en économie, le second la satisfaction personnelle. Il en ressortait notamment, si je me souviens bien, que les français étaient à la fois les plus incultes et les plus mécontents des habitants des pays développés.

Et puis bon, tout le système a été conçu comme un Ponzi, pour que tout le monde s'imagine qu'il en profite un peu alors qu'en réalité il n'y a que très très peu qui en bénéficient vraiment, et tous les autres paient.

samedi 6 novembre 2010

Sur "La Vénus Noire", le racisme et la naissance des sciences

Libération titre : “L’histoire d’un scandale”. Le journal qui se félicite de tous les scandales n’a pas peur du ridicule (c’est même ça qui le fait vivre -sans oublier les subventions-). Rappelons que pour Libération, une exposition mettant en scène des cadavres humains ou des adolescents  en pleine copulation n’est pas un scandale.
Le seul scandale viable, pour Libération, c’est qu’une noire soit exposée aux yeux des blancs. Les très actuels albinos africains qui sont traités comme des sorciers par les leurs n’intéressent pas Libération.
L’attaque la plus grave est celle de notre science. Le film de Kechiche et son cortège de suiveurs (Libération) s’en prennent à deux facteurs majeurs, constitutifs de notre science.
-L’intelligence, qui permet la méthode, c’est-à-dire la froideur et l’objectivité. “On a l’impression que les scientifiques dissèquent la vénus, qu’ils parlent d’elles comme d’un animal”, pleurniche une journaliste. Cette méthode est le cauchemar des progressistes : imaginez le nombre de différences véritables ainsi froidement recensées, lorsque l’on va au fond des choses. Aujourd’hui, c’est l’anti-science qui règne : on se contente de dire que ça à l’air différent, donc que c’est une richesse formidable, voyez caisse et au suivant. Faut surtout pas chercher, même pas le trésor, sinon on risque de trouver tout un tas d’effets secondaires indésirables.
-La curiosité, qui pousse l’homme de science à s’intéresser à toute chose, sans distinction. Cela permet aux sociétés de comprendre, d’évoluer et de prospérer. Cette curiosité a fait la science occidentale, celle-là même qui sauve des millions de noirs chaque année, celle-là même qui en héberge des millions d’autres dans des conditions qu’ils n’auraient jamais pu imaginer. Qu’en disent Kechiche et Libération ?
En s’en prenant à Georges Cuvier, à sa curiosité et à ses méthodes, c’est toute la science occidentale que l’on remet en question. Que veulent-ils, tous ces noirs, en venant dans nos pays ? Imaginez que nous y soustrayons la science. Finis la médecine, la chirurgie, les médicaments, l’agriculture suffisante, le confort, l’abondance, les métiers faciles, les transports, l’hygiène, le chauffage, l’électricité, l’imprimerie, les constructions solides, l’organisation, les connaissances… Ne parlons même pas des réalisations culturelles, d’architecture, d’art, etc.

mercredi 3 novembre 2010

L'information chez Hayek dépasse les asymétries mainstream

Un exemple : Jean-Edouard écrit « les économistes ont compris deux choses qui avaient probablement échappé à Hayek. D’abord l’information donne lieu à des problèmes d’asymétrie d’information qui peuvent être extrêmement destructeurs pour le marché ... ». Oui, ces problèmes peuvent être destructeurs pour le marché tel que le conçoivent les économistes mainstream, mais ils font partie de la définition même du marché tel que le conçoivent les autrichiens. Je ne vois aucune raison de penser que ça a échappé à Hayek ; au contraire, c’est à mon avis une des raisons qui lui fait condamner la conception néoclassique du marché.