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jeudi 30 juin 2011

Films Juin 2011

Cinéma :
X-Men 4 *
Hannah et ses soeurs - Allen
2001 : L'odyssée de l'espace
Limitless **
Une séparation *****
Blue Valentine ***
Pater *
My little Princess *

dvd :
The new world - Malick ***
It Should Happen to You - Cukor ***
Anything Else - Allen
Bananas - Allen
Melinda and Melinda - Allen
Love and Death - Allen
Cure - Kiyoshi Kurosawa
Crimes and Misdemeanors - Allen
Zelig - Allen
Stardust Memories - Allen
Les Amitiés maléfiques - E. Bourdieu ***
Monty Python's Life of Brian *****
Broadway Danny Rose - Allen
New York stories - Allen
Husbands and Wives - Allen
Everyone says 'I love you' - Allen
Another Woman - Allen
A Midsummer Night's Sex Comedy - Allen
Sweet and Lowdown - Allen
The Front - Ritt/Allen
Manhattan Murder Mystery - Allen
Une Belle Fille Comme Moi - Truffaut **
At the Circus - Marx Brothers *****
L'Evénement le plus important... - Demy *
The Purple Rose of Cairo - Allen
Animal Crackers - Marx Brothers *****
Radio days - Allen
There Will Be Blood - Anderson *****
The Curse of the Jade Scorpion - Allen
Deconstructing Harry - Allen
Shadows and Fog - Allen
Small Time Crooks - Allen
Celebrity - Allen
Manhattan - Allen
September - Allen
Interiors - Allen
Alice - Allen
Bullets Over Broadway - Allen
Annie Hall - Allen
What's New Pussycat - Allen
You Will Meet a Tall Dark Stranger - Allen
Everything You Always Wanted to Know - Allen
Exilé - To ***
Sleeper - Allen
Scoop - Allen
Play It Again, Sam - Allen
Four horsemn fo the Apocalypse - Minnelli ***
Laissons Lucie faire! - Mouret *
Ziegfeld Follies - Minnelli

mercredi 29 juin 2011

Notes sur Comte - Enthoven

Remplacement des religions à églises, par des sectes.

Fin des temps glorieuses, avec des perspectives scientifiques qui donnent aux promesses des sectes une valeur concrète (contrairement aux religions). Les sectes savent mettre la science au service eschatologique (contrairement aux religions à églises).

Trois Utopies bio-médicales par Comte :
1. Longévité de la vie,
2. Vache carnivore (vache mange de la viande, Lévi-Strauss utilise pour la vache folle) : les vaches carnivores deviennent plus intelligentes, changer les herbivores en carnivores contre toute idée de nature, les vaches carnivores annoncent des humains eux-aussi améliorés.
3. La femme pourrait se féconder elle-même. Pro-création réfléchie, et non irrationnel, car la 'production d'humain' est trop importante. Sommet du mariage étant être veuf.

Comte se fâche avec Stuart Mill sur le sujet des femmes. Le féminin, c'est l'amour (mieux que la pensée, pour Comte). L'amour est supérieur à la pensée.

Philosophie du cerveau, intérêt pour la science du cerveau.

Sur toutes les questions, Comte est anti-cartésien (animaux machines, méthode philosophique).

Suppressions des plantes qui ne sont pas indispensables à l'Homme. Le monde nous intéresse si il est utile.

Philosophe des villes. Contre la nature sous toutes ses formes.

Démon de Laplace : quelqu'un qui pourrait - avec toutes les connaissances - répondre à toutes les questions.

mardi 28 juin 2011

Tisseron sur la psychanalyse des images

Ces notes sont prises du livre Comment Hitchcock m'a guéri ? de Serge Tisseron :


Nous avons du mal à accepter l'idée d'une relation de dépendance totale à quelqu'un. C'est pourquoi nous sommes réticent à céder à une relation totale. Nous craignons de nous y dissoudre.
Or, c'est là que les images interviennent. Avec elles pas d'inquiétude, nous savons qu'elles n'en abuseront pas et nous resterons toujours maître du jeu. Nous pouvons nous y abandonner.

Les images sont nos mères adoptées que nous prenons et abandonnons aussi souvent que nous le désirons, sans culpabilité ni honte. C'est toujours de leur faute.

De la même manière que le bébé construit certains fonctions psychiques essentielles dans la relation avec sa mère, l'adulte continue à le faire dans ses relations aux images.

Celui qui entre en pensée dans une image entre en réalité dans celle qu'il porte à l'intérieur de lui. Il est alors dans l'image qu'il contient lui-même, un peu comme le nouveau-né se rêve contenu dans le corps maternel dont il est pourtant sorti, de telle façon qu'il se rêve à l'intérieur d'un corps imaginé par lui.

Nous inventons des images pour renouer avec le moment où, encore tout nouveau-né, il s'immergeait dedans en croyant à elles comme à une réalité.

Comment comprendre la facilité avec laquelle le poste de télévision a remplacé, dans nos foyers, le traditionnel feu de cheminée familial ? Les gens ne restent pas fixés devant leur écran pour devenir chaque jour plus bêtes, et rien n'a jamais prouvé qu'ils le deviennent de cette façon. Ils le font pour renforcer en eux la capacité de soutien psychique qui s'est trouvée précocement associée à cette situation.
Devant les images, nous renouons avec le fil d'une situation familière, celle d'être confortablement installé sur les genoux d'un adulte protecteur. Je me sens plus fort.

En fait les images permettent à l'être huumain de se confronter à des situations traumatiques par images interposées. Les images sont comme des pare-excitations.
Contre les psychanalystes qui craignent que l'imaginaire des enfants confrontés à des images ne finisse par se réduire à celles-ci. Cette prédiction est démentie par les faits. Même si, bien entendu, certains personnalités fragilesdécident de se guider sur des images.

Dans la vie, l'adulte doit prendre les objets et les situations comme elles se présentent... il se console donc avec les images qu'il manie comme il le désire. Les images se présentent toujours à lui comme il le désire, puisqu'il choisit sur mesure pour cela !


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Les images comme sources d'éveils (pages 148-150).
Le théâtre de Beckett témoigne de ce danger du manque de "recharge" du système psychique. Les personnages y sont immobiles comme si leur corps n'était plus investi d'une énergie suffisante pour se mouvoir, leurs propos sont répétitifs et tout y semble figé. Chez le bébé, cette fonction de "recharge psychique" (demande de nouveauté) est assuré par l'environnement, naturellement très riche à la naissance. Les sources d'excitation sont intériorisées, l'adulte peut soutenir sa curiosité et son activité même dans un univers peu stimulant.

L'entourage ne cesse pas pour autant d'être important. L'adulte a besoin lui aussi, dans des proportions variables, d'excitations externes pour rester éveillé. Les images jouent ici un rôle fondamental. En regarder fait partie de ce système de recharge... même si elles ont un contenu informatif pauvre. La télévision des "émotions fortes" (et peu informatives) comme la télé-réalité propose de quoi se "recharger" à bas prix.
La clé du succès de la télé-réalité, ce n'est pas l'exhibitionnisme comme le pense les gens, mais l'intensité des émotions ; qui satisfont la demande d'éveil des individus. Aux parades, défilés, carnavals à succédé la télé-réalité.
Pour les joueurs de jeux vidéos, l'accrochage aux images est leur manière de tenter d'entretenir un niveau d'excitation suffisant pour se sentir en vie.

Ceux d'entre nous qui ont bénéficié d'un environnement premier adéquat à leurs attentes vivent en général en paix avec les images et dénoncent celles qui ne font que jouer sur les émotions aux dépens des contenus. Mais ceux qui ont pâti d'un défaut de stimulation s'en nourrissent volontiers, tandis que ceux qui ont connu un excès précoce d'excitation s'en excitent.
[Bref, nous pouvons décrire le rôle de l'éducation par rapport aux images : une bonne éducation, c'est assurer de bonnes stimulations aux enfants, pour qu''une fois adulte, ces mêmes enfants ne se contentent pas d'émotions à bas prix, d'émotions vulgaire etc. Un adulte bien éduqué bénéficie d'une base solide d'émotions et de "capacité pour s'auto-recharger en émotions" sans céder à l'excitation pure - au dépend du contenu artistique, intellectuel etc.]


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Dans l'addiction, ce n'est jamais le produit qui compte, c'est bien plus la relation qu'un sujet établit avec lui. Il n'y a dans les addictions, que des cas particuliers.

Un enfant qui a connu la situation protectrice (reposer sur l'adulte protecteur) face au poste de télévision, va se sentir "bien" devant la télévision une fois adulte... peu importe le programme télévisuel en question. L'important sera que la lucarne soit allumée, que la télévision remémore la protection parentale. C'est le corps-à-corps avec l'adulte qu'on recherche (qu'on peut rechercher).

L'ordinateur, c'est l'activité gratifiante. Sur l'ordinateur, nous agissons directement avec les images, comme le bébé interagit directement avec la mère (et les images qu'elle offre, les objets qu'elle propose etc.) L'ordinateur peut être abandonné à tout moment, sans rancune lorsqu'on renouera contact avec lui.
Les jeux en réseaux, c'est l'activité narcissique. Ils assurent une gratification narcissique permanente par les pairs : les joueurs se félicitent entre eux après une étape importante dans le jeu vidéo.

Conclusion. Les images ont été inventé pour reproduire avec elles les diverses formes de relations fondatrices qu'il a d'abord entretenues avec sa mère. Ce ne sont pas les images qu'il faut craindre, mais les attentes irréalistes que certains sujets mettent en elles, ou l'usage manipulatoire.
Nous avons crée les images pour soutenir nos fonctions psychiques, ce désir s'est accompagné dès le début de l'inquiétude qu'elles s'y substituent.

Un des dangers de l'image serait d'en fabriquer qui correspondent à une seule fonction. Si une image prétend ne répondre qu'à un seul objectif, elle risque d'appauvrir le fonctionnement psychique.

samedi 25 juin 2011

Guerroyer en philosophie avec Sartre - par Bhl

Il y a deux façons de lire un philosophe :

- celle des professeurs, respectueuse de ce qu'il a dit, fidèle au vrai corps de sa doctrine, logique, attentive à bien retrouver l'ordre de se raisons et de son système.


- celle des philosophes, (donc des écrivains) qui ne se réclament de la pensé d'un autre que parce qu'ils n'ont pas encore le moyen d'oser affirmer la leur, l'assumer, penser en leur nom. Lecture sauvage, alors. Lecture de pillard, de guerrier. Lire la pensée d'un aîné pour y trouver la sienne en gestation. Se faire des idées personnelles à ses dépens jusqu'à tomber dans un cul-de-sac. Citer Husserl ou Heidegger pour y prélever des traits , des armes, des renforts. Les corriger l'un par l'autre. Les opposer, tous deux, à Hegel. Tant pis si l'on manque le sacro-saint mouvement de la pensée citée. Tant pis si l'on déshistoricise le sens de cette pensée. On entre dans le grands morts comme dans un moulin. On prend dans la pensée d'autrui, mort ou vivant, la matière de sa propre pensée, jamais tout à fait finie.


-- repris de "Le siècle de Sartre", de BHL (page 135).


///


Engagé, en 1944 dans Qu'est-ce que la littérature? - pour Sartre, ça veut d'abord dire 'conscient du pouvoir de la parole'. Et non cette police de la pensée qu'il exercera plus tard.

Le concept d'engagement n'est pas un concept politique insistant sur les devoirs sociaux de l'écrivain; c'est un concept philosophique désignant les pouvoirs métaphysiques du langage.

Guerroyer en philosophie avec Sartre - par Bhl

Il y a deux façons de lire un philosophe :

- celle des professeurs, respectueuse de ce qu'il a dit, fidèle au vrai corps de sa doctrine, logique, attentive à bien retrouver l'ordre de se raisons et de son système.


- celle des philosophes, (donc des écrivains) qui ne se réclament de la pensé d'un autre que parce qu'ils n'ont pas encore le moyen d'oser affirmer la leur, l'assumer, penser en leur nom. Lecture sauvage, alors. Lecture de pillard, de guerrier. Lire la pensée d'un aîné pour y trouver la sienne en gestation. Se faire des idées personnelles à ses dépens jusqu'à tomber dans un cul-de-sac. Citer Husserl ou Heidegger pour y prélever des traits , des armes, des renforts. Les corriger l'un par l'autre. Les opposer, tous deux, à Hegel. Tant pis si l'on manque le sacro-saint mouvement de la pensée citée. Tant pis si l'on déshistoricise le sens de cette pensée. On entre dans le grands morts comme dans un moulin. On prend dans la pensée d'autrui, mort ou vivant, la matière de sa propre pensée, jamais tout à fait finie.


-- repris de "Le siècle de Sartre", de BHL (page 135).


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Engagé, en 1944 dans Qu'est-ce que la littérature? - pour Sartre, ça veut d'abord dire 'conscient du pouvoir de la parole'. Et non cette police de la pensée qu'il exercera plus tard.

Le concept d'engagement n'est pas un concept politique insistant sur les devoirs sociaux de l'écrivain; c'est un concept philosophique désignant les pouvoirs métaphysiques du langage.

dimanche 19 juin 2011

L'importance des américains pour les français - Ilys

Jusqu’à 1870 la France était un pays européen, de la Plus grande Europe. Certes, Naboléon III avec ses lubies nationalistes et souverainistes poussait les Européens à se claquemurer chez eux, mais ça restait encore viable. Après la défaite devant la Prusse, l’humiliation, l’arrogance des Allemands, les Français ont refusé leur passé germanique pour s’inventer (je dis bien s’inventer) un passé Gaulois, a-germaanique. On ne voulait rien avoir à faire avec des Teutons. Astérix est né en 1870. Comme Maurras et De Villepin. La folie de la colonisation, apporter la civilisation aux sauvages pour en faire ses frères et semblables, a suivi la perte de l’Alsace-Lorraine. L’école publique gratuite et obligatoire, l’égalitarisme, n’était au départ que la volonté d’avoir des soldats parlant tous français et ayant un minimum d’instruction pour servir de chair à canon pour la Revanche tant désirée.

La France s’est fourvoyée dans la vengeance post-1870. Elle s’est éloignée des Allemands pour se rapprocher des sauvages. Elle a tourné le dos à l’Europe pour lier son destin à l’Afrique. Les 68-tards ne sont que des résidus inoffensifs. Les 70-tards sont les vrais fossoyeurs de la France : l’égalitarisme, le laïcardisme, le démocratisme, la plèbe triomphante, la haine de l’élite et de la grandeur, ce sont eux. Hippolyte Taine avait brillamment prévenu son monde en son temps, mais on a préféré écouter Jules Ferry.


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Oui, et puis « …nous serions tous en germanie », c’est une phrase dans un texte en vers, pas une thèse. Ca veut dire en fait « vous serier sous la botte nazi ou communiste ».

Cela n’a pas bcp de sens de raisonner ainsi. Sans le matériel américain et leur puissance de feu, la guerre aurait été autre, sans un second front ouvert à l’Ouest, aussi. Les pertes humaines étaient massives en 41 en URSS et les allemands on ne peut plus conquérant. Ce n’est pas seulement le prix du sang qui est déterminant, mais la stratégie. On peut sacrifier cent millions d’hommes en pure perte.

Disons qu’envoyer à la mort des millions d’hommes parce que pour les Soviets la vie humaine n’a aucune valeur ne tient pas de l’exploit. Leurs pertes gigantesques sont moins un signe de sacrifice que de la barbarie et de l’incompétence du gouvernement soviétique.
C’est là que les mots « un gars venu de Géorgie qui se foutait pas mal de toi » prennent tous leur sens. C’est à cet aune là qu’il faut vraiment estimer le sacrifice américain… Des jeunes gens libres, dans un pays puissant et libre, pas menacés directement par le conflit, qui viennent libérer un pays dont ils ignorent tout.
Le sacrifice des américains est plus grand, parce qu’ils avaient beaucoup plus à sacrifier.

Jeunesse de Soral dans les milieux universitaires

Les professeurs, très cultivés, sans maîtrise. Des ânes savants, aucune connaissance du réel, d'élève à prof.
Ecouté par des gamins bourgeois, et des bourgeoises de gauche, attirés par des faux concepts.
Il faut avoir un pied dans le réel, et un pied dans le concept.
Le livre déclenche naturellement une fascination. Quand on fréquente les vrais auteurs, on désacralise l'écrivain.
Privilèges de castes de l'université, c'est le prof' qui a un cheptel d'élèves qui l'admirent. Le prof' peut draguer.

Les prolétaires français écrivent en français (le rap) et la bourgeoisie écrit en anglais (rock et pop musique).

samedi 18 juin 2011

L'être en-soi et pour-soi chez Sartre

les modalités de l'être. Il en distingue trois :

– L'être en-soi, c'est la manière d'être de ce qui « est ce qu'il est », par exemple l'objet inanimé « est » par nature de manière absolue, sans nuance, un.
Le concept d’en-soi désigne tout ce qui est sans liberté et qui n’entretient aucun rapport à soi. L’existence de tout en-soi est passive en ce sens que, par exemple, un vélo ne peut décider d’être autre chose qu’un vélo, et ne peut pas avoir de préférence (par exemple faire un tour dans une heure plutôt que maintenant). Ce concept d’en-soi se rapporte donc aux choses matérielles parce qu’elles existent indépendamment de toute conscience.


– L'être pour-soi est l'être par lequel le néant vient au monde (de l'en soi). C'est l'être de la conscience, toujours ailleurs que là où on l'attend: c'est précisément cet ailleurs, ce qu'il n'est pas qui constitue son être, qui n'est d'ailleurs rien d'autre que ce non être.
Le pour-soi s'oppose à l'en-soi et désigne l’être de l'homme, pourvu d’une conscience qui fait de lui un être tout à fait particulier. Étant donné cette conscience capable de se saisir elle-même, le pour-soi a comme principal attribut une liberté absolue, une possibilité infinie de choisir.


– L'être pour-autrui est lié au regard d'autrui qui, pour le dire vite, transforme le pour soi en en soi, me chosifie.

Donc :
L'homme, se distingue de l'objet, en ce qu'il a conscience d'être, conscience de sa propre existence. Cette conscience crée une distance entre l'homme qui est et l'homme qui prend conscience d'être. Or toute conscience est conscience de quelque chose (idée d'intentionnalité reprise de Husserl). L'Homme est donc fondamentalement ouvert sur le monde, « incomplet », « tourné vers », existant (projeté hors de soi) : il y a en lui un néant, un « trou dans l'être » susceptible de recevoir les objets du monde.
Contrairement à l’en-soi qui coïncide toujours avec lui-même, le pour-soi, c’est-à-dire l’être humain, peut faire varier indéfiniment la conscience qu’il a de lui-même. Par exemple, mon vélo n’est qu’un vélo. Rien d’autre. Il est absolument incapable de prendre conscience de ce qu’il est et de sa situation. Tandis que lorsque je conduis ma bicyclette, je suis ce que je ne suis pas. C'est-à-dire que, demeurant un être humain, je suis pourtant devenu cycliste, ce que je n’étais pas à l’origine, et ce que je ne serai plus dans quelques instants, quand je me serai cassé la figure (et qu'alors je ne serait plus un cycliste mais un individu ridicule).


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« Le pour soi est ce qu'il n'est pas et n'est pas ce qu'il est »
— Sartre, L'Être et le Néant
« Il n'y a pour une conscience qu'une façon d'exister, c'est d'avoir conscience qu'elle existe »
— Sartre
« En fait, nous sommes une liberté qui choisit mais nous ne choisissons pas d'être libres : nous sommes condamnés à la liberté. »
— Sartre
« Les objets sont ce qu'ils sont, l'homme n'est pas ce qu'il est, il est ce qu'il n'est pas. »
— Sartre

samedi 11 juin 2011

Méthode évolutionniste dans l'éducation

Sur l'éducation qui devrait s'améliorer grâce à la sélection des comportements.

Si Hayek et les évolutionnistes (en sciences sociales) disent justes, on devrait observer une amélioration de l'éducation à travers le temps. Les parents héritent de toutes les erreurs accumulées dans le passé (par leur famille, qui leur raconte; mais aussi par leur expérience personnelle de constatation empirique de ce qui fonctionne ou pas, autour d'eux etc.).
Il m'est donc très compliqué de constaté qu'il n'en est rien. Les parents n'éduquent pas leurs enfants avec l'expériences qu'ils peuvent avoir après les siècles et les siècles d'éducation visant aux même buts (en occident disons), à savoir un tempérament calme, une faculté de concentration, et de l'obéissance.
Les parents ne profitent pas de leur expériences. On dirait qu'ils recommencent à chaque génération les erreurs que leurs parents ont commis il y a quelques décennies.

On pourra dire qu'il y a un progrès car les pédagogues dangereux à la Françoise Dolto ont été achevé. Mais il n'est pas certains qu'ils ne refassent pas surface un jour ou l'autre.

Plus généralement, on dirait que dans les modes de vie de chacun, rares sont ceux qui ont su apprendre des échecs des générations passées (à travers leurs expériences propres, les oeuvre de fictions, les expériences racontées etc.).

On critique la psychanalyse, et moi le premier, mais peut être est-ce un moyen d'utiliser son expérience personnel pour perfectionner son existence (et a fortiori l'éducation de ses enfants).
Mais enfin, quelqu'un d'un peu réfléchit devrait pouvoir apprendre de lui-même, et comprendre qu'il peut tirer des enseignements des erreurs des générations futures.

Si l'évolutionnisme dans la vie quotidienne n'a pas lieu; alors comment défendre sérieusement Hayek quant il propose l'évolutionnisme au niveau des civilisations, des systèmes juridiques, monétaires etc. C'est une vrai question.

Rôles des communistes dans l'après-guerre

Sur les communistes.

On oublie à quel point les communistes ont joué un rôle important dans l'après-guerre. Il ne suffit pas de dire qu'ils étaient "le premier partis de France".
Les jeunes, après la guerre, se demandaient une seule chose : qu'avaient leurs parents pendant la guerre. Par bonne conscience, par hantise de retomber un jour - eux même - dans la collaboration passive ou active, tous les jeunes s'inscrivaient aux parti communiste. Ils voulaient rompre avec leurs parents. (je tire ça d'une déclaration de l'historien Paul Veynes).

On oublie aussi que la droite ne défendait pas la "liberté". Pour être contre la guerre d'Algérie, il fallait allé chez les communistes. Babeth m'expliquait qu'elle avait signé les pétitions des communistes contre la guerre d'Algérie, car personnes d'autres ne proposaient ces "idées".
On oublie donc que le contexte intellectuel était tout à fait creux à "droite" : c'est le gaullisme qui a tout détruit, à mon sens. Il y avait les pro-algérie, et les moins extrémistes gaullistes étaient sans doute modéré, mais pas franchement contre.

Les communistes profitent de la médiocrité du camp d'en face pour s'imposer. Aujourd'hui, les pseudo-intellectuels profitent de la médiocrité des "grands intellectuels" ou apparentés philosophes... pour vendre leur merde, car les "grands" sont devenus illisibles (car médiocres). C'est de la faute des "grands philosophes" si des pseudo-intellectuels ont du succès. C'est de la faute (en partie) des conservateurs et de la droite gaulliste débile, si le parti communiste a eu autant de succès. Face à des libéraux, des vrais, les communistes n'auraient pas eu le monopole du pacifisme. Notons toutefois que Aron a rapidement signé en faveur de l'Algérie libre, ainsi que des auteurs "réactionnaires" comme Marcel Aymé etc. Donc quelqu'un d'un peu indépendant d'esprit pouvait réconcilier la liberté individuelle et la politique étrangère "libérale".
Evidemment, je n'oublie qu'il y a des constantes profondes en France, qui rendent services aux communistes, l'anti-capitaliste, l'anti-américanisme etc.

mercredi 1 juin 2011

Desplechin, le cinéma et le scepticisme

Quand la réalité est filmée puis projetée, elle signifie. Qu'on le veuille ou non. Le scepticisme - avec Descartes par exemple - implique qu'on peut douter que le monde existe, que j'existe moi-même. Comment s'assurer du monde ? Cette crise sceptique met en faillite la connaissance, ce qu'on peut tous éprouver à un moment ou à un autre.
Or le cinéma est d'une part un outil de comat contre le scepticisme, et d'autre part le récit de ce combat avec le scepticisme.
Chacun des personnages (ou chacun d'entre nous) a besoin de croire au monde. C'est à dire parfois de voir un film pour, en sortant de la salle, croire au monde.
Je vais au cinéma voir n'importe quoi et, en sortant, je me sens appartenir au monde. La machine cinéma met en échec nos doutes, notre scepticisme. D'autre part, elle met en scène des personnages qui sont eux-mêmes en proie au scepticisme.

Woody Allen rate son suicide dans Hannah et ses soeurs (1986). Il rentre ensuite dans une salle de cinéma où il voit les Marx Brothers qui gigotent du derrière. C'est le monde lui-même qu'il voit en cet instant, dans un acte de piété. Avant d'entrer dans le cinéma, il était allé à l'église mais n'avait pas réussi à rétablir un contact avec le monde. En voyant les Marx Brothers gigoter du derière, quelque chose lui apparaît de sa condition d'homme. En, il peut respecter ce qui lui est offert, c'est à dire la vie commune et la vie exceptionnelle - puisque chez Cavell c'est tout en un : l'extrême noblesse, et la condition populaire.