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dimanche 31 octobre 2010

Films octobre 2010

Cinéma :
Hors la loi ***
Kaboom **
Electra Glide in blue *
To be or not to be *****
La vie au ranch
The social network ***
Les petits mouchoirs
La vénus noire *

Dvds-Télé:
Knock - Jouvet ****
Buffet froid - Blier ***
Elle boit pas, elle fume pas, mais elle cause
Quai des orfèvres - Jouvet ****
Smiley Face *
Conte d'hiver
L'amour l'après-midi
Écrit sur le vent - Douglas Sirk ***
Hôtel du Nord - Jouvet ****
Entre onze heure et minuit - Jouvet **
La tête en friche *
Drole de drame - Jouvet *
Marathon Man **
Les rendez-vous de Paris
Election (L'arriviste) ***
Danton *
Le beau mariage
La femme de l'aviateur

Cairnes et l'économie-mathématique

"Je n'ai aucune envie de nier qu'il peut être possible d'employer des diagrammes géométrique ou des formules mathématiques dans le but d'exposer des doctrines économiques obtenues par d'autres voies. [...] Ce que je cherche à nier est la doctrine avancée par le professeur Jevons et d'autres auteurs - à savoir que la connaissance économique pourrait être augmentée par de tels moyens [...] à moins de montrer que les sensations mentales peuvent être exprimées sous des formes quantitatives précises, ou que les phénomènes économiques ne dépendent pas de ces sensations.." - CAIRNES

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La théorie de la valeur montre que celle-ci est subjective. Elle est donc non mesurable par un nombre. En conséquence on ne peut pas additionner les valeurs entre elles. En le faisant, la macroéconomie (Keynes comme néoclassiques) introduit des suppositions infondées (et cachées) dans la théorie.
La conséquence est connue: les "modèles" ne prédisent rien, et n'expliquent rien. Ces modèles donnent juste des prévisions de recettes fiscales à 6 mois, rien de plus, ce qui suffit à l'Etat (l'employeur de ces "économistes diafoirus")

Voilà qui devrait vous dissuader à jamais d'employer les maths en économie.
Les mathématiques sont adaptées à décrire des chaînes causales fixes.
Les mathématiques ne sont pas pertinentes pour décrire des phénomènes impliquant le choix.

Comme Cairnes, je pense que les maths en éco peuvent avoir une valeur pédagogique. Elles peuvent donner des descriptions condensées, des résumés de connaissances. Mais on ne peut pas trouver de nouvelles connaissances économiques avec elles.

Mises et l'individualisme méthodo

"Le fait qu'il y ait des nations, des États et des églises, qu'il existe une coopération sociale dans la division du travail, ce fait ne devient discernable que dans les actions de certains individus. Personne n'a jamais perçu une nation sans percevoir ses membres. En ce sens l'on peut dire qu'un collectif social vient à l'existence par la voie des actions d'individus. Cela ne signifie pas que l'individu soit antécédent dans le temps. Cela signifie seulement que ce sont des actions définies d'individus qui constituent le collectif. Il n'est pas besoin de discuter si le collectif est la somme résultant de l'addition de ses membres ou quelque chose de plus, si c'est un être sui generis, et s'il est ou non raisonnable de parler de sa volonté, de ses plans, de ses objectifs et actions, et de lui attribuer une « âme » distincte. Ce langage pédantesque est oiseux. Un ensemble collectif est un aspect particulier des actions d'individus divers et, comme tel, une chose réelle qui détermine le cours d'événements.

Il est illusoire de croire qu'il est possible de visualiser des ensembles collectifs. Ils ne sont jamais visibles ; la connaissance qu'on peut en avoir vient de ce que l'on comprend le sens que les hommes agissants attachent à leurs actes. Nous pouvons voir une foule, c'est-à-dire une multitude de gens. Quant à savoir si cette foule est un simple attroupement, ou une masse (au sens où ce terme est employé dans la psychologie contemporaine), ou un corps organisé ou quelque autre sorte d'entité sociale, c'est une question dont la réponse dépend de l'intelligence qu'on peut avoir de la signification que les gens assemblés attachent à leur présence. Et cette signification est toujours dans l'esprit d'individus. Ce ne sont pas nos sens, mais notre entendement — un processus mental — qui nous fait reconnaître des entités sociales.

Ceux qui prétendent commencer l'étude de l'agir humain en partant d'uniteés collectives rencontrent un obstacle insurmontable dans le fait qu'au même moment un individu peut appartenir, et en fait — à l'exception de ceux des plus primitives tribus — appartient réellement à diverses entités collectives. Le problème soulevé par la multiplicité d'unités sociales coexistantes et par leurs antagonismes mutuels ne peut être résolu que par l'individualisme méthodologique."


Human Action - Mises

vendredi 29 octobre 2010

Coase et le marché des idées

Dans cet article, Coase examine les différences entre les deux types de marché qui pourraient éventuellement justifier les décalages normatifs concernant l’intervention publique et fini par conclure que la distinction n’est pas fondée et que la cohérence intellectuelle nécessite d’avoir le même point de vue normatif : si on considère que le marché des biens doit être régulés par les pouvoirs publics, alors il en va de même pour le marché des idées (i.e. marché qui regroupe l’ensemble des activités rentrant dans le cadre du premier amendement de la Constitution des EU, pour Coase).

Les cycles "autrichiens" en question

“Le problème de l’ABCT est qu’elle repose sur l’hypothèse que les entrepreneurs sont totalement myopes et naïfs”
N’exagérons rien. Elle repose sur le fait que des changements de prix induisent des changement de comportement des entrepreneurs. Mais bien sûr si l’entrepreneur est capable de faire la part entre les variations de prix dues à l’inflation et celles dues à la demande des consommateurs, il peut en tenir compte. Peut-il pour autant éliminer complètement le “bruit” de la politique monétaire? C’est une question pertinente traitée ici par exemple :
http://mises.org/story/2673
On ne peut pas simultanément affirmer que les marchés sont intrinsèquement instables, que les prix d’actifs sont des bulles prêtes à se gonfler et à se dégonfler au moindre souffle des esprits animaux, et dans la même phrase expliquer que les entrepreneurs sont si clairvoyants qu’ils arriveront à discerner les vrais prix, les valeurs fondamentales, même lorsque la planche à billets tourne à plein régime. Comme cela, les marchés fonctionnent – ou bien ne fonctionnent pas – selon les nécessités de l’argument? Choisis ton camp, camarade!
Sur le plan historique, Anna Schwartz déclarait dans une interview récente au WSJ : “If you investigate individually the manias that the market has so dubbed over the years, in every case, it was expansive monetary policy that generated the boom in an asset.”
J’ai pensé un moment que la tulipmania était l’exception qui confirme la règle. Mais ce n’est même pas sûr, cf. la thèse de PhD de Doug French : “Early speculative bubbles and increases in the money supply” dirigée par Rothbard. Le chapitre 3 est intitutlé “Free coinage, the bank of Amsterdam, and tulipmania”. Plus récemment (2006), il a écrit un article “The Dutch monetary environment during tulipmania”

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Dans le cas du cycle, l’hypothèse est qu’un grand nombre d’entrepreneurs prennent à tort comme argent comptant (c’est le cas de le dire) les signaux que leur envoient les autorités monétaires. -> Précisément, c’est une hypothèse contestable et qui ne peut dans tous les cas aucunement prétendre au statut d’axiome. D’où la nécessité de tester empiriquement les “résultats” de l’ABCT.

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La logique de l’ABCT est d’étudier les conséquences de la création monétaire. La création monétaire a été importante depuis la fin de Bretton Woods, et a été particulièrement rapide après le 11/9/2001. Mais cela n’exclut pas qu’il puisse y avoir d’autres facteurs. Si l’on prend l’économie américaine, par exemple, Fannie Mae et Freddie Mac ont joué un rôle significatif dans l’(hyper)croissance des subprimes, EN PLUS du phénomène purement monétaire. Il ne s’agit donc pas de défendre l’ABCT contre telle ou telle autre explication (à condition qu’elle tienne la route).
Un autre aspect de l’ABCT est que sa méthode consiste à étudier des liens de cause à effet. Ce n’est pas pour autant un « théorème » irréfutable. Mais l’explication qui est donnée est nettement plus solide que les explications psychologiques que l’on entend si souvent. L’avidité des banquiers, par exemple, est typiquement une explication psychologique qui n’a aucune valeur explicative, comme s’il y avait eu une soudaine « épidémie d’avidité » dans la finance ces dernières années…

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“Ici, on est plus dans la configuration d’un dilemme du prisonnier répété où les entrepreneurs anticipent les interactions futures. Si les entrepreneurs anticipent la période de contraction, alors il est dans leur intérêt de ne pas investir, ce raisonnement étant connaissance commune.”
-> me semblait au contraire que dans un dilemme du prisonnier répété avec une fin prévue, les joueurs suivent un comportement intéressé au lieu de coopérer. L’anticipation joue dans les deux sens: on sait qu’il y aura punition en cas de trahison, mais on sait aussi qu’il y aura trahison à la dernière étape, donc il y aura trahison à l’étape précédant la dernière, donc il y aura trahison à l’étape encore avant, etc. Ça correspond donc bien à l’ABCT. J’ai personnellement vécu une situation strictement de ce type, avec une trentaine


“Cela implique que la création monétaire devrait en permanence être excessive. Or, c’est un point qui reste à démontrer empiriquement.”
Pas tant que ça: les cycles continuent encore aujourd’hui, l’inflation persiste même quand elle est faible (au lieu d’être nulle) partout dans le monde, et les politiciens des états européens endettés pestent avec une belle unanimité contre la politique de la BCE. Tous ces signes vont dans le sens d’une création monétaire systémiquement excessive.

Ron Paul prévoit la Crise des subprimes en 2002

Ironiquement, en transférant le risque d’un défaut généralisé des hypothèques, le gouvernement augmente la probabilité d’un crash douloureux dans le marché immobilier. C’est parce que les privilèges particuliers accordés à Fannie, Freddie et HLBB ont créé des distorsions dans le marché immobilier en leur permettant d’attirer un capital qu’ils ne pourraient pas obtenir dans des conditions de marché pur. Le capital est donc détourné de ses usages les plus productifs vers l’immobilier. Ceci diminue l’efficacité de tout le marché et réduit le niveau de vie de tous les américains.
Néanmoins, malgré les dommages à long terme infligés par l’interférence du gouvernement dans le marché immobilier, les politiques du gouvernement de diversion du capital depuis d’autres secteurs créent une bulle dans l’immobilier à court terme. Comme toutes les bulles artificiellement créées, le boom des prix de l’immobilier ne peut pas durer éternellement. Quand les prix tomberont, les propriétaires seront mis en difficulté tandis que leur capital immobilier sera anéanti. De plus, les détenteurs de dettes hypothécaires subiront également des pertes. Ces pertes seront plus grandes que ce qu’elles auraient été si la politique du gouvernement n’avait pas activement encouragé le sur-investissement dans l’immobilier.
Peut-être la Réserve fédérale peut-elle éviter le règlement de l’addition en achetant de la dette des GSE et en pompant des liquidités dans le marché immobilier, mais cela ne peut retenir l’inévitable chute du marché immobilier pour toujours. En fait, retarder les nécessaires mais douloureuses corrections du marché ne fera qu’aggraver l’inévitable chute. Plus des gens investiront dans le marché, plus les effets sur l’économie seront importants lorsque la bulle éclatera.
(...)
M. le Président, il est temps pour le Congrès d’agir afin de supprimer le soutien du contribuable aux GSE immobilières avant que la bulle n’éclate et que les contribuables soient une fois de plus forcés de renflouer les investisseurs induits en erreur par les interférences insensées du gouvernement dans le marché. J’espère ainsi que mes collègues se dresseront en faveur des contribuables et des investisseurs américains en coparrainant le Free Housing Market Enhancement Act. »

jeudi 28 octobre 2010

Le modèle de la famille occidental

Le modèle de la famille occidental n'a justement rien à voir avec la famille étendue africaine, qui ne se distingue guère de la tribu ou du clan. L'autorité se confond avec le culte communautaire du chef. René Girard a montré que les sociétés primitives fondées sur le rite sacrificiel et la facination mimétique n'ont pas du tout le même mode de gestion de la violence et des tabous que les sociétés civilisées. Les règles morales, l'apprentissage de la responsabilité, le respect des droits élémentaires supposent de renoncer à souder le groupe par le sacrifice de boucs-émissaires, pour considérer l'intégrité des individus.
Le désir y est ainsi médiatisé par des institutions et une culture de pacification des rapports sociaux. C'est la haute ambition du processus de civilisation qui se traduit par une décence minimale. Mais l'affaiblissement des règles imposées par la société aux individus a pour conséquence d'augmenter l'insatisfaction générale, la démoralisation des individus et le retour des comportements de violence mimétique.


L'idée est qu'à partir du XIXè siècle, la doctrine de la Raison d'Etat change de paradigme sous l'influence des sciences de la vie; sa légitimité ne se fonde plus sur le monopole de la violence légale, mais sur l'ingéniérie des populations, le contrôle démographique et la maîtrise de l'environnement sanitaire. Par suite, la fonction principale du gouvernement en tant que biopouvoir sera de construire un environnement social et urbain permettant d'augmenter l'hygiène publique, de juguler les épidémies, améliorer la santé de la population - toujours en vue de mieux la contrôler. La biopolitique marche de pair avec la thanatopolitique (contrôle des conditions de la mortalité, de la fin de vie, de l'euthanasie etc). Avec la capote, on est en plein dans le domaine de la biopolitique. C'est peut-être la méconnaissance de ce concept qui affaiblit la réflexion des libéraux en matière de sécurité sociale, il faudrait que j'ouvre un fil sur ce sujet au coeur de la gouvernance contemporaine.


Prenons les critère retenus par Will Kymlicka dans Finding Our Way:

- Des programmes d'action positive qui cherchent à augmenter la présence des minorités visibles dans les institutions : oui, par exemple à Sc Po. Voir aussi le financement des associations qui s'érigent en autorités disciplinaires arbitraires.

- Des représentations faites au Parlement en faveur des minorités visibles : non

- Des révisions de programmes scolaires destinées à tenir compte des contributions historiques et culturelles des minorités ethniques : oui, par exemple louis XIV et les rois de France viennent d'être virés des programmes de collège au profit de l'histoire des royaumes africains, au nom de la "déconstruction" des identités.

- Des horaires flexibles, pour accomoder les pratiquants de certaines religions : c'est en cours (voir piscines et cantines scolaires)

- Des programmes d'éducation à orientation anti-raciste : oui

- Des codes de conduite qui interdisent le racisme à l'école ou au travail: oui, la Halde surveille, contrôle et punit les malpensants

- Une formation multiculturelle pour les policiers, fonctionnaires et intervenants du monde de la santé, afin qu'ils puissent reconnaître la nature des problèmes vécus par les familles d'immigrants : c'est fait pour certains fonctionnaires et éducateurs

- Des lignes directrices qui préviennent la propagation des stéréotypes dans les médias : check

- Le soutien des festivals et programmes d'études ethniques: check

- Des services aux adultes dans leur langue maternelle: check (certaines régions socialistes dispensent des services publics en arabe)

- Des programmes d'éducation bilingue pour les jeunes, en vue de leur permettre de faire la transition entre leur langue maternelle et celle(s) de leur pays d'adoption : c'est en cours d'expérimentation


Conclusion : on voit que le modèle français est en train de basculer vers un modèle multiculturaliste qui ne dit pas son nom.

mardi 26 octobre 2010

Némo sur l'éducation

Déa, futur chef de la collaboration, pense que le monopole d'éducation peut permettre une meilleur 'allocation' des individus à leur tâche - dictée par eux par la planification.
Loi 1904 (plus importante que la laïcité où tout le monde était d'accord) = interdiction d'enseignement pour les écoles "catholiques".

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Le “principe d’éducabilité” est par exemple une des grandes trouvailles de cet indéboulonnable ponte pontifiant. Ce concept vient rejoindre “développement durable”, “gouvernance”, et “éducation à la citoyenneté” au Panthéon des débilités jargonneuses et manipulations sirupeuses contemporaines destinées à masquer l’absence totale de réflexion et de projet concret sur ces questions.
1- le premier passage en gras nie, au final, l’utilité d’un professeur, et nie les mots, le langage, comme vecteur de transmission. Ne surtout pas dire à l’enfant la différence entre une couleuvre et une vipère. Quand il se fera mordre, il comprendra !
2- le deuxième passage en gras, est presque touchant : s’il faut néanmoins, hélas, à un moment, la mort dans l’âme, arriver à la contrainte, alors il faut jouer le sympa. Le prof, le parent, le tuteur sympa. Etre pote avec l’enfant, être son camarade, s’amuser avec lui.

lundi 25 octobre 2010

Les grévistes & le licenciement au XXe siècle

Le gouvernement Thatcher ramena également les syndicats dans le giron du droit commun de la responsabilité civile, pour permettre aux citoyens dont les libertés publiques – travailler, aller et venir – étaient violées, de poursuivre les syndicats en dommages-intérêts. Le croirez-vous ?, il n’y a pas eu, depuis, de blocage des axes routiers, ou des dépôts de carburant, britanniques.
Deux ans plus tôt, le 3 août 1981, treize mille contrôleurs aériens américains s’étaient mis en grève. Ils voulaient plus d’argent, des semaines de travail réduites et une retraite anticipée. Constatant que cette grève était illégale, le président Reagan refusa de céder, ou même de négocier : il licencia les grévistes. Ce jour-là, le Président et le Congrès retrouvaient la plénitude de leurs prérogatives constitutionnelles.
C’est de cette autorité que la France a besoin. L’autorité de la loi. L’autorité du droit. L’autorité d’un gouvernement qui ne se paie pas de mots, qui désapprend la lâcheté de ses prédécesseurs, qui se sait l’émanation d’un majorité démocratique et l’auteur d’une réforme minimaliste que rien, ni personne, ne devrait le conduire à enterrer, même sous un magnifique gerbe chiraquienne de mots creux.
Accessoirement, la France a besoin d’une Gauche responsable qui se résout, bonne dernière en Europe, à embrasser la modernité.

mardi 12 octobre 2010

La circulation des élites chez Pareto

Chez Pareto : l'élite se maintient en monopolisant la dissidence, en assurant sa propre contestation. Le petit bourgeois qui aime la Révolution n'est en aucun cas manifestation de décadence d'une classe mais bien au contraire la ruse de la raison qui assure le discrédit du changement, sur l'air de tout doit changer pour que rien ne change.

mercredi 6 octobre 2010

Avocats et associations profitant de l'immigration

Avocat de l’immigration : un métier profitable
Chaque année, 20 000 avocats supplémentaires sortent des facultés : la judiciarisation de la société et des affaires ne suffit pas à créer un marché suffisant pour les faire vivre ; mais le développement de l’aide judiciaire et les contentieux de masse fournissent des débouchés précieux supplémentaires : à Paris, Versailles, Lille, Lyon et Marseille, près de la moitié du contentieux administratif relève du droit de l’immigration. Un contentieux d’autant plus important, qu’il est à la fois administratif et judiciaire. D’autres avocats se sont spécialisés dans les actions « antiracistes ».
Des dizaines de milliers de gens de robe vivent donc de l’immigration et militent pour une complexification croissante des lois, au nom bien sûr de la défense des droits de l’homme ; défense qui correspond à leurs intérêts bien compris. D’autres professions bénéficient du même effet d’aubaine : ainsi, Le Monde notait récemment qu’en matière judicaire « les pauvres manquaient d’interprètes »

L’économie associative
Des milliers d’associations maillent le territoire pour faciliter « l’intégration », « lutter contre l’exclusion » ou « combattre le racisme ». Là aussi, une multitude d’animateurs sociaux, de pédagogues et de sociologues trouvent des débouchés professionnels dans des structures subventionnées ; structures d’autant plus généreuses que plus une action échoue, plus elle a de chances d’obtenir des crédits supplémentaires car, loin d’être abandonnées, les actions sans résultats obtiennent des rallonges budgétaires.
Il y a là, au niveau local comme au niveau national, un terreau d’intérêts.

mardi 5 octobre 2010

Voeglin contre le progressisme

Sur le fond, ce que relève Voegelin est factuellement exact : Turgot croyait en une perfectibilité du genre humain (estimant, par exemple que "la masse totale du genre humain, par des alternatives de calme et d'agitation, de biens et de maux, marche toujours, quoique à pas lents, à une perfection plus grande"). Nous retrouvons ici l'homme abstrait cher aux progressistes. La pauvreté métaphysique ne réside-t-elle donc pas plutôt dans la conception gnostique que Voegelin examine ?

Notons, au demeurant, que le philosophe rejoint l'analyse que Hayek développe dans le chapitre de The Counter-Revolution of Science, intitulé "The Source Of Scientistic Hubris : L'Ecole Polytechnique", et où il montre combien que les Turgot et Condorcet ont préparé le terrain à la religion de la Raison et donc au positivisme.

dimanche 3 octobre 2010

République et Nation

C’est exactement ce qui arrive à nombre de nos citoyens, ils confondent le verbe ser, l’existence, l’essence (en gros la Nation) avec l’état transitoire estar (la République). Pour eux la France ne peut être que la République et n’a donc que deux cents ans et des poussières. D’ailleurs, ils s’engagent à faire que cela soit le plus indissociable, en supprimant toute référence à la Nation. On ne parle que de République et d’Europe. Le mot nation fait peur. L’aveuglement est absolu. Et pourtant…
Donc, revenons depuis peu après 1945. Tout l’effort éducatif, historique et politique a été de dire que le régime de Vichy, l’État français, le Travail Famille Patrie,  cela n’était pas la France. Soit. Que la France République s’arrête en juin 1940 et reprenne en mai 1945. Sûrement, les boulangeries ont arrêté de tourner pendant cinq ans…La République c’est la Nation et la Nation c’est la République. Voilà l’affaire est entendue. Alors, la France n’était plus, restait la république pour sauver…on ne sait toujours quoi…

--> La république n’est que l’état transitoire de la Nation. Un jour ou l’autre, elle tombera et restera la France, incarnée par un autre régime politique et ainsi de suite…jusqu’à disparition d’icelle.

Axiomatiques politiques par Lincoln

Vous ne pouvez pas créer la prospérité en décourageant l’épargne.
Vous ne pouvez pas donner la force au faible en affaiblissant le fort.
Vous ne pouvez pas aider le salarié en anéantissant l’employeur.
Vous ne pouvez pas encourager la fraternité humaine en encourageant la lutte des classes.
Vous ne pouvez pas aider le pauvre en ruinant le riche.
Vous ne pouvez pas éviter les ennuis en dépensant plus que vous gagnez.
Vous ne pouvez pas forcer le caractère et le courage en décourageant l’initiative et l’indépendance.
Vous ne pouvez pas aider les hommes continuellement en faisant à leur place ce qu’ils devraient faire eux-mêmes.

Abraham Lincoln.

L'absence de vérité dans la pensée socialiste

Pour eux [les socialistes], et leurs géniteurs (Marx, Sorel, Lénine, Hitler et consorts), la vérité est entièrement dépendante de forces extérieures (historiques, ethniques, sociologiques, etc.).Tout à fait. Les totalitarismes sont des historicismes.
En d'autres termes, pour les totalitaires, il n'y a pas de vérité. Seule la violence et l'Etat ont une valeur indiscutable.

Le Führerprinzip n'a précisément aucun rapport avec la vérité; les déclarations de Hitler ou Staline à ce sujet ne manquent pas. J'ajoute que le Führerprinzip semble principalement s'inspirer des structures de commandement au sein des bureaucraties. Le principe unique est donc uniquement l'obéissance au chef, pas l'observance de la vérité.

C'est la propagande démocratique qui prétend que le totalitarisme serait l'expression d'une vérité unique, mais s'il est un point où démocratie et totalitarisme se touchent, c'est bien dans le relativisme comme valeur la plus haute.

L'expression consacrée est la voix du chef, et non pas la vérité du chef, je crois. Il y a effectivement un arbitrage autoritaire, mais le chef n'a pas besoin d'être dans le vrai pour se justifier (l'histoire s'en chargera).
Bien vu. Au fond, le totalitarisme s'oppose à la vérité comme norme de jugement individuel puisqu'il s'évertue à nier l'autonomie du jugement et la qualité de sujet de droit.

vendredi 1 octobre 2010

Girard et Rand

En fait, leur divergence se situe d’abord au niveau métaphysique et par extension au niveau anthropologique : Rand est matérialiste, d’où la croyance que le corps est le tout de l’homme ; à l’inverse, Girard s’inscrit dans la métaphysique judéo-chrétienne du dualisme de l’être [5], d’où la conviction que l’homme est constitué d’une âme et d’un corps. Dès lors, il est compréhensible que le sacrifice de soi soit perçu par Rand comme une réduction de l’homme à un animal sacrificiel. Le sacrifice s’apparente à une annihilation de soi révoltante car rien ne subsistera. 

On est soit victime soit bourreau. L’éthique girardienne est alors celle de l’acceptation du sacrifice de soi pour l’autre, dans l’imitation du Christ. À l’inverse, l’éthique randienne rejette avec le plus extrême dégoût le sacrifice de soi car il réduit, selon Rand, l’homme à n’être qu’un animal ou un objet sacrificiel. L’éthique randienne est anti-sacrificielle : l’individu se doit de « ne jamais se sacrifier pour les autres, ni sacrifier les autres pour lui-même [4] ».

Jeux de mots sociologiques

Bourdieu et Boudon, ce n'est en effet pas kif-kif Bourricaud. Quelqu'un sait-il s'ils se sont jamais Crozier?
Elias, non !
Aron ?

Tu es Durkheim même, je trouve.
Hé, tu crois que tu me Weber?
Il me Tarde de le vérifier.
Simmel' me laisse faire.
Le Bon homme que je suis te souhaite de bien te reposer.
Je te salue et, par rapport aux autres jours, je Pareto du forum.
Park que d'habitude tu parais tard de cet estimable lieu ?
Oui, car je bèche l'heure. Un sacré retour de Balandier!
Girard rien dire aux autres, mais Marcuse pas de ne pas t'avoir prévenu.
Tu me donnes envie de boire un bon Caillois très chaud et avec un peu de lait, en regardant un James Bond. Si tu n'en veux pas, pas de problème: j'adore No.
Tu Neurath pas une occasion pour boire un petit verre ; il n'est pas étonnant que tu ne sois jamais très loin Dubar du coin.
Cela ne m'empêche pas d'être aussi un adepte Dumont de Vénus.

Vous êtes vraiment graves : j'Ellulcine. Vous avez pris un Marx de Poppers ou quoi ?
Nous Passeron sur votre Comté Cognard, Lapassade a assez Duneier.
Veblen attention, Nico pare son attirail.
Tu Mendras tant.
Bon, Baste y'a maintenant!
C'est fini oui! Vous allez arrêter vos jeux de Nemo!
Simonnot peut même plus plaisanter...