Archives

vendredi 12 décembre 2014

sur Houellebecq

Supériorité de Houellebecq parce que les analyses politiques (assez faibles) qu'il donne ont un impact décisifs dans les actes et les choix des personnages.

Dans Les particules, Houellebecq critique Mai 68 de façon primaire : aujourd'hui le désir règne, l'individualisme, plus personne ne veut s'investir dans une relation, court termisme etc.

L'avantage de cette théorie, c'est qu'elle se matérialise dans la vie d'individus comme le personnage de Bruno (il quitte sa femme, camping sexuel, il jouit de partouzes, il n'aime pas son fils).

Grande innovation de Houellebecq. Trouver une explication "philosophique" (sociologique) qui a des effets immédiats sur des personnages (banals). Mai 68 = libéralisation du désir = nouvelle quête de soi = égoïsme des parents.

Une analyse libérale contemporaine, pour montrer en quoi le socialisme (sociale-démocratie) a un impact négatif sur les humains : Prendre pour personnage un entrepreneur qui a des problèmes ? Même pas. Trop explicite. [Bellanger a la réponse, il faut montrer comment des entrepreneurs accomplissent un travail que l’Etat réprouve, et l’aspect surhumain des entrepreneurs d’aujourd’hui qui, à terme, se rêvent tous en Alexandre des temps nouveaux. C’est le récit Randien qui reste la seule alternative au pessimisme houellebecquien]. D'où : trouver ce qu'une analyse libérale de l'évolution des sociétés modernes pourrait dire sur les modifications apportées dans la vie quotidienne. La technique est moins forte que le changement de moeurs (du rapport au désir, donc à la quête de soi). Pas de roman libertarien, car le roman nécessite une morale, et le libertarien n'a pas de morale supérieure ni de valeurs, et est contre les jugements moraux.

Muray sur Houellebecq : son style est celui de la juxtaposition (dans une phrase, parler du radiateur qui chauffe mal et du besoin de religion pour l'avenir des sociétés).

//////

Houellebecq se place dans une perspective où la libéralisation sexuelle amène la solitude et l'impossibilité de vivre pour de vrai.

Les hédonistes sont tous décrits comme des monstres.

Les personnes seules sont les victimes du marché. Les moches sont les cas typiques de là où nous mène la libéralisation sexuelle.

La polygamie, l'orgie sexuelle, la recherche effrénée de plaisir ? Est-ce vraiment ça notre ennemi, ou l'ennemi de la civilisation. L'amour qui sauve les pauvres types dominés.

Le déclin de la civilisation par le manque de religieux, par le manque d'unificateur d'hommes. C'est par la dissolution des tissus humains — le fait qu'ils soient moins reliés entre eux. D'où re-ligion.

Dire qu'il ne faut pas faire confiance à l'homme à moins qu'il ne soit encadré par une morale irréprochable, ce qui n'est pas le cas dans un système libéral.

Il dit qu'il n'aime pas le mouvement.

Le fameux : il n'y a plus d'amour, ils sont libres. Comme si le stade ultime qu'on recherche, c'est le plaisir, comme plus personne ne prenait de décisions à long terme, responsable — déjà (1) c'est pas forcément vrai et (2) dans la mesure où c'est vrai, l'Etat est clairement responsable.

Houellebecq manque donc tout à fait la nature dynamique des sociétés et du progrès. Guider l'homme par des grosses valeurs bien visibles, extériorisées, données par qui ? l'Etat ! (ou toute autre sorte de pouvoir collectif).